Esther Esti Gerber a filmé « Le dernier repas », installation de l’artiste Itay Zalait

J’espère que cette haine n’ira pas jusqu’à un meurtre… , a ajouté notre amie Esther Esti Gerber en nous envoyant « Moments d’une vie: « Le dernier repas ». Une installation de l’artiste Itay Zalait. »

« Moments d’une vie: « Le dernier repas ». Une installation de l’artiste Itay Zalait. »
Itai Zalait. Le dernier repas de la démocratie israélienne

Une grande table recouverte de victuailles et de bouteilles de champagne, avec au centre un Benjamin Nétanyahou entouré de chandelles, cigares, champagne, macarons et autres mets fins, qui mange un gâteau en forme de drapeau israélien: alors que dans la foule, des personnes déguisées en Statue de la Liberté réclament … « la liberté d’expression » pour le monde de la culture, à l’arrêt en Israël comme partout depuis le début de la pandémie, Itai Zalait a installé mercredi, Place Yitzhak Rabin à Tel-Aviv, une œuvre inspirée de La Cène de Léonard de Vinci, au moment-même où Nétanyahou est confronté à une vague de contestation sociale,

La mise en scène représentant le dernier repas de Jésus pris avec les douze apôtres le soir du Jeudi saint, avant de mourir crucifié, ne peut être plus éloquente concernant la mauvaise passe que traverse Nétanyahou : Là est le dernier repas de la démocratie israélienne, explique son concepteur aux journalistes présents.

Nétanyahou est celui qui s’accorde un festin quand l’État d’Israël atteint le million de chômeurs qui ont faim de pain, déclare Itay Zalait, l’artiste à l’origine de l’installation Le dernier repas de la démocratie israélienne.

Le taux de chômage jamais atteint ( 23% contre 3 avant la pandémie ) est la cause principale des rassemblements de ces dernières semaines, qui dénoncent dans un même élan une gestion de la pandémie jugée discutable, la corruption présumée du gouvernement, et exigent la démission de Benyamin Nétanyahou.

Un Gouvernement main dans la main

Alors que le PM a tweeté à raison qu’il n’y avait pas de place pour l’incitation à la haine et aux menaces de meurtre, explicites ou implicites, contre lui et sa famille, à l’image de la menace honteuse de crucifixion proposée à Tel-Aviv, le Président Rivlin, après avoir condamné les attaques contre les manifestants anti-Netanyahu, a exhorté les députés de la coalition et de l’opposition à s’unir pour apaiser les tensions : Je veux dire clairement, étant donné les développements violents de la dernière journée : le meurtre d’un manifestant qui va protester dans l’État d’Israël, ou le meurtre d’un Premier ministre israélien, ne sont pas des scénarios imaginaires. […] Malheur à notre démocratie si un frère prend les armes contre un autre frère, a déclaré le Président via un communiqué : la référence à l’assassinat en 1995 du Premier ministre Yitzhak Rabin par un opposant au processus de paix d’Oslo était on ne peut plus explicite, mais encore celle rappelant l’assassinat d’un manifestant de gauche par un militant de droite en 1983.

Le ministre de la Défense Benny Gantz a pour sa part affirmé que les attaques contre les manifestants anti-Netanyahu étaient le fait de gangs criminels organisés et a assuré que le droit de manifester ne serait jamais limité et que les auteurs desdites violences devaient être dénoncés et punis.

Pour info, le sculpteur Itai Zalait avait en 2016 érigé Place Rabin une statue en or de 4 mètres de haut, pour ouvrir un débat sur le rapport des Israéliens à celui qu’on surnomme souvent « King Bibi » : la statue avait été démontée faute d’approbation de la municipalité.

Itai Zalait
Esther Esti Gerber

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