Le matin du 9 août 1982 vers 10 heures l’avion qui m’amenait de mon lieu de vacances en Italie se posait à Paris où je revenais pour 24 heures en pleines vacances pour des raisons professionnelles.
Aux alentours de midi je proposais à ma mère d’aller manger en tête-à-tête chez Jo Goldenberg rue des Rosiers et pour une raison sans intérêt aujourd’hui, au dernier moment nous changeâmes notre destination du lieu de déjeuner. Moins d’une heure après, la radio de la voiture hurla à l’attentat chez Jo et décomptait les premiers morts et blessés
Le temps d’y arriver des dizaines de policiers y étaient déjà ainsi que des centaines de personnes qui s’agglutinaient dans les rues autour.
Peu de temps auparavant les dirigeants du Renouveau Juif avaient averti le Ministre de l’Intérieur Gaston Deferre de l’esprit antisioniste et antisémite qui se dégageait de la presse écrite et des reportages des radios et télés françaises et qui nous laissait entrevoir de graves mouvements en France contre ceux qui défendaient Israël, même si nous ne pouvions pas imaginer une telle attaque en plein cœur de Paris.
Vers 17 heures un office religieux était donné pour les victimes dans la synagogue de la rue Pavée. Gaston Deferre était venu. J’étais assis proche de lui, un ou deux rangs derrière le Président de la République François Mitterrand. Le hazan chantait le kaddish de tous ses poumons comme à l’opéra.
A la fin des prières la voiture du Président s’est placée devant la grille, François Mitterrand est monté dedans et s’est assis à sa place. La foule hurlait « Mitterrand assassin ! » et secouait violemment le véhicule mal protégé avec son illustre occupant à l’intérieur. Le chauffeur a fini par réussir à se dégager pour retourner à l’Elysée.
Un peu plus tard une délégation du Renouveau Juif retrouvait Gaston Deferre dans son bureau au Ministère. Le Ministre éructait. Il accusait la délégation du Renouveau Juif d’avoir organisé un traquenard au Président Mitterrand.
Cette semaine nous apprenons que la France réclame l’extradition, 38 ans après les faits, d’un suspect de l’attentat qui se trouverait en Norvège et nous apprenons par la même occasion que l’on a retrouvé « par hasard » les comptes-rendus « secrets » des négociations des terroristes palestiniens avec l’Etat Français.
Des négociations que l’on nous a démenties pendant 38 ans.
Comme on nous cachait les négociations avec les terroristes arméniens d’Orly. Proches des terroristes Palestiniens comme nous le savons.
Cette semaine a commencé au Palais de Justice de Paris le procès des assassins et de leurs complices de l’équipe de Charlie, de l’hypercacher de Vincennes et de la policière de Montrouge. J’attends une première réponse : ces jeunes tueurs sont-ils les enfants et successeurs directs des tueurs de la rue des Rosiers ?
La sécurité, et surtout celle que nécessite la réponse à la violence islamiste, sera-t-elle mise en place suffisamment vite avant de nouveaux drames ?
Nos dirigeants politiques ne peuvent pas dire qu’ils ne sont pas prévenus par une large couche de la population. Et pas seulement par la presse communautaire juive.
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