Dans ce reportage tant décrié, des jeunes filles et garçons ont osé parler sans mettre la muselière de l’hypocrisie. Ils ont osé dire leurs rêves échoués dans le carcan de l’unanimisme, leurs fraîche jeunesse prise dans les rets des interdits. Ils ont exprimé leur amertume, leur désespoir d’être dans un pays où la vie est circonscrite dans le cercle étroit du halal et du haram.
Ils ont parlé de leurs pulsions de vie enfouies profondément… dans notre inconscient collectif par la peur du qu’en dira-t-on, la peur des oreilles faussement chastes, la peur de l’enfer d’ici et de l’au-delà. Ils ont osé prononcé les mots interdits: sexe, alcool, embrasser… Sacrilège! Crime abominable!
Et ils ont parlé en français, en très bon français, ce butin de guerre Katebien, une langue nationale que certains continuent encore de nier, voire de criminaliser.
Ces jeunes qui ont parlé sont le vrai Hirak, le Hirak de celles et ceux qui veulent la liberté de vivre, de boire et de manger ce qu’ils veulent, de croire ou de ne pas croire, de briser le cercle des interdits séculaires dressés par le fanatisme et la tradition.
Il est certainement plus facile d’abattre un homme, un système même que de briser les murs des prisons mentales. Beaucoup de peuples l’ont appris à leur dépens en se retrouvant, après leurs révolutions, dans des situations encore plus affligeantes. Les cas de l’Iran, de l’Egypte, de la Tunisie, devraient servir de leçons universelles.
Pour être un moteur des libertés, d’un avenir meilleur pour toutes les algériennes et algériens, le mouvement populaire ne peut faire l’économie de la clarification idéologique afin qu’il neutralise les porteurs d’obscurité. Car, tels des hyènes qui ont senti le sang de la bête blessée, les islamistes sont à l’affût. Leurs réactions envers ces jeunes sont très révélatrices de leur volonté non amendable de réprimer les libertés les plus élémentaires.
À ces jeunes qui ont parlé, bravo! Vous êtes l’espoir.
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