La procureur général de Paris Catherine Champrenault aurait demandé pas moins de 17 remontées d’informations dans l’affaire Fillon. Devant la commission d’enquête parlementaire, elle en avait mentionné… quatre.
Les remous autour de l’affaire Fillon se poursuivent. Plus d’un mois après ses révélations fracassantes devant la commission d’enquête parlementaire sur l’indépendance de la justice, face à laquelle elle avait dénoncé des « pressions » dans l’affaire de l’ancien candidat à la présidentielle, l’ex-patronne du Parquet national financier (PNF) Eliane Houlette a récidivé devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
D’après Le Canard enchaîné, l’ancienne procureur a notamment chargé sa supérieure hiérarchique, la procureur général de Paris Catherine Champrenault.
Deux versions contradictoires
Après les déclarations d’Eliane Houlette, Catherine Champrenault avait elle-aussi été entendue par la commission d’enquête parlementaire. Elle s’y était défendue de toute influence sur le PNF en certifiant qu’elle n’avait réclamé que « quatre remontées d’informations » concernant l’affaire Fillon.
Elle avait également souligné « beaucoup plus de remontées spontanées du PNF que de demandes du parquet général », rappelle Le Canard enchaîné. Seulement, devant le CSM, Eliane Houlette a radicalement contredit sa supérieure. En effet, l’ex-procureur financier a fait état de pas moins de « 17 rapports par messagerie électronique et synthèses d’audition, à la demande expresse du parquet général ».
L’une des deux aurait donc menti sous serment. « A ces échanges par messagerie électronique s’ajoutaient des demandes orales et les réunions hebdomadaires avec la procureur général, consacrées pour l’essentiel à ce dossier », a également confié Eliane Houlette au CSM.
Par ailleurs, l’ancienne procureur du PNF a taclé devant le CSM l’enquête menée par l’Inspection générale de la justice contre son parquet, après que l’hebdomadaire Le Point a révélé que le PNF avait mené une enquête secrète sur Nicolas Sarkozy pendant plusieurs années. Convoquée, Eliane Houlette a refusé de s’y rendre. « Dans un climat de dénigrement et de violences verbales proférées à l’encontre du PNF, je n’entends nullement participer à une inspection susceptible d’aboutir à la déstabilisation d’une institution républicaine qui a totalement rempli la mission confiée par le législateur », a-t-elle fait valoir.
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