Sarah Cattan. Jacquot Grunewald: Israël sur sa terre –ce qu’en disent les Palestiniens. Les bonnes feuilles!

Un message sur mon WhatsApp : Bonjour nous ne nous sommes jamais rencontrés mais vous devez connaître mes liens avec Tribune juive.

Ô l’indicible modestie. La bienveillance des mots. C’est juste Jacquot Grunewald qui prend attache avec moi. Lui qui, reprenant en 1965 la direction du Bulletin de nos communautés d’Alsace et de Lorraine, en fit l’hebdomadaire d’informations Tribune juive, qu’il dirigera 25 ans durant, jusqu’en 1992. Ecrivain, journaliste, rabbin, vivant en Israël depuis 1985, s’il a d’évidence suivi les changements survenus dans l’univers des médias, il regrette, concernant la Presse juive, que seule une minorité des Juifs de France fussent prêts à payer pour un journal qui serait indépendant et disposerait d’un budget conforme au travail à entreprendre.

Jacquot Grunewald vient de publier « Israël sur sa terre –ce qu’en disent les Palestiniens« , et en cette période particulière que Lui nomme post-Covid, la chose est plus compliquée en matière de promotion, quels que fussent vos noms et renommée.

Là, je crains, un brin sceptique, qu’un Juif, qui plus est rabbin, écrivant sur le sujet le plus épineux qui fût, nous sorte encore et encore l’ouvrage de propagande sioniste attendu.

Un ouvrage d’une modernité époustouflante

Eh bien non. Et ça n’est pas la moindre qualité de Israël sur sa terre – ce qu’en pensent les Palestiniens, réflexion d’une modernité époustouflante que ne sauront réfuter les sionistes les plus entiers, emmenés qu’ils seront de l’Ancien au Nouveau Testament en passant par le Coran pour revisiter le concept de sionisme, ce que l’auteur fait avec subtilité, humour et surtout une incontestable culture et une honnêteté que ne sauront discuter les tenants de la fable qui voudrait faire des Palestiniens des descendants des Philistins, Jacquot Grunewald, prenant à rebours la thèse de Shlomo Sand sur ce peuple juif imaginaire et inventé par le mouvement sioniste, œuvre, lui, par une relecture de l’Histoire, à déconstruire cette histoire d’un peuple palestinien imaginaire, mais encore à penser l’impensable, un avenir où Juifs et Arabes pourraient recommencer à vivre ensemble, démocratiquement.

Non aux divagations, à la « fable » du « narratif palestinien »

Jacquot Grunewald, il m’explique avoir écrit par nécessité absolue, trop de gens étant déboussolés par une désinformation systématique qui fait son œuvre. Il s’insurge contre ce récit que les Palestiniens font de leur Histoire, ce qu’on appelle le « Narratif palestinien« , et qui prétend, entre autres fadaises, que les Juifs seraient étrangers en Erets-Israël, mais encore qu’il n’y aurait jamais eu de Temple à Jérusalem, mais encore que les Palestiniens seraient les descendants des Philistins, voire des Cananéens, et qu’en conséquence … cette terre leur appartiendrait.

Jacquot Grunewald, Il appelle ça, à raison, des divagations et est outré que ce narratif palestinien, qui accuse Israël de voler la terre des Palestiniens et de refuser la paix, soit largement adopté dans le monde arabe mais encore en Occident.

Ce sont les Palestiniens qui ont refusé tous les plans de paix qui leur ont été proposés, répète-t-il à l’envi, remontant en 1948 et citant à l’appui les trois NON de Khartoum en réponse aux dits plans de paix : Si les Palestiniens ont refusé de négocier, c’est parce qu’ils croient à leur narratif ! Ce narratif est aujourd’hui le principal obstacle à une solution.

Loin denier en rien le malheur palestinien, l’auteur affirme que les palestiniens, outre qu’ils en sont les responsables, le perpétuent et l’instrumentalisent au service de leur narratif :  Les Juifs ont toujours vécu en Israël, ils y ont développé leur savoir malgré d’innombrables difficultés et sous toutes les occupations. De tout temps, les Juifs sont « montés » en Erets-Israël, répète-t-il, voulant remettre l’église au centre du village.

Cette gauche qui veut se « débarrasser » du problème

Concernant la question de la cohabitation, Jacquot Grunewald, s’insurge contre ce qu’il appelle le couplet de la gauche, qui pour se « débarrasser » du problème, proclame : « Nous ici et eux là-bas » ! Lui, au contraire, se réjouissant du fait que les Palestiniens fussent attachés à cette Terre et refusent qu’elle soit déchirée, en revient à Herzl et à l’idée de Jérusalem Capitale du monde, qui doit, dit-il, nous inspirer.

Non, il ne nous vend pas l’idée d’un seul Etat qui irait de la Méditerranée au Jourdain.

Il en revient à ces 20 % d’Arabes de nationalité israélienne, lesquels, tout en se réclamant d’une identité palestinienne, sont attachés à Israël et veulent, pour la moitié d’entre eux, s’intégrer à l’ensemble de la société israélienne. Il rappelle à l’appui de ses dires que chez les Arabes qui votèrent en 2015 pour la « Liste unifiée », 65% se déclaraient fiers d’être Israéliens. Il dit haut et fort aux sourds que 17% du corps médical, 24% des infirmières et 47 % des pharmaciens sont arabes et compte sur Eux pour défaire ce narratif mensonger et conter le véritable Israël aux Palestiniens. Lui, il en appelle à un projet où les nationalités ne seraient pas les principaux déterminants.

Déjà, en 2015: « Une terre inaliénable. À partager quand même« 

Lisez ! Souvenez-vous que Jacquot Grunewald, auteur prolifique et qui publiait, déjà en 2015, sur le Huffington Post, ce billet Une terre inaliénable. À partager quand même, y concluait déjà qu’Israël, lié par l’engagement de la partition, guidé par ses prophètes qui ont inculqué l’idée de justice et du bien, par les mêmes qui, il y a plus de deux mille ans, avaient proclamé l’inaliénabilité de la terre juive, ne pouvait qu’appuyer la nécessité du partage et le respect dû aux habitants arabes de cette terre, qu’Il regrettait que les paramètres retenus par l’ONU en 1948 eussent changé et qu’Il interrogeait: Les Palestiniens étaient-ils prêts à s’engager sur la voie de négociations avec la volonté d’aboutir…

Lisez, et vérifiez qu’Il nous livre ici un livre-réflexion d’importance et d’une modernité confondante. Outre que Thierry Pfister, ancien chef de cabinet de Pierre Mauroy, a publié sur son site une critique élogieuse du texte éminemment novateur de Jacquot Grunewald, les premiers commentaires de lecteurs et critiques encensent déjà un ouvrage époustouflant, foisonnant d’informations historiques et de références diverses sur un sujet brûlant dont beaucoup prédisent qu’il fera office de référence pour contrebalancer la propagande haineuse et sciemment mensongère à laquelle Israël et le peuple juif doivent faire face.

Pour info, l’auteur explique avoir édité en numérique parce qu’en ces temps de corona, alors que les éditeurs ne savent pas trop où ils en sont, il aurait fallu attendre des mois pour être publié, alors que le numérique nous parvient à la seconde.

« Israël sur sa terre – ce qu’en pensent les Palestiniens« , 225 pages, est disponible sur Amazon.com en version papier ou numérique : Vous pourrez y lire gratuitement les premières pages, l’application Kindle étant téléchargeable gratuitement sur téléphone, tablette ou ordinateur.

A noter : le livre n’étant pas en librairie, c’est le nombre d’acheteurs, du numérique ou de l’édition papier, qui déterminera la promotion qu’Amazon lui-même en fera.

Pour obtenir le livre en numérique, taper : Kindel books, puis Amazon.com et le nom du livre ou de l’auteur.  

Bonnes feuilles

Le narratif palestinien en ses cabrioles

 Les formules à la Loti, les crachats de Drumont ou de Céline provoqueraient aujourd’hui un certain tollé. Mais leur détestation des Juifs n’aurait jamais conduit ces auteurs à mettre en doute que les Juifs étaient chez eux en Palestine. De façon paradoxale, c’est maintenant que l’antisémitisme se porte mal – j’entends qu’il est davantage décrié que toléré – que cette plaie prend la forme d’un antisionisme polymorphe qui fait de l’Etat d’Israël un pays proscrit – le « juif des nations », a-t-on pu dire. On récrit son Histoire et celle de la Palestine. Les Juifs y deviennent des « croisés » ou des « colons ». Les Juifs, peut-on lire, colonisent la… Judée et judaïsent… Jérusalem ! Quant aux Palestiniens, on en fait des Philistins. Ou pour remonter davantage encore dans l’antiquité, des Cananéens ! C’est ainsi qu’à l’Académie Konrad Adenauer à Berlin, le 23 mars 2017, le président Mahmoud Abbas arrêta que « le peuple palestinien est une continuation de la culture et du peuple cananéen avant 3 500 ans. » Et pour que cet enseignement pénètre les jeunes cerveaux cananéens, on veillera à omettre dans les manuels scolaires palestiniens toute référence à une présence juive en Palestine avant 194837. Ainsi grandit et fleurit le narratif palestinien On peut en reconnaître le fondement et ses rapports avec les Juifs dans le sermon prononcé un an plus tôt par le cheikh Raed Salah, chef de la Branche nord du Mouvement islamique en Israël. « Cette terre est une terre bénie », s’écriait l’ancien maire (trois fois élu) d’Um Al-Fahm, « une terre de ribat, une terre de djihad, et par conséquent, c’est une terre de combat entre son peuple et les envahisseurs qui la convoitent. Nous sommes le peuple de la terre et les autres qui la convoitent sont des envahisseurs. Ils peuvent être colonialistes, occupants, corrupteurs, oppresseurs ou bandits, nous, nous faisons [partie] de ce pays. Les autres qui la convoitent ont déclaré la guerre contre ce pays et contre nous. […] Regardez combien convoitaient cette terre, et Allah soit loué, ils ont disparu. L’empire romain a voulu s’imposer ici à un moment donné, mais il a disparu. Puis l’empire perse a voulu s’imposer, et a également disparu. Puis vinrent les croisés, mais ils ont disparu aussi. Les Tatars sont venus et ont disparu. Le colonialisme britannique est venu et a disparu. Le colonialisme français est venu et a disparu. L’occupation israélienne disparaîtra également. » Puis, scrutant les lendemains, le cheikh continuait : « Regardez combien [de nations] qui convoitaient cette terre ont été vomies par elle, comme la mer vomit ses déchets. Notre terre est bénie, et donc, elle ne tolère pas la saleté impure. Notre terre ne tolère pas les ordures, et tout comme la mer vomit ses déchets, notre terre rejette tous ses déchets, et, au bout du compte, les vomit ». Voilà : Israël est un envahisseur à l’image des Tartares, il est une « saleté impure » et l’occupant israélien (pas seulement l’occupant des « Territoires » mais de la « terre bénie de Palestine » !) sera vomi. Dans cet inventaire, le narratif palestinien ou arabe fait d’Israël « l’ordure » la plus récente. Après Rome, la Perse, les croisés, les Tatars… sans évoquer, ne fûtce que d’une imprécation, ces « fils d’Israël » à qui, dit le Coran (VII, 137) le Seigneur « a donné en héritage les contrées orientales et occidentales de la terre ».  Le Cheikh Raed Salah n’est pas le plus modéré des Palestiniens, c’est bien vrai. Mais sur le fond, Mahmoud Abbas tientil un discours différent en proclamant son intention de porter plainte contre l’Angleterre devant la Cour Internationale de La Haye pour avoir accordé aux Juifs « un foyer national » par la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917 ? Comprenez que la présence des Juifs à Jérusalem, à Tel-Aviv, ou dans les campagnes de Galilée

est le produit d’un acte colonial ; que donc les Juifs sont étrangers en Palestine. Etonnezvous après ça, qu’on les traite de « colons », que le mont du Temple, formule récurrente dans la Bible, soit devenu « l’Esplanade des mosquées », l’espace devant le Kotel, la « Place AlBourak » et que l’islam interdise aux Juifs de prononcer, fûtce à voix basse, un soupçon de prière sur l’emplacement de leur Temple détruit. Ce Temple qui, dans la même veine, n’a jamais existé ! Le premier (?) surpris à l’entendre de la bouche même de Yasser Arafat, fut le président Clinton. En l’an 2000, aux négociations de Camp David. Ça lui a fait un coup quand même… Alors il demanda à « Ely », Elyakim Rubinstein que sa kippa désignait pour la tâche, de lui fournir des éléments de réponse. Le pasteur sur place (il y a toujours à Camp David, dans la petite église protestante, un pasteur de service du même courant protestant que le Président) confia à Rubinstein sa Bible en anglais. Il n’eut aucune peine à rapporter à Clinton deux pages pleines de citations bibliques sur le Temple de Jérusalem… sis à Jérusalem[1]. Mais il ne suffit pas au narratif palestinien de s’inventer une identité plongeant bien en amont de l’Hégire – ce qui ne dérange que le bon sens. Pour que l’Histoire d’Israël ne le trouble pas, il décrète, au nom du Coran (II, 79), que les Juifs ont dénaturé la Bible. La Bible une fois escamotée ou fissurée, Israël qui s’en réclame est voué à un sort identique.


[1] :   Entretien avec Elyakim Rubinstein qui était alors le Conseiller juridique du gouvernement. Ancien directeur de l’équipe des négociateurs, on lui doit l’accord de paix avec la Jordanie. 

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3 Comments

  1. Mr Gunewald eclairait  » tribune juive  » de son intelligence et j ai eu un immense plaisir a lire sa revue , je vais me precipiter vers son livre
    Shabbat shalom a tous

    • Heureuse de vous annoncer que Monsieur Grunewald a accepté d’écrire à nouveau pour Tribune juive. Bonne lecture et Shabbat shalom à Tous

  2. Mais les palestinistes n’ont qu’un but: chasser les juifs ou les éliminer car, conformément à ce que proclament maints dirigeants islamiques; partout où un musulman a mis les pieds; la terre doit être islamique !
    L’islam étant l’idéologie guerrière d’un chef de guerre; la paix avec l’islam, tu ne peux l’obtenir qu’en acceptant la guerre qu’ il impose et à condition de vaincre et imposer ton ordre, ta loi, tes valeurs et refuser les siennes. C’est pourquoi certains arabes ont évolué pendant la colonisation européenne et d’autres en vivant en Israël ou dans des pays libres

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