Ils avaient une saveur particulière, cette Journée d’Elections municipales, ce deuxième tour qui se joua en été après un premier tour de printemps. Ils étaient mornes, couleur coquille vide, et à Paris à 17 heures seul un électeur sur 4 s’était déplacé.
Les dingos de politiques, les assoiffés de débats, ceux qui jadis se réunissaient et organisaient des soirées Elections, zappant d’une chaîne à l’autre, s’embrassant après que s’être copieusement écharpés pour quelque désaccord somme toute de pacotille, tout ça, c’était fini : c’est moooort, dirait Léonarda, et votre serviteur avait même hier accepté un dîner au restaurant, avec ceux-là même aux côtés desquels elle regardait, il y a fort longtemps, les Résultats.
Certes, l’un d’entre nous annonça, après avoir discrètement googlelisé, les résultats de Perpignan, et vous savez quoi ? Un grand rien s’en suivit. De toutes façons nous évitions tous le sujet désormais, et d’évidence comme un divorce s’était installé entre Nous … et Eux, nos dirigeants ou … aspirants-dirigeants. Un divorce terrifiant, fait de silences et contentieux trop lourds, de trahisons et déceptions, et pourtant « Politiques, tous pourris », ça n’était pas du tout notre came.
Bien sûr une fois rentrés Nous jetâmes forcément un œil. Sur lesdits résultats. Les commentaires. Les titres. Mais ne nous installâmes guère devant un téléviseur qui nous aurait offert quelque pauvre échange pour savoir Qui avait gagné et Qui était le perdant de la chose.
On apprenait, non sans quelque contentement lié à la morale de tout ça, que la candidate macroniste n’était même pas élue au Conseil de Paris. On lisait des titres un brin bizarres qui parlaient de Tsunami vert, de Déferlante, Ah se disait-on, Europe Ecologie Les Verts existe donc encore ? On notait avec quelque satisfaction – empreinte de gravité – que notre Président se prenait la gifle attendue, et alors qu’on était bien contents pour notre PM, on plaignait un peu Celui qui, après avoir lu les titres de la presse nationale et internationale, cette dernière parlant de camouflet cinglant et de défaite sévère à son encontre, allait recevoir, dès le lendemain, les 150 citoyens tirés au sort, membres de la Convention citoyenne sur le climat qui propose un référendum écologique: il entendait, nous fit savoir l’Elysée, apporter des réponses fortes à la hauteur des enjeux et des attentes.
Quelle indécence, pensait-on à écouter Agnès Buzyn, escortée de ses lieutenants aux mines d’enterrement, déclarer, faisant fi de sa déroute, que dans 6 ans, ce serait … Elle.
Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Poitiers, Besançon : les journaux titraient sur les trophées de ce nouveau héros dont je continuai à me demander de quoi donc et de quelles alliances souvent douteuses il était fait, dans chaque cas, ce supposé Mouvement qui s’était emparé de la Cause la plus urgente qui fût, les autres n’en voulant pas et faisant une mine dégoûtée avant que de se ressaisir bien tardivement : l’Environnement.
Pierre Hurmic, le Vert qui a pris Bordeaux, nous expliqua que ce succès était dû à toute la tambouille de l’ancien monde politique et que les écologistes élus étaient tous des écologistes qui avaient su prendre de la hauteur.
Ah le Voilà. Colère comme jamais. Jean-Luc Mélenchon himself. Parlant de Grève civique et d’insurrection froide contre toutes les institutions du pays. Il n’expliqua pas pourquoi LFI s’était ramassé une sacrée veste là où les Républicains et le Parti socialiste avaient quelque peu résisté.
Des observateurs gloseront ad nauseam sur les raisons de la désaffection accouchée hier. Certains parlent déjà d’un effondrement de l’acte civique et démocratique et veulent y voir un affaissement de la démocratie, à tout le moins un détournement de la démocratie représentative.
Paris, Lille, Bordeaux, Marseille, Lyon. Donc si je comprends bien, encore plus de vélos, de trottinettes, de diversité, de chances pour la France, de délinquance, de criminalité, de sans abri, d’inégalités, d’islam politique, de déboulonnages de statues, de changements de nom de rue, de crasse, de gay pride, LGTBXYZ, de belphégor, de barbus, de mort aux juifs, de Blacklivesmatter, et de bien d’autres réjouissances encore, c’est bien ça? Et quand même plus de vert, quand-même… , écrivait hier notre collègue et ami Michel Rosenzweig
On apprendra dans qq années que l’écologie est trop importante pour être confiée aux écologistes.
Par ailleurs: “…quand même plus de vert, quand-même…”?
Sans doute. Le vert étant la couleur de l’Islam?
Entièrement d’accord avec le fond et la tonalité de l’article. À ceci près que je n’ai pas voté et que je n’ai même pas jeté un coup d’oeil sur les résultats : le niveau cour de maternelle de la vie politique française et des élections ne mérite même pas qu’on leur prête Le moindre intérêt.