Charles Meyer. La première faute majeure sur un plan politique d’Eric Dupont Moretti

Le passeport français ne confère aucune immunité pour aller commettre des crimes ou s’enrôler dans des groupes terroristes à l’étranger.

La Syrie, comme l’Irak, sont des pays souverains. Je ne vois pas au nom de quoi on leur demanderait de renoncer au droit souverain que chaque pays a de juger des crimes et des délits qui sont commis sur son sol et contre ses citoyens.

La Loi pénale est rarement personnelle, elle suit un principe d’application territoriale avec quelques exceptions. La Syrie ne négociera pas sa souveraineté pour déférer aux fantasmes de Christiane Taubira ou de quelques avocats pénalistes.

En tant que Français, je ne me sens devoir aucune forme de solidarité avec ces gens et ne vois aucune raison de les faire venir en France. L’étude publiée récemment dans Le Figaro évalue à environ 60% le taux de récidive des djihadistes français libérés. Leur seul projet est de nous éliminer, tandis que la législation française ne permet absolument pas de répondre de manière satisfaisante au problème.

On serait d’ailleurs curieux de la réaction du Peuple Français, si à l’inverse, l’Irak, le Pakistan ou la Syrie réclamaient le droit de juger ceux de leurs concitoyens qui auraient commis des horreurs en France contre des Français.

Notre seule réponse serait alors notre code pénal et elle serait sans appel. Du reste, je suis complètement favorable à la déchéance de nationalité de l’ensemble des bi-nationaux convaincus d’avoir intégré ces groupes. Purement et simplement, sans aucune forme d’atermoiement.

Et puisque que j’en ai ici l’occasion, j’en profite pour rappeler que je soutiens inconditionnellement les opérations menées par la Fédération de Russie contre les groupes djihadistes à Idleb. En espérant qu’ils en traitent le plus possible (ce qu’ils font très bien et nous ne pouvons que les en remercier). Ce que dailleurs font dans d’autres endroits les Américains, comme les Français, ou les Britanniques, quand ils le doivent, comme au Mali.

Eric Dupont Moretti, personnage ambivalent

Eric Dupont Moretti est un personnage ambivalent. Il aurait pu très bien commencer. Il commence très mal et la pièce est tombée si bruyamment du mauvais côté que le sol de l’opinion publique n’en n’aura pas fini de trembler lorsque l’un des 60% de djihadistes récidivistes commettra en France ses atrocités.

Sur un plan politique, Eric Dupont Moretti vient de commettre sa première faute majeure en oubliant qu’il ne porte plus la robe et que si dans les prisons on applaudit son nom, ailleurs, il aurait mieux fait de convaincre les Français qu’on peut défendre Merah sans lendemain.

Qu’est-ce donc que ces ministres- avocats qui 《 militent 》 contre la sécurité et le droit fondamental des peuples à disposer d’eux-mêmes et, n’en déplaise, du droit d’affirmer sur son territoire sa propre justice ?

Serge Atlaoui, qui croupit dans les couloirs de la mort en Indonésie pour une affaire dérisoire de stup dans laquelle la preuve de son implication a été bâclée, mériterait notre attention. Parce qu’à la différence de gens qui pour la plupart ont renié ce pays avant de projeter de nous faire la guerre, Atlaoui ne veut que retourner chez les siens, dans son pays, sur lequel il compte et qu’il aime.

Et c’est ici une distinction fondamentale qu’aucune théorie lunaire ne mettra à mal. La vie de la Nation et la vie de ceux qui l’ont choisie prime dans toutes les guerres, même quand elles sont asymétriques. Nous n’avons pas demandé ce choix. Ils nous l’imposent.