Michèle Chabelski. La guerre de la pkaïla n’aura pas lieu…

Bon
 Jeudi

    La guerre de la pkaila  n’aura pas lieu…

   Une plaisanterie a heurté des amis séfarades…
Une autre a bousculé des amis ashkénazes…

  On s’est envoyé au la figure des morceaux de gefillte fish et des cuillers de pkaila …

   On s’est moqué, on a raillé, on a ironisé…

 C’est vrai que nos palais français gâtés à outrance ,se sont habitués au bon, au délicieux, qu’il soit solide ou liquide…

  Mais la pkaïla et la carpe ne sont pas des aliments pour l’estomac…

 Ce sont des carburants pour le coeur et pour l’âme, des braises ardentes qui font brasiller les souvenirs et  qui allument des  mèches dans la mémoire de nos enfants…

  Ce sont les étreintes, les baisers et la voix de ceux qui ne sont plus, l’écho des prières récitées par le patriarche dans un silence plein de respect  suivi des rires et des plaisanteries qui épicent si délicieusement ces retrouvailles familiales qui cisèlent d’inoubliables souvenirs.

 Ce sont des moments qu’on tatoue sur le coeur de nos enfants et de nos petits enfants, sang mêlés issus des deux communautés juives et d’apports extérieurs souvent enrichissants..

  C’est la fusion des apports d’un judaïsme encore vivant, la soudure entre la Méditerranée et les steppes glacées, le ruban de satin qui noue ces deux communautés indéfectiblement unies…

   Beaucoup d’entre nous rient de cette fausse guérilla, l’humour est sans frontières, la tolérance et l’intelligence aussi…

 Mais d’autres se crispent de ce qu’ils prennent pour une opération de dénigrement, un affrontement des assiettes, une rivalité de casseroles…

  Une conclusion s’impose:


La pkaila n’est pas très belle …
Le gefillte fish n’est pas très bon…

Voilà deux handicaps qui devraient nous fédérer dans le monde de la blanquette et du civet à la royale…

 On a fait ce qu’on a pu…

   Et tant mieux si on a mis les pieds dans le plat du foie gras et de la dorade royale…

    D’autres vivent sur les terres de  l’osso bucco et du Tiramisu..

  Chacun sa chance…

    On aurait pu se retrouver au pays du pudding et de la panse de brebis…
Lestsor !!

  Dieu ne l’a pas voulu, grand merci !!

   Une petite côte de boeuf ou un délicat turbot à midi ?

   Bon appétit !!

  Que cette journée réjouisse vos papilles de cette cuisine française exquise et votre mémoire de ces souvenirs aux effluves si émouvantes…

    Je vous embrasse

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