Beaucoup d’enfants des classes protégées et éduquées ont reçu l’amour conditionnel d’une mère qui les a gâtés et qui les a manipulés en leur faisant comprendre qu’ils n’en faisaient jamais assez pour elle. Leur violence qui fait écho à cette violence douce de culpabilisation les amène à se créer des images d’ennemis tout-puissants contre lesquels ils se rebellent.
Ils ne veulent surtout pas être des esclaves parce qu’en quelque sorte ils l’ont été, dans leur enfance choyée. Ils se rebellent contre toutes les puissances qui peuvent les rendre esclaves: la nation, l’armée, les colonisateurs, les églises installées.
Ils prennent systématiquement et aveuglément le parti des opprimés ou de ceux qu’ils imaginent parfois être des opprimés Ils s’enthousiasment pour toutes les rebellions et haïssent les oppresseurs qui empêchent la réalisation de leur idéal. Leur recherche d’une bonne mère leur donne une nostalgie de l’amour universel et ils rêvent d’une utopie de réconciliation générale, qui effacerait les différences et les conflits, gommerait les appartenances.
Nous avons là en Europe toute une génération qui se sent coupable de ne pas aimer, qui se sent coupable de toute cette haine refoulée qu’elle projette sur des figures parentales détestées, qui ne veut pas reconnaître la violence et la haine qu’elle retourne contre des figures du Mal, une génération qui profite d’un système de privilèges et qui, en même temps, trouve des justifications à la violence de ceux qu’elle considère comme des victimes.
Cette génération ne veut plus du racisme et de la haine. Elle ne veut pas de la guerre. Elle veut la réalisation de cet amour universel qui devrait lier tous les êtres humains, quitte à avaler au passage quelques couleuvres ou plutôt quelques serpents, sans avoir repéré leurs venins.
Aprés cette stimulante introduction à un article , il reste à écrire l’ article et à proposer un début de démonstration .
Il serait dommage pour ce qui semble un interessant essai de psycho-histoire de se contenter d’une boutade , et d”appuyer sur les boutons : bonnes mères, mauvaises mères, idéologies victimaires , Macronisme. Merci pour la suite .
A l’appui de cette analyse quelque peu néo-freudienne sur la génération Macron des fils à maman,je voudrais simplement signaler à l’éminent et brillant psycho-sociologue Charles Rojzman que je ne connaissais pas et que je suis heureux de connaître, quelques recherches effectuées au cours de mes “écritures” concernant les relations entre enfants d’artistes et leurs parents également artistes. Etant moi-même le fils d’un peintre néo-cubiste (Jean Claude Libert) et d’une mère céramiste (Yvette Libert), je me suis attaché pendant plus de 15 ans à retracer leur parcours et à devenir l’infographiste, le chercheur, le biographe, le photographe, l’historien, l’iconographe, bref le spécialiste de leur oeuvre dont évidemment je suis l’héritier spirituel. Etant né en 1954, ayant été l’enfant témoin de leur aventure commune, je pense avoir honoré mes ancêtres et poursuivi leur exemple. Je n’ai donc pas été l’enfant roi ni l’enfant choyé mais l’enfant rêveur et poète; celui qui voyait défiler autour de lui les grands écrivains et les grands peintres du 20 ème siècle, tous attirés par l’oeuvre et la vie de mes parents. Je laisse donc le soin à Charles Rojzman de réfléchir aussi sur la problématique des enfants d’artistes, dont certains hélas ne survivent pas à la notoriété de leurs parents. J’en ai connu beaucoup et moi-même ai-je dû me battre contre les idées reçues qui sont légion dans le milieu de l’Art. Aujourd’hui que nous n’avons plus que des technocrates au pouvoir, on peut dire que la peinture est belle et bien entre les mains des banquiers d’affaire et des lobbyistes et non des véritables mécènes. Les plus grands collectionneurs et marchands du 20ème siècle qui donnèrent à l’Art ses heures de gloire furent bien sûr tous issus de la communauté juive envers laquelle je voue une reconnaissance infinie. Sans eux, il n’y aurait pas eu la reconnaissance internationale du cubisme, du surréalisme, de l’expressionnisme et de tant d’autres formes d’expression plastique qui suivaient le siècle en le précédant souvent par leurs foudroyantes révolutions. Autant dire qu’au delà de cette réflexion sur la génération des “fils à maman” dans laquelle je ne me reconnais pas et qui aujourd’hui a le pouvoir, tenant d’une main les rênes de l’argent et de l’autre le sceptre du spirituel dont ils se sentent responsables, je n’aurai qu’une chose à leur dire. Peu importe qu’ils aient été choyés ou gâtés par leur maman si leur attitude change depuis la crise du Covid 19 et qu’ils décident de sauver le peuple plutôt que de s’acheter des costumes neufs.