Écrire. Ne rien occulter : le moins possible. La sueur sur le front du maçon et l’oisiveté du dandy. La dévouée aux causes humanitaires et celle qui ne lustre que son nombril. L’avocate investie et l’impunité des pollueurs. La tendresse infinie d’une mère, d’un père, pour son enfant et les assassins au nom d’un Dieu. Le menuisier, l’odeur du bois. Les fantassins des poubelles et les nettoyeuses de surface. Les mercenaires de la finance spéculative et les laissés sur le carreau au Café du canal, où l’on n’apporte même plus ses baisers. L’enseignante qui, malgré les fatigues, transmet l’incandescence. La femme de caractère, la guerrière attachante et la pimbêche. Les intellectuelles aux intelligences inatteignables et les je-sais-tout. L’humanité souillée des filles tarifées et les camionneurs qui pissent Heineken sur le parking. La religieuse en prière, dans le silence respectueux du cloître. La jeune fille en fleur et la retraitée aux yeux clairs qui entretient des rosiers magnifiques. Les voyages inattendus de la douceur et les dérouillées. L’authentique bienveillance, et ce « talent » dont use la personne envieuse pour vous rabaisser.
Sans grâce ni transparence, c’est bien connu, la lourdeur ne serait qu’une notion de poids…
© Alexandre Millon in Textimages, www.alexandremillon.com
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