Beaucoup d’enfants ne sont pas retournés à l’école par crainte du virus.
Beaucoup de Mamans seront privées cette année de la traditionnelle rivière de diamants…
Je veux dire de coquillettes parfois peintes en bleu assorties dans certains cas privilégiés du bracelet qui forme parure…
Qui n’a gardé au fond de son placard le bijou d’exception que le petit a façonné avec amour sous l’œil vigilant de l’instit , dans l’attente haletante du jour où il offrirait son cœur en même temps que la poêle supersonique du papa.
Non, c’est vrai…
Être maman n’est ni un métier ni un état…
C’est juste recevoir du Très Haut un message d’humanité qui fait de toi la créative lauréate d’un chef d’œuvre éternel : un enfant…
Être maman c’est tutoyer l’éternité, caresser la perfection, sculpter l’amour dans la glaise du quotidien…
Être maman, c’est s’oublier soi même, c’est se regarder vivre à travers les rires et les bonheurs de l’autre, c’est s’exploser le cœur et l’âme au feu d’une inconditionnelle passion, c’est avoir peur souvent, avoir mal parfois…
Être maman c’est oublier le boire et le dormir, c’est s’ébrécher le cœur aux chagrins de l’enfant, c’est panser les genoux écorchés et consoler les cœurs égratignés …
Être maman , c’est ferrailler contre le quotidien , c’est guerroyer contre soi-même et ses découragements quand les ombres embrument les heures alourdies d’épuisement…
Être maman c’est parfois se faire comédienne et plaquer un sourire sur ses larmes pour retarder l’heure de la découverte des déconvenues et des injustices…
Être maman c’est être à la fois guerrière et bouclier, chef d’état – major et vaillant petit soldat, amiral et moussaillon, chef de gouvernement et ministre des jeans troués et des blousons perdus.
Être maman c’est ciseler un individu , c’est armer un petit bout de créature pour en faire un humain autonome et graver sur son cœur les initiales de la solidarité et de l’amour de l’autre…
Être maman c’est porter le collier de coquillettes comme un général ses décorations, c’est afficher ses hauts faits de guerre et exhiber aux yeux du monde ce qu’on garde d’ordinaire au creux de l’intime : l’amour fou…
Et n’oublions pas les papas sans qui le monde claudique , ces nouveaux pères infusés à l’amour, ces papas souvent à mi temps qui tâtonnent , tombent et se relèvent , empiriques maçons d’une construction parfois indéfinie…
Et un clin d’œil à celles qui suivent un chemin différent, par choix ou par obligation, qui s’épanouissent dans une existence sans collier de coquillettes, sans nuits blanches et sans jeux vidéos, mais remplie de joies et de d’amour…
Que cette veille de Fête des Mères signe l’attente sereine des dessins gorgés d’amour et des aspirateurs sans sac…
Je vous embrasse
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