On aurait pu penser que les modélisateurs qui ont produit des simulations délirantes se tiendraient maintenant à carreau. Mais quand ils récidivent, il faut s’insurger. Leurs erreurs les rendent coupables d’une catastrophe dont ils tentent de s’absoudre en convoquant leur science invérifiée. À nous citoyens, à vous journalistes et politiques, de ne plus laisser faire ces fous.
Quand le modèle remplace la confrontation au réel
Tonitruante, l’équipe de l’Imperial College de Londres nous annonce le 8 juin 2020 que la politique de confinement aurait sauvé pas moins de trois millions de personnes dans 11 pays européens. Cette information est alors reprise immédiatement en boucle, sans conditionnel, par tous les médias nationaux (1).
La vague de mortalité s’épuise inlassablement. En France, on teste beaucoup moins que les 700 000 examens annoncés… car il n’y a pas assez de cas symptomatiques à tester. Seuls 2 % des tests se révèlent positifs début juin quand le taux était dix fois supérieur en avril. Aujourd’hui, il n’y a aucun doute : l’épidémie s’est arrêtée avec moins de un mort quotidien par million d’habitant. Une goutte d’eau en comparaison des autres causes de mortalité.
Il serait absurde de considérer qu’il y aurait moins d’interactions sociales ces dernières semaines qu’il n’y en avait pendant le confinement. Pourtant, plus on déconfine, plus le nombre de morts décroît !
Face à ce miracle, les magiciens de l’Impérial College de Londres font une démonstration extraordinaire : le modèle mathématique qu’ils ont élaboré prévoyant que l’épidémie générerait des millions de morts, le faible niveau de mortalité serait la preuve non pas que leur modèle est questionnable, mais que l’on a bien fait de les écouter. Ainsi, toutes les épidémies de ce type généreraient une courbe de mortalité en cloche (sans seconde vague) sauf ce virus extraordinaire. Puisque le modèle le dit !
Le modèle vaut donc le coup d’œil, non ? Las, comme tout modèle, il est hautement contestable pour plusieurs raisons :
- Leur hypothèse principale est que toute évolution dans la diffusion de l’épidémie est due aux décisions de confinement. Or des analyses démontrent maintenant que l’épidémie semble avoir été freinée car beaucoup d’entre nous ont développé des anticorps contre un ou des coronavirus proches (mais pas les mêmes anticorps que ceux détectés dans le test sérologique Covid). Ce sont souvent de bêtes rhumes que nos enfants se refilent et nous refilent tous les ans. C’est anti-geste barrière (plus nous transmettons nos rhumes, plus nous nous protégeons de la Covid), mais c’est comme ça…
- Le taux de contamination de la population considéré par l’ICL pour stopper l’épidémie semble beaucoup trop élevé. Ainsi, si le virus s’appuie sur des super-propagateurs (ce qui est le cas), et que la population n’est pas exposée de façon similaire (ce qui est le cas aussi, pensons aux soignants ou personnels aidants), il ne faut plus atteindre 80 % de la population pour que l’épidémie s’arrête mais seulement 5 à 10 % si l’inhomogénéité est forte ! D’ailleurs, si nous reprenons un peu nos esprits, on constate bien que les épidémies de grippe s’arrêtent même si 80 % de la population ne l’a pas contractée (vaccination comprise).
- Le taux de mortalité qu’ils ont pris en compte semble très surestimé car fondé sur l’observation initiale des cas graves et/ou très symptomatiques.
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