Jeudi 14 mai 2020, à l’Assemblée Nationale a été votée la Loi de lutte contre la haine sur Internet : dite loi Avia.
Depuis longtemps, tous s’accordaient à montrer du doigt les dangers d’un Internet non régulé.
Depuis des années, nous assistons impuissants à un déferlement de haine incontrôlée couvert par l’anonymat et l’irresponsabilité tant des auteurs que des diffuseurs.
Depuis des années, l’antisémitisme, le racisme, l’homophobie, le sexisme et d’autres horreurs sont diffusés et arrivent sur nos écrans en toute impunité.
Il était grand temps d’agir.
Il y a deux ans, le président Emmanuel Macron, au dîner du Crif, me confiait ainsi qu’à Karim Amellal et à Laetitia Avia, la mission de préparer un projet de loi afin de lutter contre cette Haine gratuite sur Internet.
Après plusieurs mois de travail, des centaines de consultations auprès des experts juridiques et la rencontre avec le milieu associatif, notre rapport avait été remis au premier ministre Monsieur Édouard Philippe. La présentation à l’Assemblée nationale devait suivre. À l’époque, la quasi-totalité des députés déclaraient, avec conviction, le besoin essentiel d’une telle loi.
Mises à part quelques rares exceptions, nous n’avions aucun doute sur l’adhésion massive à ce projet tant attendu.
Mais, c’était sans compter sur la capacité de certains lobbys et les calculs politiciens de ceux qui, tout à coup, se sont retrouvés unis au nom de « la liberté d’expression ».
Lors du débat à l’assemblée, certains on trouvé cette loi liberticide, d’autres insuffisante et d’autres trop contraignante pour les diffuseurs et les Gafas. Évidemment les mettre face à leurs responsabilités et surtout avec le risque d’amendes importantes, a éveiller certaines hostilités.
Un front, composé de certains députés LR, des députés de la France insoumise, de certains députés de la LREM , de socialistes, des communistes et de tous les députés RN, s’est formé pour s’opposer à ce texte de loi qui évidemment pour diverses raisons dérangeait les uns et les autres.
Un front bien particulier auquel sont venues apporter leur soutien certaines associations d’intégristes de la liberté d’expression et même hier le triste et lamentable récidiviste antisémite M’bala M’bala.
Heureusement, malgré cette levée de boucliers disparates, plus guidée pour certains par de sombres calculs politiciens et pour d’autres par le désir de pouvoir poursuivre leur discours de haine, la loi a été votée.
Je suis heureux et fier de voir un outil de plus être mis à la disposition de ceux qui sont les victimes de la haine et auxquelles nous avons pensé. Ces victimes qui se trouvaient, elles, agressées, désarmées et sans bouclier pour se défendre. Souhaitons simplement que la justice agisse afin de ne plus laisser et permettre aux diffuseurs de haine de déverser leurs propos racistes, antisémites ou homophobes en toute impunité.
Gil Taïeb
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