Le groupe Le Monde est fragilisé, assurent les dirigeants dans un email aux salariés. Selon eux, le Covid dégradera de 30 millions d’euros le résultat opérationnel de l’entreprise.
Le Monde, qui vient de boucler son déménagement vers son nouveau siège dans le quartier d’Austerlitz, s’apprête à payer un lourd tribut à la crise du Covid et s’inquiète de l’avenir. ” Nous n’avons pas suffisamment d’éléments pour juger de l’ampleur de la reprise : nous avons basé nos estimations sur une reprise lente “, précise Louis Dreyfus à Challenges. Les prévisions du président du directoire du Monde seront peut-être démenties par de bonnes surprises. En attendant, dans un message diffusé par mail aux 1600 salariés du groupe, Louis Dreyfus et le directeur du Monde Jérôme Fenoglio tirent la sonnette d’alarme, chiffres en main. ” Notre groupe ressort fragilisé de cette période de confinement “, écrivent-ils. Deux éléments pèsent lourdement sur les comptes. En premier lieu, la distribution du journal et les difficultés de l’ancienne NMPP, la société Presstalis.” Le dépôt de bilan de Presstalis nous a interdit de percevoir les recettes des ventes des deux derniers mois “, rappelle le tandem de direction du Monde. 7 millions d’euros de recettes venues des kiosques et points de vente de presse manquent dans les comptes. Gros client de Presstalis avec Le Monde mais aussi Télérama ou Courrier international, le groupe devra contribuer au passif social pour 5,8 millions d’euros. Soit au total un trou de 12,8 millions de coûts exceptionnels liés à la distribution. Sans compter le coût des blocages des dépôts régionaux de Presstalis qui entravent la diffusion des titres du groupe dans le sud-est et la région lyonnaise.
A cette crise de la distribution s’ajoute la crise publicitaire : Louis Dreyfus et Jérôme Fenoglio estiment à 15 millions d’euros « le manque à gagner envisagé pour l’exercice 2020 ».
Conclusion, « au total, c’est une dégradation de 30 millions d’euros de notre résultat opérationnel prévisionnel que nous devrions subir du fait du Covid, soit plus de trois années de résultat d’exploitation de notre Groupe », précisent-ils. Pour combler ce trou, Louis Dreyfus tente donc d’alerter et de mobiliser ses troupes. « Depuis la mi-mars, nous travaillons avec nos banques, et en liaison avec nos actionnaires, pour contractualiser de nouveaux financements ». Le groupe qui vient de boucler son déménagement dans ses nouveaux locaux du quartier d’Austerlitz va faire patienter son propriétaire, la Société éditrice du Monde, elle-même détenue à 75% par Xavier Niel, Mathieu Pigasse et l’héritier de Pierre Bergé, Madison Cox via Le Monde libre.
Un prêt de 17 millions qui ne suffira pas
Les deux premières échéances trimestrielles du nouveau bâtiment auprès d’un organisme de crédit ont été repoussées. Par ailleurs, Louis Dreyfus négocie un prêt garanti par l’Etat de 17 millions d’euros. Enfin, les actionnaires devraient à la rentrée apporter des liquidités. « Ces efforts doivent permettre d’éviter une crise de trésorerie immédiate », expliquent les patrons du Monde qui serreront peut-être davantage encore les coûts. « Si la baisse du marché publicitaire se confirme, cet endettement supplémentaire, très significatif pour un Groupe de notre taille, ne suffira pas à consolider notre modèle économique. Il nous faudra donc savoir être plus rigoureux sans entamer nos capacités d’innovation ». Pour l’instant, le patron du Monde ne prévoit ni départs, ni mesures spectaculaires, seulement des « mesures de gestion courante », dit-il à Challenges.
Côté positif, le confinement aura dopé les abonnements numériques qui atteignent actuellement, selon Louis Dreyfus, 315 000 individus (247 000 abonnés numériques fin avril selon l’ACPM). Ces abonnés paient en moyenne plus de 10 euros par mois, précise le président du directoire du Monde. Or nous n’avons pas de frais d’impression ou de frais postaux : ce sont des revenus nets ».
Cela ne suffira pas à remettre les comptes dans le vert. En 2019, le groupe Le Monde a dégagé un résultat net positif de 2,6 millions d’euros.
Source: Challenges. 12 juin 2020.
Chouette ! Puisse le navire sombrer !
Fluctuat nec merditur
Je connais des lecteurs du Monde dans mon entourage, et leur bêtise n’a d’égale que leur inculture. C’en est presque…vertigineux !
Le plus grave n’est pas leur inculture car l’ignorance est la chose au monde la mieux partagée mais la conviction que leur statut de lecteurs du Monde fait d’eux des gens intelligents et cultivés! Le même son de cloche pendant 20 ans a fait d’eux des automates bornés.
Est-ce que cela veut dire que Courrier international et Télérama pourraient aussi disparaître ? Ce miracle inespéré peut-il vraiment arriver ?
Chic alors ! cela pourrait inciter les lecteurs de ces journaux là à lire autre chose ,apprendre une autre Histoire ,une autre Géopolitique par exemple.
Donc en fin de compte, si je comprends bien, le groupe de réinformation nommé pompeusement Le monde devrait quand même s’en tirer. Et m…Pour paraphraser ce que disait Desproges au sujet de Minute, lire Le Monde, Le Monde Afrique, Télerama et Courrier international c’est comme se farcir Sartre : La Nausée et Les Mains Sales.