Dans le cadre d’une étude conjointe de l’Université de Tel-Aviv et du Corps médical de l’armée israéliennne (Tsahal), un test sérologique développé dans le laboratoire des Prof. Ariel Munitz et Motti Gerlic du Département de microbiologie et d’immunologie clinique de la Faculté de médecine de l’université, va être utilisé pour identifier les soldats qui ont développé des anticorps contre le coronavirus voire une immunité à la maladie, et ceux qui sont encore exposés au virus, ainsi que les malades asymptomatiques. L’étude, qui a démarré jeudi dernier, va permettre d’évaluer la prévalence du corona au sein de l’armée, d’assurer la compétence opérationnelle des diverses unités et d’aider Tsahal à faire face à la prochaine vague d’épidémie.
Selon le Prof. Munitz et le Prof. Gerlic, les tests corona se sont jusqu’à présent principalement concentrés sur la détection génomique du virus, au moyen de la réaction dite RT-PCR, méthode de biologie moléculaire qui permet de dupliquer une séquence d’ADN, et ce à partir d’un prélèvement nasal et bucal effectué au moyen d’un batonnet. L’efficacité de ce test, qui prend en moyenne 5 à 6 heures, est limitée et permet d’identifier les personnes atteintes uniquement au cours d’un laps de temps très restreint pendant lequel le virus est présent dans les voies respiratoires. De plus, ce test est considéré comme moins efficace pour identifier les tendances de morbidité dans l’ensemble de la population.
Rapide, précis et sensible
Le test sérologique effectué par les Prof. Gerlitz et Munitz dans le cadre cette étude menée dans les rangs de Tsahal a été développé dans leur laboratoire de recherche à l’Université de Tel Aviv en collaboration avec l’entreprise d’industrie biologique Israël Beit Haemek. Le test rapide, précis et sensible, est en cours d’approbation par l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA). Sur la base d’études antérieures, le test sérologique permet d’identifier la population infectée sans développer de symptômes (asymptomatique), ainsi que la population précédemment exposée au virus.
Il s’agit d’un test similaire à une simple prise de sang, qui donne une réponse fiable et précise en une heure, ce qui multiplie par cinq le rythme des tests PCR. Il est capable de détecter dans le plasma sanguin toute une série d’anticorps qui jouent un rôle crucial dans les interactions entre les cellules impliquées dans le système immunitaire, et permettra de fournir une « vue globale » des diverses tendances de morbidité de la population en général, et de Tsahal en particulier. De plus, il permet également d’identifier les anticorps même des mois après l’exposition au virus et l’apparition des symptômes de la maladie.
« La crainte de la contagion est susceptible d’altérer les capacités opérationnelles de certaines unités », soulignent les Prof. Munitiz et Gerlic. « Cette collaboration de recherche avec Tsahal va permettre un dépistage de masse à la fois des soldats infectés (symptomatiques et asymptomatiques) et de ceux ayant développé des anticorps contre le virus, et peuvent poursuivre leur service sans crainte de répandre la maladie. De plus, elle permettre d’identifier les soldats qui n’ont pas encore été infectés et sont donc susceptibles d’être exposés au virus lors d’une éventuelle prochaine vague d’éruption ».
Stopper l’expansion du corona dans l’armée
« Cette étude permet de tester un outil important et significatif dans la lutte contre l’épidémie du corona », a déclaré pour sa part le lieutenant colonel Dr. Arik Furer, chercheur du Corps médical de l’armée. L’examen des anticorps peuvent donner un éclairage sur l’étendue de la morbidité dans l’armée et l’aider à préparer le Corps médical à une nouvelle vague d’épidémie. La collaboration avec des chercheurs à la pointe de la pratique scientifique aide le Corps médical de Tsahal à se situer au premier rang des organisations sanitaires et lui permet d’utiliser les moyens les plus avancés pour prendre soin du bien-être des soldats et de leur santé. A la fin de l’étude nous explorerons comment intégrer ces tests sérologiques dans les examens médicaux de routine que passent les soldats pour stopper toute expansion du coronavirus dans l’armée ».
Source : ami-universite-telaviv
Poster un Commentaire