L’ancien Premier ministre travailliste britannique Tony Blair participera jeudi soir à la conférence annuelle du Jérusalem Post et abordera sans aucun doute l’évolution diplomatique actuelle au Moyen-Orient.
Dans une interview accordée avant cette soirée il a fait un constat de poids : « Contrairement aux conceptions du passé, il faut d’abord créer la paix entre Israël et les pays arabes et dans un second temps, essayer d’y inclure la question palestinienne » !
Il s’agit d’un changement de cap à 180° pour celui qui fut l’émissaire du Quartet entre 2007 et 2015. Le Quartet, créé en 2002, était un groupe formé par les Etats-Unis, la Russie, l’Union européenne et l’Onu dont l’objectif unique était de jouer le rôle de médiateur dans la « question palestinienne », primordiale à leurs yeux.
Il semble donc que Tony Blair a compris ce que la diplomatie de l’Union européenne – et la française en particulier – n’ont toujours pas saisi, ou ne veulent pas saisir : la « question palestinienne » n’est pas le tenant et l’aboutissant de ce qui se passe dans cette région. C’est ce qu’affirme Binyamin Netanyahou depuis plus de vingt ans et les faits lui donnent aujourd’hui raison.
A la question de savoir si l’Autorité Palestinienne reverra sa copie et acceptera de revenir à la table des négociations, Tony Blair a répondu : « Nous devons tenter de convaincre une nouvelle génération de leaders palestiniens que la seule voie qui leur permettra d’obtenir un Etat est celle d’une entente profonde et authentique entre des personnes et des cultures et pas uniquement autour de négociations sur des territoires ».
Tony Blair a donc eu l’intelligence de reconnaître que les paramètres et solutions du passé ont mené à une impasse et qu’il faut maintenant penser à des alternatives plus réalistes.
Tout le monde n’a pas cette capacité…
Photo GPO
Source : LPH
Le « deal » du siècle annoncé par Trump depuis longtemps, c’est donc ça.
On dirait que le projet d’annexion de territoires « palestiniens » par Israël présentée comme imminente encore récemment n’était qu’une manœuvre, du vent, un appât-menace permettant d’en arriver là.
Il y a donc un changement de paradigme ; dû sans doute à une maturation régionale, à la menace iranienne et aussi à Jared Kouchner, émissaire de son président de beau-père ; Kouchner qui a su faire preuve de pensée créative et originale et de connaissance approfondie de la question.
On a vu décerner le prix Nobel de la paix pour moins que ça.
On renverse donc l’équation ; on met l’œuf de Colombe sur la tête : d’abord la paix entre Etats, ensuite la solution du problème « palestinien » ; si le problème subsiste….
Blair a du mérite mais retraité, sans responsabilité, cela lui est facile ; et finalement il ne fait que prendre le train en marche.
MAIS européen convaincu et respecté, de surcroit britannique, il montre la voie. L’Allemagne s’engouffrera volontiers dans la brèche, la France ne pourra que suivre, l’Europe avec.