« Qui n’a pas vu la route, à l’aube entre deux rangées d’arbres, toute fraîche, toute vivante, ne sait pas ce que c’est que l’espérance. L’espérance est une détermination héroïque de l’âme, et sa plus haute forme est le désespoir surmonté.
On croit qu’il est facile d’espérer. Mais n’espèrent que ceux qui ont eu le courage de désespérer des illusions et des mensonges où ils trouvaient une sécurité qu’ils prennent faussement pour de l’espérance.
L’espérance est un risque à courir, c’est même le risque des risques. L’espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur son âme…
On ne va jusqu’à l’espérance qu’à travers la vérité, au prix de grands efforts.
Pour rencontrer l’espérance, il faut être allé au-delà du désespoir. Quand on va jusqu’au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore. Le démon de notre cœur s’appelle « À quoi bon ! ». L’enfer, c’est de ne plus aimer. Les optimistes sont des imbéciles heureux, quant aux pessimistes, ce sont des imbéciles malheureux.
On ne saurait expliquer les êtres par leurs vices, mais au contraire par ce qu’ils ont gardé d’intact, de pur, par ce qui reste en eux de l’enfance, si profond qu’il faille chercher.
Qui ne défend la liberté de penser que pour soi-même est déjà disposé à la trahir
Qui ne défend la liberté de penser que pour soi-même est déjà disposé à la trahir.
Si l’homme ne pouvait se réaliser qu’en Dieu ? Si l’opération délicate de l’amputer de sa part divine – ou du moins d’atrophier systématiquement cette part jusqu’à ce qu’elle tombe desséchée comme un organe où le sang ne circule plus – aboutissait à faire de lui un animal féroce ? Ou pis peut-être, une bête à jamais domestiquée ? Il n’y a qu’un sûr moyen de connaître, c’est d’aimer.
Le grand malheur de cette société moderne, sa malédiction, c’est qu’elle s’organise visiblement pour se passer d’espérance comme d’amour ; elle s’imagine y suppléer par la technique, elle attend que ses économistes et ses législateurs lui apportent la double formule d’une justice sans amour et d’une sécurité sans espérance. »
Georges Bernanos, conférence 1945
Lire ou relire Bernanos: une constante lumière pour l’esprit.
A lire également « L’obsolescence de l’homme » de Gunther Anders.
Et de nombreux autres pour lutter contre la « lobotomisation » de la société et ne pas être de debiles con-sommateurs.
Parlons dans la simplicité :
L’Esprit est pure lumière… c’est l’agitation folle du mental humain qui y fait obstacle.
Dans les temps que nous vivons, lire Bernanos, nous réconcilie avec nous-même, avec l’Homme vrai et nous projette vers la construction de cet autre monde ou amour, espérance gratitude, admiration, beauté seront nos « moteurs ».
Oui Habibi cherchons le lâcher prise, le calme, la paix intérieure.
Oui Goyat « lutter contre la « lobotomisation » de nos sociétés et ne pas être de débiles con-sommateurs. En 1956 Gunther Anders dans « l’obsolescence de l’homme » avait déjà pensé ce que nous vivons maintenant..Saurons nous entendre les voix actuelles de celles et ceux « éveillés » qui cherchent à secouer et réveiller les esprits amorphes, apathiques de celles et ceux qui ont vendu leur bon sens, leur intelligence intuitive, intelligence de coeur aux marchands du tout sécuritaire, de l’individualisme à travers les nouvelles technologies dans lesquelles on fait la chasse à l’humain, à la mort, à Dieu.