Alors que la Belgique a imposé le port du masque à tous et en tous lieux, alors que la rumeur courait que la France suivrait et qu’un communiqué officiel est tombé pour nous faire savoir la date du Port du masque pour tous, ( 1er Août ), alors que l’on voit à présent, de ci de là, Donald Trump himself masqué, si l’on tourne le regard vers Israël, un Etat qui a bien géré la chose, on apprend, par la voix de Yuli Edelstein, le ministre israélien de la Santé, qu’à moins d’un miracle, l’Etat hébreu se dirige vers un confinement généralisé…
Israël, qui faisait jusqu’ici figure de champion pour sa réactivité, paie-t-il aujourd’hui un déconfinement ficelé à la hâte dès la fin avril pour sauver l’économie ?
Une chose est avérée : la seconde vague qui menace l’Etat hébreu est toute proche, et l’épidémiologiste Antoine Flahault, ne prenant même pas en compte le bilan alarmant des Territoires disputés, la juge déjà hors de contrôle…
A mon avis, compte tenu de la situation, je ne vois pas quelles sont les alternatives, a confié pour sa part le ministre israélien de la Santé alors que plus de 1.500 nouveaux cas sont recensés jour après jour: le nombre de cas de contamination au nouveau coronavirus n’a cessé d’augmenter ces derniers jours dans le pays. Si nous atteignons le seuil d’environ 2.000 nouveaux cas de contamination par jour, et que nous constatons une hausse alarmante des patients se trouvant dans un état grave ou sous respiration artificielle, alors nous devrons appliquer des mesures strictes, a prévenu le Ministre lors d’une réunion à huis clos, ajoutant que si au contraire était constaté un ralentissement du taux d’infection, les décisions seraient autres.
Une course contre la montre
Tout ça ressemble un peu à une course contre la montre. Tous les pays qui ont confiné puis levé le confinement ont enregistré une baisse, puis une reprise, laquelle est attribuée à la baisse de vigilance de chacun, qui s’est cru … exonéré de tout effort, le risque paraissant levé.
La deuxième vague : On n’entend plus parler que d’Elle. Comme d’une certitude. La seule inconnue étant … la date. Et la virulence.
Une réunion du Cabinet ministériel a entériné ces propos assez sombres et officialisé les nouvelles restrictions destinées à enrayer la propagation de l’épidémie dans un pays où des manifestations réunissent à présent tous les mécontents d’une gestion contestée et des répercussions que l’on subit tous, où qu’on soit.
Le traçage
Le Shin Bet, Service de sécurité intérieure, a été autorisé à reprendre le traçage des personnes contaminées. Début juillet, des milliers d’Israéliens ont reçu des messages les invitant, en cas de contact avec des personnes porteuses du virus, à entrer en quarantaine pendant 14 jours.
Le système de traçage aurait été vite débordé : de nombreuses personnes n’ont pu joindre la hotline du ministère, qui n’aurait pu traiter que la moitié des demandes…
Le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, Zvi Hauser, indique via un rapport que plus de 8.000 Israéliens porteurs du SARS-CoV-2 n’auraient pas été dépistés, ce chiffre étant le résultat de calculs combinant le nombre de personnes infectées tracées par le service de renseignement du Shin Bet ( lequel aurait identifié plus de 70.000 individus qui auraient été en contact avec les 6.321 personnes diagnostiquées positives pendant la première semaine du mois de juillet, et le taux de transmission actuel du virus.
Pour info, sur ces 70.000 Israéliens testés, 2. 468 ont été diagnostiqués positifs.
Mais l’Institut national d’épidémiologie Gartner conteste ce chiffre de 2.468 individus : selon lui, le taux de transmission ou R0 indiquant le nombre moyen de personnes infectées par un patient contaminé se situe actuellement entre 1,4 et 1,6. Les 6.321 personnes signalées par le Shin Bet auraient donc contaminé plus de 10.000 personnes. 8.000 autres personnes auraient donc été contaminées et l’ignoreraient. Si l’on s’en réfère à ce rapport, il y aurait beaucoup plus d’Israéliens infectés que ne le disent les chiffres officiels. Pour info, plus de 12.000 Israéliens ont été placés par erreur à l’isolement…
Les israéliens manifestent
Des milliers de personnes se sont rassemblées sur la place Rabin à Tel-Aviv pour protester contre la gestion gouvernementale de la crise sanitaire, ces manifestants étant rejoints par des travailleurs indépendants, de petites entreprises, des artistes, mais encore des syndicats étudiants inquiets dans un contexte où de nombreux jeunes se retrouvent aujourd’hui sans travail et se sentant abandonnés par le gouvernement après la fermeture forcée de leur commerce et des lieux publics pendant la pandémie. A noter : le taux de chômage en Israël est passé de 3,4% en février à 27% en avril, avant de redescendre légèrement et de stagner à quelque 23%.
Vers un reconfinement…
Après avoir rouvert écoles, plages et commerces en mai, l’État hébreu connaît une nette aggravation de l’épidémie, qui a fait à ce jour plus de 332 décès pour 30 000 cas environ à l’échelle nationale.
Le nombre de contaminations étant reparti à la hausse, ont été rétablies les restrictions concernant bars, boîtes de nuit, salles de sports et piscines publiques.
Les bars, boîtes de nuit et salles de sport referment en Israël, tandis que les synagogues ne peuvent plus accueillir que 19 fidèles à la fois.
Dans les restaurants, le nombre de couverts sera par ailleurs limité à 20 à l’intérieur et à 30 à l’extérieur. La fréquentation des synagogues sera quant à elle réduite à 19 fidèles et les bus ne seront autorisés à transporter que 20 passagers.
Ce reconfinement partiel fait suite à une hausse importante du nombre d’infections au coronavirus.
De son côté, le gouvernement palestinien a appelé l’État hébreu à fermer tous les points de passage avec la Cisjordanie occupée, après une recrudescence du nombre de cas de chaque côté.
Le vaccin espéré est très attendu.
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