Tribune Juive

Raphaël Enthoven.  » Le temps gagné  » : Un premier roman explosif

Epoustouflant ! Des confessions explosives ! A 44 ans, Raphaël Enthoven se met à nu dans ce roman. Un règlement de comptes familial à couper le souffle ! Une autofiction psychanalytique où il massacre tour à tour son beau-père, sa mère, son père et son ex-femme. Un volcan qui entre en ébullition. Qui cogne comme un sourd. Sans d’ailleurs s’épargner lui-même.

Raphaël Enthoven – Wikipédia

Il navigue dans la fiction autobiographique en invitant des figures connues du public comme par exemple “Elie” (BHL) père de Justine – Faustine dans le livre – et fille de son meilleur ami, Jean-Paul Enthoven. père de Raphaël, tous deux éditeurs aux Éditions Grasset. Faustine y est dépeinte avec un « sourire de cheval » et dans des postures plus qu’intimes. Il n’y a guère que Béatrice Luca – Carla Bruni en tenniswoman à la retraite – croquée comme une apparition qui laisse entrevoir le bonheur, enfin, dans la vie de cet homme qui en a manqué jusque-là !

C’est tout ce pan du livre dont on parle le plus aujourd’hui et qui satisfera la part de curiosité du lecteur qui cherchera sous les pseudos, à recoller les vrais noms et les véritables visages. Pour la petite histoire, Jean-Paul Enthoven, qui fut aussi un temps l’ami de Carla Bruni, vient de publier, le 4 Août, un roman “Ce qui plaisait à Blanche” (Grasset) alors que celui de Raphaël, son fils, est sorti le 19 ! Comment Jean-Paul Enthoven pourra-t-il désormais faire la promotion de son livre? Le fils n’aurait pu imaginer meilleur moyen de lui couper l’herbe sous le pied.

On pourrait se perdre dans ce jeu de miroirs et oublier l’essentiel : la pulsion impérieuse d’un jeune philosophe qui, aux sommets de la célébrité, s’offre une psychanalyse à ciel ouvert, en sachant parfaitement tous les dangers de son entreprise. Raphaël Enthoven va devoir godiller ferme pour échapper à l’accusation d’être simplement..une “petite peste”. Il pourra s’appuyer sur d’illustres ancêtres comme le rappelle Serge Raffy dans L’OBS : “Aragon avec son “mentir vrai “, Boris Vian, avec son “Tout ceci est vrai, donc c’est imaginaire” que Raphaël Enthoven transforme en “cette histoire est entièrement imaginée puisque je l’ai vécue d’un bout à l’autre”. Mais attention ! L’auto-fiction est un jeu de cache-cache avec la vérité. Parfois sublime, parfois pervers. Mais il arrive aussi qu’on puisse s’y blesser, et je ne le souhaite pas pour Raphaël !

Alain Chouffan

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