Le professeur Didier Raoult a répondu mercredi 24 juin aux questions d’un groupe de sénateurs de la Commission des Affaires Sociales.
Pour nos lecteurs, voici l’argumentaire documenté du professeur Raoult, réalisé lors d’une réunion avec des sénateurs constitués en groupe de travail.
Le lazaret plutôt que le confinement
On observera que le Professeur Raoult réaffirme son choix sur le lazaret plutôt que le confinement : selon lui, la quarantaine ou le fait de confiner tout le monde ne fonctionne pas puisqu’elle consiste à enfermer des gens contagieux avec des non contagieux : il évoque à l’appui de ses dires l’expérience marseillaise des lazarets : le lazaret du Frioul était un établissement de mise en quarantaine des passagers, équipages et marchandises en provenance de ports où sévissait la peste. Cet ensemble de douze bâtiments édifiés au XIXe siècle par Michel Robert Penchaud sur l’archipel servit de ceinture sanitaire pour protéger Marseille des épidémies.
« Délires, émotions des autorités publiques, manipulation de l’opinion, conflits d’intérêts, mensonges d’un autre monde, non-assistance à personnes en danger«
Le Professeur Raoult parle clair, parle haut et fort : il met en cause l’aspect politique de son ostracisation, et parle sans détours des délires et autres émotions des autorités publiques, de manipulation de l’opinion, conflits d’intérêts et mensonges d’un autre monde, rappelant la neutralité présidentielle toute bienveillante alors qu’une semaine avant la visite d’Emmanuel Macron, le PM ou son ministre de la santé évoquaient sans le nommer un certain savant, affirmatif et catégorique, qui assurait sans réelle preuve qu’il ne pouvait y avoir de deuxième vague de Covid-19 : Ceci, finit-il, avant de comparer l’Affaire avec celle du sang contaminé et de fustiger une non-assistance à personnes en danger, décrédibilise durablement les décisions de l’État dans une situation de crise, quand les praticiens sont massivement en désaccord avec les autorités : L’idée de proposer officiellement aux patients de ne pas chercher de soins avant de sentir des difficultés respiratoires a été une décision extrêmement dangereuse, déclare-t-il à propos du conseil donné à tous de se doper … au Doliprane et de rester au chaud.
Pour info, un compte rendu officiel sera diffusé, avec un zeste de retard, « surcharge de travail des services de la commission des affaires sociales » oblige.
Analyse de Mohammed Guerroumi
– « Mozart » et la symphonie épidémiologique – « Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles« . Luc 1:52, a titré mon ami Mohammed Guerroumi, après avoir lui aussi écouté l’audition du très controversé prescripteur d’hydroxychloroquine:
« Délaissant, à cette occasion, sa célèbre blouse blanche pour une veste de costume et une chemise à carreaux, adulé telle une rock star par les uns, vilipendé par certains de ses pairs, c’est avec une prestance et une attitude empreintes d’humilité, comme à son habitude, qu’il a répondu avec force conviction durant plus de trois heures aux questions des membres de la commission, ne négligeant pas par ailleurs à exprimer clairement ses griefs quant à la pathétique gestion de la crise sanitaire, tant du point de vue politique que scientifique.
L’épidémiologiste marseillais a reproché aux membres du conseil scientifique, créé mi-mars pour conseiller le gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire et dont il s’est mis très vite en retrait, d’avoir pris des décisions politiques les dépassant.
« Il fallait déterminer quels étaient les progrès scientifiques, ce n’était pas à nous de réfléchir sur le confinement, personne ne sait répondre à ça. Les décisions politiques ne nous concernent pas. Moi je voulais bien parler de sciences, de médecine »
Didier Raoult a dénoncé une « faillite totale » des évaluations et des réponses apportées face à l’épidémie par les autorités tant politiques que scientifiques.
« Le soin est passé au second plan. On a même vu des interdictions de prescription et d’usage de médicaments... ».
Tout en dénonçant l’influence des conflits d’intérêt dans les prises de position publiques à l’ère du COVID-19, balayant sèchement une question sur l’absence de randomisation dans ses propres études, il a répondu : « La randomisation est un phénomène, une espèce de standard très lié à l’industrie pharmaceutique, qui ne me convainc pas ».
Fustigeant et accusant les conflits d’intérêts qui se sont manifestés lors de cette crise sanitaire, le Pr. Raoult a affirmé : « Quand j’ai parlé pour la première fois de la chloroquine, j’ai été menacé à plusieurs reprises par celui qui a reçu le plus d’argent de Gilead depuis six ans ! ».
En conclusion, il apparaît clairement, au travers de cette audition devant la commission parlementaire, que le Professeur Didier Raoult a confirmé ce qu’une majorité de français doutait à propos de la gestion calamiteuse de la crise sanitaire qu’ils ont dû affronter.
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