Les virus ne sont pas vraiment considérés comme des êtres vivants, puisqu’ils sont incapables de se nourrir et de se reproduire. C’est pour cette raison qu’ils ont besoin d’un hôte cellulaire pour se reproduire en incorporant leur matériel biologique génétique à celui d’une cellule hôte. Ce qui est fascinant dans cette structure biologique, c’est que les virus sont de grosses biomolécules (ADN ou ARN) mais ne sont pas encore réellement vivantes.
Pour devenir vivantes, elles doivent s’incorporer dans du vivant, dans une cellule animale ou végétale. Les virus sont donc entre la vie et la mort, entre le vivant et l’inerte, ils flottent à la limite entre deux états, entre Eros et Thanatos, ils portent la vie potentiellement mais aussi la mort en infectant un organisme. Et ils sont plus que probablement les premières briques du vivant apparues sur Terre car ils sont intelligents. L’intelligence, « interlegere »: mettre en relation.
Nous sommes donc leurs lointains descendants et ils sont parmi nous en nombres.
A intervalles réguliers de nouveaux virus viennent nous visiter et nous rappeler nos origines mais aussi notre place. Parfois de manière virulente, parfois de façon silencieuse et inoffensive. Les virus sont donc très anciens, ils étaient là déjà il y a plus de trois milliards d’années et ils seront encore sur cette planète après notre disparition.
Or, il faut le rappeler, nous sommes plus constitués de virus et de bactéries que de cellules humaines. Est-ce notre corps qui abrite des colonies de micro-organismes ou l’inverse? Et si nous n’étions qu’une immense collectivité de virus et de bactéries abritant une variété de cellules humaines avec lesquelles nous communiquons?
Quoi qu’il en soit, il existe un subtil équilibre entre ces deux collectivités qui coexistent et cohabitent la plupart du temps en harmonie grâce à nos défenses immunitaires. Jusqu’à ce qu’un élément vienne rompre cet état d’homéostasie, un stress, une molécule toxique, un déficit essentiel, l’âge, une fragilité préexistante.
C’est ce que nous nommons « la maladie ».
Lorsqu’une maladie se répand, nous appelons cela une épidémie, et lorsqu’elle s’étend au monde entier, il s’agit d’une pandémie.
Mais lorsqu’il n’y a pratiquement plus de malades ni de morts imputables à un virus identifié et qu’on le trouve en le cherchant auprès d’un très grand nombre de personnes, cela ne s’appelle plus une épidémie mais un recensement
Que les autorités se prémunissent de toute accusation de manquements en anticipant une deuxième vague, cela peut se concevoir étant donné la gestion désastreuse précédente. Après tout, c’est le rôle du politique de prévoir puisque gouverner c’est prévoir.
Par ailleurs, la prévention et la gestion des risques liés au coronavirus est le fondement de toute politique sanitaire digne de ce nom. C’est la responsabilité de l’état.
En revanche, terroriser toute une population par des communiqués journaliers anxiogènes basés sur des données détournées et réinterprétées afin d’amplifier un sentiment de crainte et de peur uniquement destiné à consolider et justifier des mesures sanitaires coercitives et liberticides scientifiquement injustifiées relève d’une attitude politique irresponsable et préjudiciable pour notre santé mentale, émotionnelle et même physique.
La Belgique et bientôt la France (mais aussi l’Espagne) sont ainsi devenus en quelques semaines des territoires européens enfermant sous contrôles administratifs et policiers au sein desquels nous ne sommes plus libres de nous déplacer et de respirer pleinement.
Au nom d’une conception de la Santé érigée en religion et en dogme incontestable.
Les virus nous enseignent que le phénomène de la vie n’est qu’un fragile équilibre entre Eros et Thanatos.
Le régime politique qui s’est mis en place au nom de la Santé avec l’assentiment d’une écrasante majorité est un régime qui rompt cet équilibre et qui paradoxalement à ses intentions porte plus la mort que la vie, il est morbide, mortifère et »tanatophore » et ruine tout désir en contribuant à développer une neurasthénie collective dont personne ne mesure encore les effets.
Ceux qui ont envie de respirer, de voyager, de se voir, de s’aimer, d’échanger, de partager, bref de vivre sont devenus les nouveaux hérétiques en voie d’excommunication d’une nouvelle religion.
Et comme toutes les religions, la religion sanitaire a ses évêques, ses cardinaux, ses temples et ses papes.
© Michel Rosenzweig
Michel Rosenzweig, philosophe de formation (histoire de la philosophie, ULB) et psychanalyste, s’intéresse à la géopolitique, et notamment aux enjeux relatifs à la montée de la nouvelle judéophobie inscrite dans l’idéologie de l’islam politique radical et conquérant. Il a, par ailleurs, travaillé dans le domaine de la recherche sur les psychotropes (drogues légales et illégales, médicaments) pendant de nombreuses années, en se spécialisant dans la gestion des consommations, des comportements à risques, des dépendances et des addictions, et a publié à ce sujet: Notamment Drogues et civilisations, une alliance ancestrale, préfacé par le Prof. Bernard Roques de l’Académie des Sciences de Paris, De Boeck Université, Paris Bruxelles, 2008.
Rosenzweig écrit pour Metula News Agency, Guysen news international et Causeur.
Normal dans une société ayant sombré dans le nihilisme et qui cultive la haine de soi.