Olivier Aron. Zemmour V/S Enthoven

 

J’ai suivi ce débat…
Il y a bien deux intelligences.
La question n’est pas là…
Elle réside de ce que l’on fait de ce don de la nature.

Je me suis pris à rêver d’un débat entre Enthoven et Raymond Aron…
ARON, qui était profondément ancré dans la réalité et dans l’observation de son époque, aurait écrasé ENTHOVEN comme une mouche.

Car il y a bien une différence entre un « Zemmour » et le philosophe bourgeois des médias…
Le premier convoque sa vision de l’histoire en référence à ce qu’il observe de son époque, comme le chirurgien manie son scalpel avec la connaissance de l’histoire de la médecine et de son enseignement.
Le second invoque la philosophie, au risque parfois d’ignorer ce que les philosophes auxquels il se réfère auraient pensé de l’époque dans laquelle nous sommes, à la lumière des idées qui furent les leurs d’une autre époque…

Enthoven; Penser le vide, à partir de rien

Erich Fromm pensait a juste titre que les idées sont contingentes de l’époque qui les a vues naître.
Enthoven s’amuse à penser le vide, à partir de rien.
Il se constitue une « pensée » désincarnée, qui n’a aucun ancrage dans la réalité de l’époque.
Il propose une vision intemporelle et universaliste, héritée d’une tradition non pas philosophique, mais intellectuelle, de la polémique.
Il apparaît alors comme un imposteur qui trahit son époque, qui n’apporte ni réflexion essentielle, ni lucidité conceptuelle au débat.
Comme il le dit lui-même, il défend « une idée ».
Mais cette idée s’écrase contre le mur de la réalité…
Alors il gesticule, se raccroche à de petites notes pour faire de bons mots… Nous sert un mauvais théâtre…
Parce qu’à cet instant, il cesse de penser, il prêche, avec éclat, croit-il !

Il y avait bien deux mondes et deux France à ce débat…

Il y avait bien deux mondes et deux France à ce débat…
L’une défendait son droit à l’existence même.
L’autre était incapable de se définir et se perdait dans les abysses d’une abstraction destructrice.