Charles Rojzman. Covid 19: Guérison collective

Notre sort commun: notre part de raison et notre part de folie


Il n’y a pas de guerre. Il y a un bouleversement de notre environnement qui nous impose ses lois qui sont celles de la nature éternelle et changeante. Face à cet environnement qui transforme le cours de nos vie humaines, une fois de plus, il est nécessaire de s’adapter, de trouver des ressources, mais aussi de regarder qui nous sommes, ce que nous faisons et comment nous fonctionnons, individuellement, en groupe, collectivement, socialement.
Ce que cette crise sanitaire révèle, c’est cette nécessité de l’adaptation intelligente et en même temps notre incapacité partielle à affronter le réel. Des années de pratique thérapeutique m’ont appris que personne ne pouvait échapper au sort commun qui est notre part de raison et notre part de folie.
Cette crise révèle à la fois notre résilience et notre démence, la résilience plus ou moins grande de certains, la démence plus ou moins forte d’autres, la résilience et la démence de tous, à des degrés divers. Oui, personne n’est épargné. Les puissants comme les humbles. Le scandale sanitaire parmi tant d’autres, démontre que les rois sont nus, que nous ne devons pas idolâtrer nos chefs, nos dirigeants et mépriser ce peuple qui n’en peut mais aujourd’hui. Et inversement probablement.
Des années de pratique thérapeutique dans les contextes humains et sociaux les plus divers m’ont appris que la folie était le propre de tous les êtres humains, en fonction des circonstances et quels que soient l’intelligence, l’éducation, le statut social, la richesse matérielle.

Hallucinés devant le réel

Blessés dans l’enfance ou plus tard dans la vie sociale, par manque d’amour, de sécurité ou de reconnaissance, nous sommes plus ou moins, à des degrés divers, rendus incapables de voir la réalité de nous-mêmes, des autres, du monde. Serait-ce là la définition de la folie, cette hallucination devant le réel ? Les conduites dépressives, égoïstes, parfois monstrueusement, paranoïaques seraient-elle partagées, du haut en bas de l’échelle sociale ? Je le crois vraiment. Je le vois.
Si nous n’acceptons pas ce fait de l’existence de la folie ordinaire et de la violence qui n’est autre que de la folie en acte, nous ne parviendrons pas à sortir de cette crise par le haut et nous retomberons toujours de crise en crise, sans trouver la paix et la sécurité que nous recherchons, même imparfaites et provisoires.
Nos dirigeants, aussi intelligents et compétents dans tel ou tel domaine soient-ils, peuvent être fous. Fous d’ambition, de fanatisme idéologique, de narcissisme égoïste. Nous ne devons leur accorder notre confiance qu’avec parcimonie et circonspection, rester toujours vigilants, sur nos gardes, responsables.

Tirer une leçon de cette crise

Personnellement, c’est la leçon que je tire de cette crise, une leçon sur ce qu’est une vraie vie démocratique : la capacité de remettre en cause, de discuter, de prendre la parole, de contribuer à prévoir, à reconstruire, à renouveler, à inventer.

Pour cela, nous aurons besoin d’une éducation civique, d’une éducation à la vie démocratique qui est faite d’un mélange d’émotions, de passions, et surtout de la raison qui doit gouverner l’ensemble. Nous aurons besoin d’une guérison collective.

© Charles Rojzman

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1 Comment

  1. La seule vraie folie c’est le déni de réalité comme par exemple celle qui consiste à refuser de voir la menace mortelle (dans tous les sens du terme) que représentent les nazis indigénistes. Je ne pense pas que nos dirigeants soient compétents ni lucides : ils correspondent à ce que Pascal nommait les demi-savants ou demi-habiles, ce qu’on pourrait traduire par « faux intellectuels ». Pour Pascal comme pour Marcel Proust ou d’autres grands écrivains, vrais savants et non-savants peuvent se rejoindre, par contre les demi-savants sont toujours dans l’erreur.

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