Jacques Neuburger. Amour masqué

Amour masqué.

Avec cette histoire de masques, quant à moi j’ai une pensée spéciale pour Arthur et pour Julie.
Arthur, bon, c’est Arthur.
Julie, elle, c’est un petit bout de nana complètement chouette, mignonne, futée, délurée, charmeuse, et titi parisien dans l’âme. Jolie, qui plus est, ce qui ne gâte rien.
Alors Arthur et Julie se filent un rencard, imaginons, square du Temple.
Pourquoi square du Temple?
D’abord, faut bien trouver un lieu.
Ensuite le coin est bien placé: le marché des Enfants rouges n’est pas loin, la gare du Nord pour partir une semaine à Amsterdam non plus, celle de Lyon pas si loin pour gagner Venise aussi, des fleuristes pour le brin de violettes ou la rose rouge, le schmalzherring n’est qu’à une encablure, et une côte de boeuf en une adresse de ces adresses qu’on garde secrètes, toute proche.
Enfin, ça, c’était du temps où on partait pour la riviera avec le coeur en bandoulière et la carte bleue déjà bien au chaud dans la poche: chemises et dentelles intimes s’achetant en tous lieux et faisant des souvenirs…
Mais là, oyoyoye!
Distance de quatre mètres, ce qui demande d’avoir le bras long pour se tenir par le petit doigt…. Coup de sifflet menaçant et stressant du gardien de square si Arthur, notre ami Arthur, s’approche soudain de Julie dans un mouvement bien naturel (jadis!) pour prendre amoureusement Julie entre ses bras, la serrer contre son coeur…
Sentimental Arthur, tendre Julie, enfin, Tenez-vous, comme nos grands-tantes ronchonnantes nous disaient autrefois lorsque nous esquissions le mouvement de frôler le bras couleur de lilas blanc de la jeune fille aux joues roses (n’ayons pas peur des clichés) que nous venions lui présenter autour d’un thé anglais et d’un cake qui devait avoir été une prise faite sur l’ennemi durant la guerre de cent ans.
Arrivée soudaine de CRS si, n’y tenant plus, tout à coup Julie, la charmante, la délicieuse Julie, lève son masque et Arthur aussi… Ah, seigneur, on a failli frôler le drame et le désespoir des amants séparés…
Mais, heureusement, l’Italie est là, l’Italie qui déconfine vraiment, l’Italie qui ouvre ses plages – et là est le salut.
Il faut imaginer une chanson à la Trenet, une fuite par un train de nuit, les plages du Lido, le soleil, la mer bleue, les parasols, une chambre avec fenêtre sur le ciel de l’Adriatique, le masque devenu masque de carnaval de Venise, et les yeux de Julie reflétant les lumières le soir sur les canaux….

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*