Sarah Cattan. La manif pour dénoncer le racisme, mieux que si vous y étiez

18 heures. Je m’étais donc éveillée ce matin de fort maussade humeur, en manque en somme, vérifiant ce désir disparu jour après jour et vous contant sans retenue ce qui m’arrivait, en pleine Affaire Floyd rebaptisée chez nous Affaire Adama Traoré et rondement menée par celle que Christiane Taubira promut Chance pour la France, et dont je découvris avec étonnement une aisance à parler frisant l’arrogance, une tendance réelle à mener le bal, distribuer des tacles à son tour, exiger, promettre, menacer.

Je passai d’abord un long moment pour finir de vérifier ce qui pouvait l’être de l’Affaire qui mettait le feu en France, entendez la mort lors de son interpellation d’Adama Traoré et je dois dire que j’ai trouvés cohérents, et clairs, et objectifs … les propos du journaliste  de Valeurs actuelles. Oui je sais. C’est Valeurs actuelles. Mais comme j’ai trouvé bien pire et que je ne vais pas lister le palmarès avéré des membres de ladite famille, je laisse  Valeurs actuelles vous présenter la chose, chacun étant assez grand pour se positionner au fil des jours.

Et puis chacun sait comment ça se passe : un zeste de réelle addiction, les amis et collègues qui t’envoient gentiment photos et infos avant même que tu leur demandes, et puis, et puis, mon autoradio branché sur … France Info

C’est ainsi qu’au détour d’une journée qui promettait d’être belle et qui tint ses promesses, au prix de quelques remontées dans ladite voiture, j’eus, sans avoir vraiment cherché la chose, des nouvelles de la manif interdite pour cause de Covid mais tolérée pour cause d’émotion.

Au journaliste qui lui demandait, avec une prudence frisant le grotesque, si elle ne pensait pas que toute la police était raciste, la Chance pour la France répondit que oui.

J’entendis après Jean-Luc Mélenchon parti dans un de ses grands délires qui affirma qu’il fallait la déshabiller, outre que de la désarmer, cette police, parce que cet uniforme était en lui-même invitation à la prudence et puis que … Personne n’aurait la lâcheté de s’attaquer à un homme désarmé, eut-il le front d’affirmer. Et il faisait un peu peur, Jean-Luc, car évoquant ce qu’il conviendrait de changer au sein de notre police, il disait « nous » : « nous désarmerons, nous changerons ceci et puis cela ». Bref, il s’y croyait. Ils s’y croyaient tous d’ailleurs.

Ça frisait le je ne sais quoi qui allait exploser, puisque le préfet Lallement, – ne me demandez pas de comprendre comment lui Et Castaner ont décidé du truc – avait immobilisé tout ce beau monde à République, « puisqu’il était interdit de manifester et d’être plus de 10 », et que donc il lui était reproché … d’avoir saboté la fête Pardon la manif, laquelle devint un « rassemblement » au lieu du défilé prévu.

Bien sûr tout ça je l’ai entendu. France Info. Entre 14 et 17 heures. Par petits flashs comme ils savent faire. Plusieurs répétant que Pékin était à nouveau la proie du Covid mais que chuuut : on savait mais on pouvait pas encore tout dire mais le truc était une source vérifiée. Que plusieurs quartiers étaient bouclés, les habitants ayant l’autorisation de sortir 3 fois par semaine avec une pastille verte sur leur smartphone, sorte de puce qui vous surveillait toussa.

Ils parlèrent encore de la photo, la photo qui ferait le buzz disaient-ils : une banderole hostile aux manifestants et déployée d’un étage par Génération identitaire et qui aurait été lacérée au ciseau par un individu féminin de l’étage du dessous.

Ils turent comme attendu les slogans anti-juifs de mise désormais lors de tout rassemblement de ce type: Ecoutez juste un peu, et puis faites comme moi: passez à autre chose

La manif pour Adama Traore. Je vous laisse écouter Le "Sale Juif" encore une fois, les juifs sont insultes, ils sont accusés…. Honte à ceux qui soutiennent ces manifs

Publiée par Kerima Mendes sur Samedi 13 juin 2020

Des photos, j’en reçus plein, prises Place de la République, à Paris : soulagement. Elles vinrent confirmer que décidément tout suivait son cours. Que c’était encore Israël dans le coup. Les Juifs of course. « Sale juif » fut entendu moult fois, conduisant ( la chose est presque cocasse ici ) la Préfecture de Police à signaler ces « propos antisémites » à la justice, ce qui mécontenta notre irritable Jean-Luc qui évoqua, lui, des « ragots colportés pour défigurer la marche pacifique » ( Sic), mais aussi les « meneurs », qui parlent à la foule depuis le début de la manifestation depuis leur camion sonorisé, et nient lesdites injures antisémites, lesquelles seraient «complètement fausses» selon les organisateurs qui accusent, eux, les médias : «Ils sont en roue libre, ils parlent que de ça, ils veulent essayer de salir cette marche».

En somme ça ressemblait presque à une manif lambda. Tous les ingrédients en étaient. Sauf que c’était en mode Covid.  

Une pensée solidaire avec nos commerçants sommés contre toute attente de fermer boutique en raison d’une manifestation initialement interdite par l’Etat d’urgence sanitaire, lequel venait paradoxalement d’enfin autoriser nos boutiquiers à rouvrir leur échoppe.

Mais au moment où je boucle ce petit papier, j’apprends, Ô divine surprise, que le Conseil d’Etat vient de rétablir la liberté de manifester sur la voie publique malgré l’état d’urgence sanitaire. C’est ballot: « ils » auraient pu le faire … juste avant