Construisons un partenariat autour du film Organisez une soirée-débat dans un cinéma, sur une des parties, en présence de Jean-Pierre Lledo et Ziva Postec … NOUR FILMS PROGRAMMATION 91, Avenue de la République Patrick Sibourd 75011 Paris psibourd@nourfilms.com contact@nourfilms.com Tél : 01 83 81 14 92 Tél. : 01 83 81 14 94 Agathe Zocco di Ruscio azoccodiruscio@nourfilms.com Tél. : 01 83 81 14 93 |
À propos du film
Accompagné de sa fille, le cinéaste part à la rencontre d’un pays qu’il avait refoulé durant 50 ans…
Quelques mots de l’auteur, Jean-Pierre Lledo
De mère juive, et de père communiste, d’origine espagnole, je suis né en Algérie en 1947. M’étant voulu algérien, et ayant épousé les convictions communistes de mon père, je suis resté en Algérie, après l’indépendance, à la suite de mes parents. Et je n’ai quitté l’Algérie qu’en 1993, menacé par les islamistes.
J’ai fait ce film afin de comprendre pourquoi durant cinquante ans j’ai occulté le monde juif, le judaïsme, et Israël. M’amputant de que je ne niais cependant pas, être juif, une des conséquences fut que je ne revis plus mon oncle maternel, décédé il y a 14 ans. Il avait quitté l’Algérie en 1961 pour Israël, et je ne connaissais donc pas mes trois cousins.
Mon dernier film ‘’Algérie, histoires à ne pas dire’’, interdit en Algérie parce que pour la première fois étaient évoqués les massacres du FLN contre la population non-musulmane tout au long de la ‘’guerre de libération’’, devenue donc aussi ‘’une guerre d’épuration ’’, fut distribué en France en 2008.
Sélectionné notamment par le Festival international de Jérusalem, quoiqu’hésitant mais encouragé par ma fille, j’acceptai l’invitation, sans imaginer encore que ce voyage allait être le début d’une nouvelle aventure dont mon nouveau film-ci ‘’Israël, le voyage interdit’’ est le témoignage.
A sa manière, ce film est un essai cinématographique sur la ‘’Question juive’’ en forme de road-movie qui consistera à faire d’incessants allers-retours entre ma propre histoire et la découverte de cette trimillénaire histoire juive qu’il y a encore peu, j’ignorais totalement, et ce tout en intégrant une partie de la diversité ethnique d’Israël (Arabes chrétiens et musulmans, bédouins, notamment).
Je l’ai tourné moi-même durant une année, accompagné de ma co-productrice israélienne Ziva Postec, pour la traduction, et de ma fille : transmission vis-à-vis d’elle, ce film l’est aussi vers une jeunesse en manque de repères et de connaissance, comme nous le fûmes tous deux, en ce qui concerne Israël.
Bien que de nature introspective, ce film n’est pas narcissique
Bien que de nature introspective, ce film n’est pas narcissique. Tenant la caméra, l’unique fois où l’on me voit est lorsque je me rends à la tombe de mon oncle à Ashdod : je suis alors filmé par ma fille.
Ce voyage en moi-même est avant tout une manière de découvrir et de faire découvrir tout ce que par idéologie ou pour des raisons plus obscures, j’avais voulu ignorer : un peuple, ses lieux, son histoire, récente et ancienne, ses croyances…
Israélite? Pour ne pas dire … juif?
Etait-ce à cause de ce fardeau qui écrase dès qu’enfant on entend son père dire ‘’israélite’’ pour ne pas prononcer le mot, blessant, juif ? Du fait que l’athéisme paternel me fit réduire le judaïsme à une religion ? Du fait que plus tard, mes parents étant restés en Algérie après l’indépendance, et étant devenu moi-même Algérien, il était impensable même de s’interroger sur les deux mots qui structurent l’hostilité foncière du monde arabe vis à vis des Juifs : sionisme et Palestine ? Ou du fait que tout simplement la ‘’Question juive’’ ne semble toujours pas avoir trouvé de réponse, puisque même des Juifs se demandent aujourd’hui encore si le peuple juif existe réellement ?
Une invitation à revisiter ses propres idées vis-à-vis du monde juif et d’Israël
Au-delà de mon itinéraire, et de cette longue remise en question de soi, dont le film donnera idée, le spectateur, non-juif, mais aussi juif, est ainsi invité à revisiter ses propres idées vis-à-vis du monde juif et d’Israël, liées le plus souvent à des mots minés, vite figés en préjugés. Mais au-delà de la problématique immédiate de ce film, chacun pourra s’interroger sur ses propres tabous, ses dénis, ses autos-censure, ses conditionnements, et sur le travail à faire pour s’en libérer…
Toujours: l’identité face à l’Histoire…
Si ce film peut donc être considéré comme une rupture dans mon travail, puisque je m’intéresse à ce que j’avais jusque-là refoulé, il n’en demeure pas moins en continuité avec ma dernière trilogie (Algéries, mes fantômes/ Un Rêve algérien/ ‘’Algérie, histoires à ne pas dire’’), tant pour le contenu (l’identité face à l’Histoire) que surtout pour la forme (road-movie).
Si ma dernière trilogie était en quête de l’utopie paternelle de fraternité multiethnique, cette quadrilogie est plutôt une quête de vérité, dédiée à ma mère, et à mon oncle.
Synopsis courts des 4 films: un tronc commun
Mon oncle maternel avait quitté l’Algérie en 1961… J’avais 13 ans. Et depuis je n’avais plus eu de relation, ni avec lui, ni avec sa famille… Je n’étais pas non plus allé à son enterrement, il y a 10 ans… Je l’aimais pourtant. Ce n’est donc pas lui que j’avais boycotté, mais le pays qu’il avait choisi… Israël.
Qu’est-ce qui durant plus de 50 ans avait empêché le Juif algérien communiste que j’étais ?
Ma fille Naouel a voulu m’accompagner dans cette aventure et j’ai accepté. Une dette à rembourser…
I- Kippour
Une famille oubliée, les Juifs d’Algérie, eux aussi perdus de vue, n’avoir rien transmis à mes enfants, m’être complu dans l’ignorance…
Arriverai-je à me débarrasser de toutes mes fautes ? Car d’Israël, je dus vite l’admettre, je ne savais rien. Ni de son passé, ni de son présent.
Un mot mystérieux et oublié que ma mère utilisait souvent, m’en ouvre soudain les portes, ‘’Tcharbeb’’…
II- Hanouka
Mais pourquoi le monde ne s’était-il intéressé qu’aux réfugiés arabes ?
En Algérie où j’avais vécu jusqu’en 1993, seul le malheur arabe palestinien avait un nom : la ‘’Naqba’’.
Le monde arabo-musulman ne s’était-il pas purgé de tous ses Juifs… ?
Et si, il n’y avait pas eu… une…. mais deux ‘’Naqbas’’ ?
Chaque jour s’approfondit le fossé entre celui que j’avais été et celui que je devenais…
Et peu à peu se reconstitue ma famille, jusque-là fantôme… Près de sa tombe, aurai-je le pardon de l’Oncle ?
III- Pourim
Soudain, je prends conscience que si tous les peuples avaient été massacrés à une époque ou à une autre, les Juifs, eux, l’avaient été à toutes les époques. Y avait-il un autre peuple au monde toujours en guerre, juste pour exister ? Refusant pourtant d’abandonner aussi vite mon rêve de fraternité, je décide de poursuivre notre voyage…
En arrivant en Israël, j’avais cru que la question de la Paix gênerait. Je m’étais trompé. Du Nord au Sud d’Israël, Juif ou Arabe, chacun avait sa solution. Ou sa manière de vivre “le conflit”, comme on dit ici…
IV- Pessah
Et si mon hostilité à Israël n’avait été qu’une tentative pour échapper à ce mot si court et si difficile à prononcer : Juif… Et s’il en était de même pour l’humanité ?
Pourtant, la société multiethnique dont j’avais rêvé en Algérie, n’est-elle pas là ? Ce peuple-monde, en définitive, qui est-il ?
Notre voyage se poursuit… Voyage de tous les dangers…
Délesté des narratifs qui m’avaient constitué, n’allais-je pas me perdre ? Et ma fille Naouel, de cette transmission tardive, qu’allait-elle en faire ? Une fois retrouvée toute notre famille, le fantôme de l’Oncle cessera-t-il de me hanter ?
lledojeanpierre@yahoo.fr
1947. Né le 31 0ctobre à Tlemcen (Algérie). Mère juive depuis 25 siècles en Algérie. Père d’origine espagnole en Algérie depuis le 19ème siècle.
1976. Diplômé du VGIK – mise en scène fiction – (Institut du Cinéma, Moscou – Atelier de Mikhaïl Romm).
ALGERIE (1976 – 1993) – 2 Longs-métrages fiction et 12 documentaires, courts et moyens métrages pour le cinéma et la TV. Produits par les société nationales de cinéma ONCIC et le CAAIC.
FICTION : (1982) “L’EMPIRE DES REVES” (Fest : Carthage, Montréal, Valence, Kamarina, Damas ) – (1989) “LUMIERES” (Fest : Montréal, Cannes–Premiers films, Amiens, Rome)
DOCUMENTAIRES : Thèmes : Théatre. Santé. Peinture. (Fest : Carthage). Orphelins et Analphabétisme féminin (Prix du Jury Festival Auxerre 1995. Cinémathèque et aux “Mardis de la SCAM’’ à Paris, 1993). Autisme (Clé d’argent Festival de Lorquin Primé et Prix du Festival de vidéo-psy de Paris, 1991). Trilogie sur l’imaginaire. (Fest : Grand Prix du festival international du Film Scientifique d’Alger. 1993)
1976 – 1993 : a participé en Algérie, souvent comme leader, à toutes les luttes démocratiques de l’intelligentsia, contre les répressions politiques, pour la liberté d’expression, pour la défense des droits de l’homme, contre la torture, pour les revendications berbères, et contre l’islamisme.
Juin 1993 : dès le début de la guerre civile déclenchée par les islamistes (200 000 morts), les intellectuels sont les premières cibles. Bénéficie d’une protection policière. Forcé de quitter précipitamment l’Algérie, avec sa famille.
FRANCE (1993 – 2008) – 7 films documentaires pour le cinéma et la TV.
3 Moyens-Métrage : (1994) “CHRONIQUES ALGÉRIENNES”, résistance des simples gens à l’islamisme, tournée en Algérie (TV Planète – Festival International du Documentaire “Vues sur les Docs” à Marseille, 1995) / (1996) –“L’OASIS DE LA BELLE DE MAI” sur les peintres algériens et l’exil. (TV Planète) / (2001) JEAN PÉLÉGRI, sur l’écrivain algérien pied-noir (Fest : Bruxelles)
4 Longs-Métrage :1998 – “LISETTE VINCENT, UNE FEMME ALGERIENNE” (1h40, Fest : Lussas-1999, Portrait d’une Pied-noir, homosexuelle, communiste, antifasciste, anticolonialiste… Et une TRILOGIE…
2003 – “ UN REVE ALGERIEN ”. Deuil de l’Algérie multiethnique avec Henri Alleg, l’auteur de “La Question”, (1h50. Coproduit, diffusion France 2, Soutiens : Avance sur recettes du CNC français, Centre du Cinéma de Belgique, EURIMAGES… Sortie salles en France (2003), en Algérie (2004). Festivals : 1er Prix du Film Doc, Montréal 2004. San Sébastien. Namur. Cambridge. Vancouver. New York. Rabat. Carthage. Bruxelles. Pessac. Amiens. Ales. Lunel. Strasbourg.
2004 – “ ALGERIES, MES FANTÔMES ”. L’auteur, Jean-Pierre Lledo, entame un long voyage identitaire filmé en France en quêt d’une Algérie multiethnique…virtuelle. (1h46. Coproduit par Iskra et TV 5.). Festivals : FIPA2005, Mention Spéciale à la 5ème Biennale des films du Monde arabe, à Paris. Fest Méditerranée Bruxelles. La Rochelle. Ecrans docs, Arcueil, New York…
2007 – ‘’ ALGERIE, HISTOIRES A NE PAS DIRE ‘’. (2h36. avec le soutien en France de Fond Sud et Ile de France). Guerre d’indépendance et nettoyage ethnique. (Sortie salles en France et en Suisse en 2008. Interdit de projection en Algérie. Festivals : en 2007, Toronto. Amiens. En 2008 : Fribourg. Montréal. Tribeca–New York. Tétouan. Beyrouth. Tarifa. Jérusalem. Cambridge. Vancouver. Frankfurt. Stockholm…
SCÉNARII : Tous les films précédents ont été écrits par l’auteur.
2012 – 2013 : 4 livres, dont 2 sur le Monde arabe (Editions Colin, France). ‘’La révolution démocratique dans le monde arabe. Ah ! si c’était vrai’’ / ‘’Le Monde arabe face à ses démons, Nationalisme, Islam, et Juifs’’.
Poster un Commentaire