Aux Nations-Unies, le Conseil de Sécurité (CS) a voté une résolution prolongeant d’un an le mandat de la Force-Intérimaire-des-Nations-Unies-pour-le-Liban (FINUL). La résolution félicite la FINUL mais en modifie le mandat.
FELICITATIONS
Les félicitations adressées à la FINUL sont destinées à tenter de maintenir la cohésion du CS. Le CS ne parvient plus que rarement à voter des résolutions, tant ses membres permanents comme temporaires sont divisés sur l’ensemble des résolutions présentées en général que sur celles relatives aux conflits du Proche-Orient.
MODIFICATIONS DE LA FINUL
- Les modifications décidées par le CS concernent le fond. Elles contredisent les félicitations adressées à la FINUL en soulignant ses graves manquements dans l’exercice de son mandat. Elles révèlent le rapport indécent entre les sommes investies dans la FINUL et le niveau de résultats obtenus.
- Il est demandé « instamment » au Liban la liberté de mouvement de la FINUL & un accès sans entrave de toutes les parties à la ligne de démarcation israélo-libanaise. Les tentatives de restrictions de mouvements de troupes des Nations Unies et les attaques contre le personnel de la mission sont condamnées « dans les termes les plus forts ». C’est bien le moins puisqu’il s’agit d’atteintes au mandat de la FINUL.
- Le plafond des troupes de la FINUL passe de 15 000 à 13 000 hommes. Cette diminution est officielle et non effective! Elle n’est qu’officielle puisqu’elle correspond à l’indignation financière des USA qui se plaignent du rapport négatif entre l’investissement international et le niveau de résultats de la FINUL. Elle n’est nullement effective puisque le nombre réel de militaires de la FINUL est de 10500 soldats, soit moins que le plancher prévu!
PLAINTE ISRAËLIENNE AU CS
Israël se plaint de deux chefs d’agression.
- La première concerne la violation récurrente, depuis de nombreuses années, de la frontière israélo-libanaise, de l’accord de cessez-le feu israélo-libanais & des résolutions de l’ONU y relatives. Cette violation est l’œuvre de guerre du Hezbollah. Le Hezbollah est cette milice libanaise, financée, armée, dirigée par la « république islamique d’Iran » (RII). La RII agit au Liban en puissance souveraine. Son modus operandi est le Hezbollah, premier pouvoir militaire du Liban, unique reliquat militaire de la guerre civile libanaise, seule milice à n’avoir pas été désarmée par l’armée libanaise. Le Hezbollah viole au Liban les libertés publiques et à l’extérieur les accords militaires israélo-libanais.
- La seconde concerne les tunnels creusés par le Hezbollah depuis le Liban et à destination d’Israël, avec la complicité du Liban et de la FINUL. Israël, les USA et pour cette fois la France, exigent du Liban « un accès rapide & complet » aux tunnels aux fins bien comprises de constatation & de destruction.
C’est dans ce cadre qu’Israël a saisi le CS pour exposer ses doléances. Elles sont légitimes. Elles concernent le Hezbollah (agressions répétées contre Israël et entraves militaire au fonctionnement de la FINUL),le Liban (complicité avec le Hezbollah),la FINUL (manquements manifestes à son rôle).
- La plainte israélienne est relayée par les USA. Elle bénéficie exceptionnellement du soutien de la France.
AVERTISSEMENT INTERNATIONAL AU LIBAN
Le CS se «doit de poursuivre un changement sérieux pour autonomiser la FINUL, ou de réaligner ses effectifs et ses ressources sur les tâches qu’il peut réellement accomplir ». Cet avertissement diplomatique s’ajoute à l’avertissement de la communauté financière internationale adressée au Liban au sujet des réformes à effectuer.
CIRCONSTANCES AGRAVANTES
- Le Liban se plaint de la violation constante de sa souveraineté aérienne par les avions militaires israéliens. Israël répond que ses vols de reconnaissance sont indispensables à sa sécurité. Ils cesseront dès que le Liban mettra un terme aux agressions du Hezbollah et que la FINUL implémentera les pans de sa charge destinés à empêcher ces agressions. C’est en raison de l’inactivité de la FINUL que l’aviation israélienne survoler l’espace aérien libanais. Il convient d’ajouter qu’Israël, en légitime défense depuis 1948 à l’égard du Liban, est en droit d’opérer de tels survols, en lieu et place de la FINUL qui n’opère pas sa mission.
A ce sujet, les experts d& le CS de l’ONU condamnent les menaces et limitations kilométriques commises par le Hezbollah contre la FINUL qui ne réagit pas.
- Les relations libano-iraniennes et l’omnipotence du Hezbollah au Liban permettent à la milice de « punir » aux noms de la RII & du Liban la nouvelle victoire diplomatique israélienne que constitue la normalisation de ses relations avec les Emirats-Arabes-Unis.
- Les manœuvres de spoliations financières du régime libanais sont désormais attestées par l’actualité du Liban. Elles révèlent les autres spoliations politiques et diplomatiques imposées au peuple libanais. Les sollicitations financières du gouvernement libanais auprès des organisations internationales ont finalement provoqué des enquêtes sur ce système de spoliation. Le désespoir, la misère des publics libanais, leur colère contre leurs dirigeants ont ému les puissances donatrices. Elles exigent désormais des conditions et des résultats. Jusqu’à présent, elles ne les obtiennent pas.
Ces circonstances aggravent la position officielle libanaise auprès des institutions internationales. Elles rendent plus difficile le maintien de l’argumentaire du système libanais.
- Israël est l’Etat agresseur? Faux! Israël est l’Etat agressé selon les normes juridiques internationales des ce depuis 1948.
- Israël est responsable des conflits qui ont ravagés et ruiné le Liban? Faux! Israël défend à chaque agression subie depuis le Liban sa sécurité conformément aux règles de droit.
- A la lueur de la crise civile libanaise que tentent de mater conjointement le Hezbollah et le gouvernement libanais, la communauté internationale ne peut s’empêcher de voir de plus en plus clairement la responsabilité libanaise dans les conflits extérieurs et intérieurs qu’elle prétend subir alors qu’elles les initie.
ISRAEL & LIBAN
Israël vit depuis 1948 des violations des résolutions de l’ONU portant sur sa création et sa sécurité. Ni les guerres éliminatrices, ni les attentats contre sa population, ni les boycotts contre son Etat, ni les refus de reconnaissance ne viennent à bout de l’existence ni du développement de la société israélienne. Au contraire, en dépit de la puissance financière, démographique, diplomatique de ses ennemis, Israël ne cesse de se développer économiquement, financièrement, militairement, diplomatiquement, etc.
Reste par conséquent au Liban de se débarrasser de son régime, de la milice belliciste Hezbollah, de ses alliés guerriers, de ses politiques intérieures et extérieures contraires à tous les principes de l’ONU.
C’est à ce prix unique et élevé que la paix règnera entre Israël et le Liban. C’est à ce prix que le peuple libanais cessera de magnifier des mafieux pour ne respecter que le Droit, notamment celui des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Pierre Saba