Invité ce dimanche 7 juin sur Europe 1, Bernard-Henry Lévy, invité pour faire la promo de son livre « Ce Virus qui rend fou« , est revenu sur la gestion de la crise sanitaire du Covid-19. Il affirme qu’elle a comporté des « mécanismes de folie » et qu’en ayant fait une confiance aveugle aux médecins, il y a eu de la part du pouvoir un « abus d’autorité ».
Coronavirus. « On s’est fait avoir… », estime le philosophe Bernard-Henri Lévy
Invité de Patrick Cohen, ce dimanche 7 juin, dans l’émission « C’est arrivé demain » sur Europe 1, le philosophe et écrivain Bernard-Henri Lévy a analysé et commenté la gestion de la crise du Covid-19. Selon lui, « les gens se sont fait avoir par les médias, les médecins et le pouvoir ». Pour le philosophe, en ayant fait une confiance aveugle aux médecins ou à tout responsable médical, nos gouvernants ont fait preuve « d’abus d’autorité », estime-t-il.
« On les a tous considérés comme les « sachants ». Les politiques n’ont cessé de nous dire « nous nous remettons à ceux qui savent », et nous avons nous-même considéré qu’ils savaient », a poursuivi Bernard-Henri Lévy. « Or, les scientifiques les plus sérieux savaient qu’ils ne savaient rien », explique-t-il, pointant le fait que la médecine n’est « pas une science dure […] et que la bagarre domine entre les médecins ».
« Une atmosphère de terreur »
Bernard-Henri Lévy dénonce également les « arguments d’autorités insupportables » employés dans les médias par les responsables politiques et les autorités sanitaires. Le philosophe fait notamment allusion au décompte « terrifiant » des morts quotidiens. « Il y a eu une espèce d’atmosphère de terreur générale qui a été je crois une mauvaise action », regrette BHL. « Ce n’est pas comme ça qu’on affronte une pandémie », estime-t-il, justifiant ainsi le titre de son nouveau livre Ce virus qui rend fou. « Il y a eu des mécanismes de cette folie. Je pense qu’on a été saisis par un moment d’égarement collectif. »
Fiorentino s’étrangle … à lire les propos du Président du Conseil scientifique
Pas de masques et pas de tests: on a anesthésié les Français en les confinant et en les subventionnant !
Interviewé hier dans le JDD, Jean-François Delfraissy, Président du Conseil Scientifique, dit assumer le fait d’avoir proposé le confinement : Ce n’était pas notre décision, car elle appartient au politique. Ce n’était pas la bonne décision, mais la moins mauvaise étant donné les outils que nous avions : 3 000 tests par jour, quand les Allemands en avaient plus de 50 000.
Entendons-nous bien ? Le Président du Conseil Scientifique est bien en train de nous dire que le confinement strict imposé en France, celui qui provoque et provoquera une crise économique et sociale sans précédent, n’aurait été mis en place que parce que nous n’avions pas assez de tests de dépistage ?
Mais notre homme, changeant soudain de braquet, appelle désormais l’Exécutif à changer de stratégie. Et le raisonnement qui le guide peut en laisser plus d’un pantois : Vivons normalement, poursuit-il, expliquant désormais qu’en cas de deuxième vague à l’automne, il ne lui paraît pas pensable de revenir à un confinement généralisé : Il faudra probablement laisser « tourner » le Covid dans la population jeune et « essayer » de protéger, avec leur accord, les plus fragiles, malades, précaires ou âgés.
Lui qui était, il y a peu, opposé à la réouverture des écoles en mai, estime aujourd’hui qu’à la lumière des connaissances actuelles, le protocole sanitaire pourrait être simplifié : Le protocole scolaire a été construit fin avril en fonction des connaissances de l’époque. Nous avons fait des préconisations au ministère de l’Éducation nationale, qui nous avait sollicités. Notre position initiale était d’attendre septembre pour effectuer la rentrée, mais le gouvernement a pris une autre position. Notre vision était sanitaire ; la sienne, plus sociétale. Il était sensible au fait que des enfants fragiles et démunis devaient retourner à l’école. Après, un petit livret, le fameux protocole, a été rédigé. Il donne lieu à différentes interprétations, selon les directeurs d’école ou les maires, responsables du temps périscolaire. Ce texte pourrait être un peu simplifié, fluidifié, à la lumière des connaissances actuelles. Nous y travaillerons courant juin, pour préparer la rentrée. Même en continuant à respecter des règles un peu lourdes, on pourrait alléger le protocole sanitaire, le simplifier en périscolaire d’ici à la fin juin : pendant les repas, les récréations ou le sport.
Mieux ? Le même annonce que son Instance, ledit Conseil Scientifique, souhaite cesser ses travaux en juillet, quitte à reprendre si la situation l’exigeait : Le confinement a réduit la circulation du virus ; nous pouvons tester, tracer et isoler les personnes positives ; et en partie remonter la chaîne des cas contact. Bref, je suis relativement optimiste. Et pour les semaines qui viennent, je me mouille : la situation est sous contrôle. Il ajoute : Nous nous sommes mis au service de la nation, en donnant les grandes directions basées sur la science pour éclairer les décisions politiques difficiles. Mais, à présent, les services de l’État sont en ordre de marche. Il n’est pas sain qu’une structure créée de toutes pièces pour répondre dans l’urgence perdure. Après avoir préparé la rentrée et rendu un dernier avis sur tout ce qu’on sait et tout ce qu’on ne sait pas, des mécanismes de transmission à l’immunité en population, par exemple, nous retournerons à nos affaires, quitte à nous réunir de nouveau si la situation sanitaire l’exigeait.
Essayez de suivre : le virus continue de circuler. On recense, dit le Président du Conseil scientifique, environ de 1.000 à 2.000 nouvelles contaminations chaque jour en France : Mais l’histoire des grandes pandémies à virus respiratoire enseigne que huit sur dix ont régressé pendant l’été et que la moitié a repris à l’automne. Profitons de ce moment où la France souffle, où le citoyen retrouve une vie presque normale. Laissons les choses s’ouvrir ; les gens vivre, mais en respectant les mesures barrière. On change de paradigme ; une stratégie nouvelle pour nous. Il s’agira de gérer le risque, plus important chez les populations fragiles. Sans coercition mais en faisant appel à la responsabilité individuelle.
Au journaliste qui demande à Jean-François Delfraissy si in fine il est en train de se livrer à quelque autocritique, le Président du Conseil scientifique répond : Nous assumons le fait d’avoir proposé le confinement durant les trois journées très difficiles des 12, 13 et 14 mars. Ce n’était pas notre décision, car elle appartient au politique. Ce n’était pas une bonne décision mais la moins mauvaise, étant donné les outils que nous avions : 3.000 tests par jour, quand les Allemands en avaient plus de 50.000. On a probablement fait des erreurs d’évaluation initiales. Ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est que ça ne se reproduise pas. Nous proposons un plan Ehpad : tests réguliers du personnel ; au moindre cas, test de l’ensemble des pensionnaires, isolement des personnes positives dans l’Ehpad ou en dehors, etc. Il faudrait aussi un plan pour les populations précaires : SDF, migrants, personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté, assez largement touchées. Le Covid a mis au jour les inégalités sociales devant la maladie. Les expériences actuelles de dépistages ciblés sont pertinentes. Il ne peut y avoir de réponse nationale, univoque.
Pour finir, et qui oserait l’en blâmer, Delfraissy reconnaît … une forme d’impuissance de la médecine classique face à ce virus. Aucun médicament n’a scientifiquement fait la preuve de son efficacité. Nous n’aurons pas de vaccin avant longtemps. Il appartient aux citoyens de se protéger et de protéger les autres. Ça ne peut pas venir d’en haut.
Pour le coup, d’accord avec BHL. Depuis le début.