Deux entrants dans le nouveau gouvernement devenu plus présidentialisé ont un point commun…
Ils sont les produits de la Société du spectacle, qu’ ils ont rejointe après une carrière sérieuse…
Je fais allusion au ténor du barreau, devenu comédien, et à l’animatrice d’une émission de TV
Réussite, argent, célébrité…
Et surtout la parole affichée… Cette parole qui est devenue la trompette de leur renommée
Mais la parole est trompeuse, aussi, et surtout…
Il n’est qu’à lire Lacan qui a travaillé sur la fonction et le champ du langage pour en être persuadé…
Ne pas se fier à la parole…
Le prétendu dit ne va pas sans dire… Il ne fait que prétendre, se gonfler tel une baudruche, et composer avec une vérité qui lui échappe.
La vérité se dérobe et ne vient à se révéler que dans les manifestations de l’inconscient, comme les oublis, les lapsus, les witz, les rêves, et même les symptômes…
Alors, nos deux entrants se sont plus à jouer au jeu de la vérité et à affirmer, voire claironner haut et fort qu’ils ne répondraient pas à des sollicitations du pouvoir si elles s’avéraient être demandeuses.
Nominés à, pressentis à, …
Pourtant, c est là un honneur …
Mais ils ont mis toute leur énergie à dire ne pas vouloir se laisser tenter par le piège du pouvoir politique
Surprise… Ils sont entrés dans les arcanes du pouvoir, le pied léger et le sourire aux lèvres…
Quid des paroles d’antan, des convictions clairement affirmées…
Un dédit, une promesse non tenue
Était-ce un mécanisme de défense du moi que ce déni du langage?
Une façon de se faire désirer? Un appel déguisé?
Ne sommes-nous pas toujours les spectateurs de ce même jeu où la parole vide aime à s’afficher, au détriment de la vraie parole, signifiante…
Rien à en attendre alors, car ce n’était qu’ une répétition… une répétition nécessaire à la réussite du spectacle
Pas la répétition qui est celle d’un appel, d’une demande insatisfaite, et qui cherche, en vain, le désir impossible
A moins que ce soit de cet ordre-là que nous soyons face à cette insatisfaction primordiale, à ce désir qui ne cesse de s’infiltrer dans la psyché, tel un furet qui se cache et réapparaît, avec sa fureur revendicative…
Alors, c’est une histoire de lutte entre le moi et ses pulsions, pour y trouver son compte
Compte de fausses et vraies paroles, de duperies, de semblants et de vérités qui se pressent…
La Vérité se passe ailleurs, mais il faut traverser le rideau de la scène…
Rien de pire qu’ un dit qui se dédit et veut se dédier au seul artifice du pouvoir
Mais c’est le prix à payer… d’une psyché qui se cherche…
Psychanalyste, Politologue, Dominique Itzkovitch a créé le THINK TANK DEVENIR, qui se veut un centre de réflexions interdisciplinaires sur les grands problèmes de société et de démocratie face à un monde en perte de valeurs démocratiques et en butte à des questions majeures de société.
» La vérité se passe ailleurs, mais il faut traverser le rideau de la scène » , une formule que je retiendrai éternellement, Madame. Quand à Mr Dupont-moretti que je ne parviens pas à détester, je n’oublierai jamais ces jeunes qui l’ont hué – à juste titre – a la sortie d’un tribunal alors qu’il venait de défendre un tueur… islamiste.