Les hommes chauves pourraient être plus vulnérables face au Covid-19, suggère une récente étude. Ces derniers sont susceptibles de subir des symptômes plus graves.
« Nous pensons vraiment que la calvitie est un indicateur de gravité », déclare le professeur Carlos Wambier de l’Université Brown au Telegraph.
Certains chercheurs estiment même que la calvitie devrait être considérée comme un facteur de risque appelé « signe Gabrin », en référence au premier médecin américain décédé du coronavirus aux USA (le Dr Frank Gabrin), qui était chauve.
Attention, d’autres experts recommandent de prendre du recul par rapport à cette étude : des recherches supplémentaires sont nécessaires avant de pouvoir réellement considérer la calvitie comme un facteur de risque du Covid-19.
Covid-19 : un nombre disproportionné d’hommes chauves ont été hospitalisés
Le professeur Wambier a mené deux projets de recherche en Espagne avant de conclure qu’un nombre disproportionné d’hommes chauves avaient dû être hospitalisés pour le Covid-19.
Parmi les 41 patients qu’il a examinés, 71 % présentaient une calvitie. Un pourcentage non négligeable.
Dans une autre étude publiée au sein du Journal of the American Academy of Dermatology, le Pr Wambier soulève que 80 % de ses 122 patients étaient chauves.
Covid-19 : le rôle des androgènes
Quelle explication pour la prédominance des patients chauves ? Les androgènes, selon le Pr Wambier. « On pense que les androgènes (ou hormones mâles) constituent une porte ouverte pour le virus et lui permettent de pénétrer nos cellules », a-t-il détaillé.
Les scientifiques suggèrent que les androgènes, hormones masculines notamment responsables de la calvitie, pourraient favoriser les capacités du virus à s’en prendre aux cellules.
Covid-19 : les personnes traitées par des anti-androgènes serait 4 fois moins à risque
Une découverte qui incite à faire le lien avec une étude italienne parue dans le mensuel la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO), Annals of Oncology, le mois dernier. Elle suggérait que les hommes atteints par le cancer de la prostate et donc traités par des anti-androgènes abaissant le niveau de testostérone étaient moins susceptibles de contracter le Covid-19. Il s’agit d’un traitement qui ajoute, bloque ou enlève des hormones.
Le risque de développer l’infection serait quatre fois moins élevé chez ces patients, que chez ceux ne suivant pas une thérapie anti-androgène.
Attention, les experts déconseillent fortement de recourir à ce traitement avant que des essais cliniques ne confirment son efficacité contre le Covid-19. Un effet de l’hormonothérapie du cancer de la prostate est l’impuissance, relève d’ailleurs le professeur Fabrice André, directeur de la recherche à l’Institut Gustave Roussy (IGR, France), qui est aussi cancérologue et rédacteur en chef des Annals of Oncology.
Source Medisite Emmanuelle Jung
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