La propagande d’état est tellement puissante qu’elle exige que l’on répète encore et encore que la réalité des faits du paysage du covid-19 ne correspond absolument pas à ce que le discours dominant officiel en dit. Encore et toujours la carte et le territoire d’Alfred Korzybski. La carte est la représentation que nous nous faisons de la réalité. Et cette représentation, forcément partielle est souvent erronée et donc toujours éloignée de la réalité.
Plus que jamais, le territoire du Covid-19 et la carte dressée par les autorités politico sanitaires et les médias se séparent l’un de l’autre à grande vitesse, engendrant des secousses émotionnelles de plus en plus fortes et provoquant un clivage sociétal de plus en plus grand.
Dérive de deux continents …
Dérive de deux continents : d’un côté celui du territoire, du terrain, de la réalité, des faits et des chiffres pourtant publiés et consultables par tout le monde et de l’autre la sémantique utilisée pour en construire une représentation orientée très différente.
Dans le monde artistique, la libre interprétation de la réalité, de l’hyperréalisme à l’art abstrait contemporain, constitue une richesse créative qui enchante les amateurs selon leurs goûts.
Dans le monde politique, l’application consciente de cette méthode est un désastre éthique et moral et un viol symbolique perpétré par la manipulation des données et la pratique de la LQR la « Lingua Quintae Respublicae » (Eric Hazan, La propagande au quotidien, 2006).
Or, la « langue républicaine » est associée à la LTI (Lingua Tertii Imperii) du philologue Victor Klemperer, un décryptage de la novlangue nazie utilisée comme moyen de propagande et publié en 1947.
Toujours selon Eric Hazan, la LQR serait une arme postmoderne adaptée aux démocraties qui symbolise la domination des élites bourgeoises sur le peuple et sur tous les damnés de la terre et les laissés pour compte de la globalisation.
La LQR rend inaudibles les conflits politiques et sociaux ( Eric Hazan )
La LQR dissimule ainsi sous les abords démocratiques et consensuels du débat public le sens véritablement totalitaire du pouvoir politique, non seulement dans le discours, mais également dans les pratiques. La LQR, écrit Eric Hazan, a pour fonction d’escamoter les conflits politiques et sociaux en les rendant inaudibles grâce à trois procédés : une « euphémisation » du réel, un usage particulier du déni freudien et un « essorage sémantique » de la langue républicaine.
Nous y sommes bien avec le Covid-19 au nom de la santé.
Un autre philosophe malheureusement récemment disparu, Bernard Stiegler, a merveilleusement bien décrit les torsions de la réalité et ses conséquences, dans ses volumes consacrés aux pratiques politiques contemporaines et notamment dans “Mécréance et discrédit“. Stiegler y développe le concept de misère symbolique engendrée selon lui par le système techno-scientifique mondial et la “vidange libidinale” produite par la crétinisation des médias de masse grâce à son opérateur principal, le temps de cerveau disponible.
Mais la misère symbolique c’est aussi la prolétarisation généralisée de l’existence qui est devenue un processus adaptatif de survie.
La vie n’est pas la survie et la survie n’est pas l’existence
Or comme je l’ai déjà écrit, la vie n’est pas la survie et la survie n’est pas l’existence. Exister, c’est étymologiquement “sortir de la stase”, “ex sistere”, Vivre c’est maintenir notre système biologique en bon état.
La misère symbolique produit une chosification des êtres en les réduisant à des corps traitables, eux-mêmes constitués d’organes et de cellules, de fonctions bio-logiques mécaniques.
Ce qui est de plus en plus frappant quand on écoute bien le discours officiel, c’est la disparition de la dimension symbolique et émotionnelle de notre existence, nous ne sommes considérés par le pouvoir que comme des “vies” à préserver et à sauver, des entités biologiques, des EBE (extraterrestrial biological entity) et non comme des êtres symboliques déterminés par le langage, les émotions et les affects.
Ainsi, la LQR produit-elle un tableau du Covid actuel si éloigné de la réalité qu’elle finit par réaliser l’exploit, non seulement de la dissimuler, mais pire, de la transformer en une représentation totalement différente, par amplification, déformation, torsion, gommage, exagération, effets de loupe, à la manière de l’hyperréalisme ou du surréalisme.
Quant aux succès des pratiques sociopolitiques issues de la LQR , ils sont les produits croisés de la fabrique de l’opinion et du consentement et de la misère symbolique qui produisent l’assentiment et la soumission de masse.
La tentation totalitaire de tout pouvoir est toujours en embuscade, tapie au fond des inconscients individuels et collectifs. Le totalitarisme relève de pulsions archaïques, la volonté de pouvoir et de puissance sur l’autre, le besoin d’ordre et de structure, la volonté de contrôle, mais elle relève aussi du désir d’unification d’un monde fragmenté qui se dérobe sans cesse et qui trouverait son incarnation apaisante dans une figure autoritaire symbolique fantasmée et capable de dominer une nature profondément énigmatique, mystérieuse et troublante.
Le coronavirus est apparu à un moment singulier de notre époque criblée d’incertitudes et d’indéterminations et secouée par des changements de paradigmes géopolitiques et technoscientifiques, et la manière dont ceux qui nous gouvernent le traitent témoigne d’une fuite en avant désormais hors contrôle démocratique.
En Covidie …
C’est ce que j’appelle l’opportunisme politique de l’instrumentalisation du Covid par l’instauration consciente et délibérée de l’ère d’une tyrannie globalitaire totalitaire politiquement acceptable du régime de la Covidie 19(84) qui sert de toute évidence les intérêts d’une petite oligarchie locale et mondiale, les GAFAM (Google, Amazone, Facebook, Microsoft) et ses filiales qui sont désormais les maîtres du monde et pour longtemps.
© Michel Rosenzweig.
La sous-information et l’autocensure, la propagande politique et la désinformation chimiquement pure qui règnent en France comme aux USA sont dignes d’un régime totalitaire. Le pire c’est que la plupart des gens sont des veaux et gobent tout (la preuve : l’épidémie de carrés noirs à la c sur Instagram ou encore Macron au pouvoir) même si c’est inepte. Le covid-19 coïncide avec une baisse drastique de l’intelligence collective et de l’esprit critique de la population.
Amitiés à tous les collaborateurs et lecteurs de TJ : vous sortez heureusement du lot.