Sarah Cattan. Procès des attentats de 2015. Où étiez-vous, Messieurs les Responsables, alors que « tout » s’écrivait sous nos yeux à tous

Demain, vendredi, TJ publiera un article court et particulièrement percutant : Je suis le procès des assassins de Charlie Hebdo et de l’HyperCacher. Le sort des accusés ne m’intéresse pas. Quant à la souffrance des survivants et proches des victimes, j’en reste déchiré, mais hélas cette déchirure de l’âme ne sera pas allégée par la condamnation des assassins : Je suis le procès parce qu’en creux c’est le procès de la France, attaque mon ami et collègue Léon Ouaknine. Je suis le procès parce qu’en creux c’est le procès de la France, de l’invraisemblable trahison des élites françaises (intellectuelles, politiques, médiatiques) de la forfaiture généralisée des gouvernants depuis le début des années 70.

Et Léon Ouaknine vous parlera de ces Elites fautives.

Hier, tard, mon amie Danielle K., Magistrat à la retraite, me parla, elle, de sidération en lisant sur le net les dépositions de 3 personnes qui sont là en qualité de représentants des associations parties civiles : Les bras m’en tombent, m’écrit cette femme pondérée, On a envie de hurler mais on est muet de sidération, ajoute ce symbole d’exigence appliquée à elle-même mais que cette mensch attend aussi … des « autres ».

C’en est trop. Des êtres responsables. Rien de va-t’en guerre. Des êtres de réflexion. Ils ne pouvaient être les seuls à penser de concert, sans qu’en rien nous nous fussions concertés.

Alors je voulais … savoir si nous étions nombreux. A ainsi penser. A suivre ce procès. Déchirés. Mais aussi en colère.


C’est la page de l’HyperCacher qui se déroule à présent au Tribunal. Mardi des otages ou proches des quatre hommes assassinés par le terroriste islamiste sont venus déposer devant la Cour d’Assises spéciale. TJ vous a déjà rapporté le témoignage de Zarie, la caissière.

Vinrent ensuite le témoignage de la veuve de Philippe Braham et celui de la sœur de Michel Saada. Poignants, faut-il le dire.

Fut auditionné Lassana Bathily, surnommé le « héros de l’Hyper Cacher » pour l’aide précieuse qu’il apporta le jour du carnage.

On écouta déposer Rudy, Brigitte, Claire, Jean-Luc, Noémie, et son avocate lut les mots de Sauveur, qui ne parvint pas à venir en personne. Ils décrivaient tous la terreur. L’odeur du sang. Le bruit des tirs de kalachnikov. Les cachettes improbables. Ce congélateur dans lequel ils s’entassèrent, protégeant et réchauffant un bébé. Des images. Yoann, sur le sang duquel ils marchent. Le face à face avec l’ordure islamiste, qui les tient à joue. Qui leur dit pourquoi il était là, pourquoi il tuait. Qui faisait sa prière.


Ils racontent l’assaut.

Ils racontent l’après. Les séquelles. Leur peur constante. Leur incapacité à être retournés travailler. Leur départ de France. Tous décrivent … une scène de guerre. L’impossible reconstruction.


Et puis, successivement, prendront la parole Francis Khalifat, le Président du CRIF. Dominique Sopo, celui de SOS RACISME. Et Pierre Mairat, Président du MRAP.

A les voir, et avant même qu’ils ne s’expriment, on se souvient. On n’oubliera jamais : SOS RACISME. Le MRAP. Qui étaient, lors du Procès Bensoussan, Parties civiles aux côtés du CCIF. Assis, là, sur ce même banc de la XVIIème Chambre, dans un attelage des plus improbables et pourtant bien réel contre un chercheur respecté, le Directeur éditorial du Mémorial de la Shoah, Georges Bensoussan.

La nausée, pour ne pas dire le dégoût, le mépris, à ce souvenir, ne se dilueront jamais : Certes, SOS RACISME ne s’est pas joint au Parquet lorsqu’il interjeta, escorté de ceux qu’on sait : SOS Racisme. La LDH. Le MRAP. Le CCIF, appel de la relaxe dont avait bénéficié l’historien. Le MRAP, lui, était toujours là, représenté par … Pierre Mairat.

Le CRIF ? Il était aux abonnés absents quand il s’était agi d’acter, de dénoncer la culture antijuive dans l’islam et chez de très nombreuses familles arabo-musulmanes.

Timides. Couards plus précisément. Ils ne montèrent pas au créneau, souvenez-vous. N’oubliez jamais tous ceux qui manquèrent à l’Historien qui, après avoir tiré la sonnette d’alarme en dirigeant le désormais célèbre Territoires Perdus de la République, cita Smaïn Laacher, ce sociologue franco-algérien, en parlant de « l’antisémitisme tété avec le lait de la mère » dans la culture arabo-musulmane et en évoquant, rendez-vous compte, deux peuples qui en France se dressaientl’un face à l’autre.

Souvenez-vous des courageux qui se sont exprimés sur le sujet, d’un Finkielkraut, d’un Bruckner, jusqu’à nombre de musulmans qui eux, savaient où était la vérité.

Souvenez-vous de la gêne lorsque fut lynchée et défenestrée Sarah Halimi. De ces regards portés ailleurs. De ces silences assourdissants.

Certes Ils étaient toujours là, au premier rang, pour quelque commémoration de Juifs morts du terrorisme islamiste ( qu’ils mirent des années à nommer, au point que le qualificatif est absent des plaques commémoratives ).

Mais que firent-ils Dites-moi ? Lequel de ceux-là prit la tête de quelque manifestation forte qui défendît ce qu’Ils appellent leur Communauté.

Ils sont là pour délivrer des condoléances. Des paroles. Des prières.

Alors, lorsque Francis Kalifat, au nom du CRIF, vient dire que chaque Juif vit aujourd’hui dans ce statut de victime potentielle du terrorisme islamiste, quand il vient rappeler au sein d’une Cour d’assises les noms des douze Français juifs, hommes, femmes, enfants et vieillards, assassinés depuis le début des années 2000 au seul motif qu’ils étaient juifs, et surtout lorsqu’il questionne Pourquoi ? Pourquoi n’avons-nous pas su les protéger?, « on » reste … sans voix. Ulcéré de tant d’aplomb.

Alors, lorsque Dominique Sopo, président de SOS Racisme, parle de l’antisémitisme et déplore que le terme revînt très peu dans l’ordonnance de mise en accusation, lorsqu’il parle de juif bouc-émissaire, et conclut mollement en fustigeant un antisémitisme qui abîme la société, (sic), on s’accroche à son siège.

Le supplice se poursuit lorsque Pierre Mairat, président du MRAP, parle de barbarie qu’ont subi les déportés dans les camps.

On hallucine lorsque Mario Stasi, Président de la Licra, explique que l’islamisme se nourrit de l’antisémitisme.


Comme il est tard. Peut-être trop tard.

Comment osent-ils se regarder dans un miroir. Comment affrontent-ils les jours de réflexion précédant Le Grand Pardon juif. Oui Danielle. Un tel cynisme laisse sans voix.

Alors on regarde cette génération qui monte. On écoute la déposition de Noémie Madar, la présidente de l’UEJF, qui évoque les militaires présents pour protéger les écoles juives de France, les caméras, la fouille des cartables, mais encore l’alyah des français juifs.

On repense à nos dirigeants successifs. A leurs accomodements. Au récent grand écart de notre Darmanin. A la façon d’esquiver de tous ces hommes sensés nous protéger tous. On repense à leur peur.

Ils ont manqué à Charlie. Ils ont manqué aux Juifs. Ils ont manqué à Clarissa et à ses collègues. Ils ont manqué aux musulmans mécréants. Aux Filles en jupe trop courte. A Mila. A Zineb. Ils ont manqué à la République, offrant quelques militaires en lieu et place de décisions politiques, trop occupés qu’ils étaient à regarder « ailleurs » avec les yeux de Chimène

On en rirait presque. Nerveusement. Sauf que chacun sait qu’il est bien tard. Sauf qu’on sait aussi que cette grande menace, elle vise désormais la France dans son entièreté.

Tous Juifs ? Questionne Yves Mamou dans un article à paraître prochainement.

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4 Comments

  1. Vous avez juste oublié un personnage. Bernard cazeneuve qui osa déclarer un jour que si il n’avait pas été ministre, il serait bien descendu dans la rue pour se joindre aux manifestants qui criaient dans les rues de Paris, mort aux juifs, la France n’est pas à toi. Où étiez vous monsieur Kalifat? très certainement en train de faire des papouilles à Hidalgo vous savez celle qui a donné la médaille de la ville de Paris à son grand ami le terroriste Abbas. JE CRIE MA DOULEUR DEVANT VOUS KALIFAT.
    ROSA

  2. Sarah,
    Votre article est magnifique je ne trouve pas de mot et d’une justesse glaçante ,
    Merci Rosa,et Thunder pour vos rappels ,
    Heureusement que certains veillent 😉

  3. Et les bassesses de Maître P. Klugman, ancien président de l’UEJF, membre du PS, membre du Comité directeur du CRIF, conseiller de Paris, qui a intrigué pour faire témoigner Anne Hidalgo à ce procès où elle n’avait rien à y faire ? Et le titre lamentable du Bulletin du CRIF saluant la déposition de son président ? Digne de la dictature nord-coréenne dans la flagornerie…

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