Plus de 200 policiers se sont réunis vendredi soir devant le Bataclan à Paris pour protester contre les accusations de violences policières et de racisme à l’encontre de leur profession.
«Toutes les vies comptent» : c’est en détournant le slogan américain «Black Lives Matters» que l’association Femmes des forces de l’ordre en colère (FFOC) appelle au «rassemblement citoyen pour la République». La manifestation sera organisée samedi 27 juin à Paris, dans le 4e arrondissement.
Répondant à l’appel de Zohra Bitan, membre des FFOC, tous les « citoyens » sont appelés à se rassembler pour apporter leur soutien aux forces de l’ordre. La militante, que certains de ses détracteurs surnomment l’«Arabe de service» mais qui se considère davantage comme une «Arabe au service de la France», ne cesse de prendre la défense de la police et de la gendarmerie, dont elle estime que la fonction est salie, tant par le mouvement antiraciste que par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. «Il y a un saccage dans notre pays de nos valeurs et de la République» lançait-elle sur RMC le 25 juin.
Par ailleurs, deux autres manifestations en soutien aux gendarmes et aux policiers se tiendront ce samedi. L’une à Agen, organisée par Fatima Buer-Abite, membre des FFOC et l’autre à Nice, place Masséna, organisée par une «simple citoyenne» qui a confié à nos confrères de Nice Matin ne plus supporter «le procès qui est fait à la police».
Un sentiment de trahison
Plus de 200 policiers se sont réunis vendredi soir devant le Bataclan à Paris, lieu symbolique des attentats du 13-Novembre, pour protester contre les accusations de violences policières et de racisme à l’encontre de leur profession, et dénoncer un manque de soutien de l’Intérieur. Plusieurs dizaines de fourgons, motos, et voitures ont bloqué la rue devant la salle de concert vers 23h30, a constaté un journaliste de l’AFP. En civil ou en tenue, arme à la ceinture, les policiers ont déposé leurs menottes en silence sur la chaussée, avant d’entonner une Marseillaise en signe de protestation.
Épuisés, découragés et nourrissant un sentiment d’abandon de la part du gouvernement, nombreux sont les fonctionnaires de police à déposer les armes lors de ces rassemblements aux quatre coins de la France. Comme un symbole fort, beaucoup déposent d’ailleurs à terre leurs menottes, boucliers ou encore gyrophares. «Par ce geste, les collègues marquent leur ras-le-bol face à la stigmatisation et aux amalgames engendrés par les déclarations de certains groupuscules» déclarait il y a quelques semaines Sébastien Soulé, secrétaire départemental pour le syndicat Alliance, à France Bleu.
» À voir aussi – gyrophares et menottes à terre, les policiers manifestent de nuit devant l’Arc de TriompheGyrophares et menottes à terre, les policiers manifestent de nuit devant l’Arc de TriomphePartagerPlayUnmuteCurrent Time 0:01/Duration 0:58Loaded: 67.76% Picture-in-PictureFullscreen
«Nous sommes là et nous serons là pour vous défendre»
De son côté le gouvernement se veut à l’écoute des préoccupations des forces de l’ordre. «Les élus de la République doivent se montrer à la hauteur de ce que les forces de l’ordre font au quotidien pour assurer la sécurité de tous nos administrés, de tous nos concitoyens de tous les Français» a rappelé Christophe Castaner lors d’une séance de questions au gouvernement ce mardi. Le ministre de l’Intérieur s’est aussi dit «choqué» par une fresque réalisée à Stains et que beaucoup considèrent comme «une incitation à la haine».
Ce dernier a également redit vendredi aux policiers son soutien aux forces de l’ordre, qui sont «la main de la justice et de la loi», en leur lançant: «nous sommes là et nous serons là pour vous défendre». Comme la veille devant des gendarmes, le ministre de l’Intérieur, qui était accompagné du secrétaire d’État Laurent Nuñez, a multiplié les gestes de confiance envers les policiers. Venu à l’école nationale de la police à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, il a insisté sur «le respect» dû aux policiers. «Lorsqu’on vous résiste, lorsqu’on vous attaque, vous êtes fondés à utiliser la force. Vous l’utiliserez toujours avec discernement et proportionnalité, mais sans craindre d’accomplir votre mission», a-t-il dit aux nouveaux officiers et commissaires de police qui achèvent leur formation. «Nous serons là pour défendre votre honneur, à chaque fois qu’il sera attaqué (…) vous n’êtes pas seuls. Nous sommes solidaires de vous et pouvez compter sur notre soutien», a-t-il promis.
Poster un Commentaire