Alors que la loi contre les contenus haineux sur Internet est votée ce mercredi 13 mai à l’Assemblée, l’éditorialiste s’est inquiété des conséquences néfastes qui pourraient découler d’un tel projet.
Ce mercredi 13 mai, la très controversée loi contre les contenus haineux sur Internet fera l’objet d’un ultime vote à l’Assemblée nationale. Porté par la députée LREM Laetitia Avia, en ce moment au cœur de la tourmente pour des accusations de racisme, d’homophobie et d’humiliation au travail, ce projet de loi vise à retirer certains contenus haineux sous 24 heures des réseaux sociaux et moteurs de recherche. Seulement, pour Éric Zemmour, interrogé à ce sujet dans l’émission Face à l’info, cette loi est dangereuse, car elle est mal encadrée et abusive.
Le grand danger, « c’est qu’on va choisir les sujets »
L’éditorialiste se demande en effet comment il sera possible de définir ce qui est haineux et ce qui ne l’est pas. « Qu’est-ce que la haine ? On n’en sait rien ! », fait-il valoir. « On a le droit de ne pas aimer, on a le droit d’aimer, on a le droit de détester. C’est du sentiment. Ça ne doit pas être judiciarisé, légiféré », explique-t-il sur plateau de CNews. Pour lui, « la haine n’est pas une notion juridique ». « Et je le sais, je suis régulièrement attaqué pour ça », plaide-t-il. Railleur, il ajoute : « Peut-être que Laetitia Avia pourrait nous dire ce qu’est la haine parce que moi je me souviens qu’en 2017, Le Canard enchaîné avait raconté comment elle avait mordu un chauffeur de taxi avec qui elle s’était disputée ».
Mais pour Éric Zemmour, le grand danger de cette loi, « c’est qu’on va choisir les sujets ». « Les minorités organisées vont dénoncer à tout va tous leurs adversaires comme haineux. […] On va donner à des organismes privés (Facebook, etc.) et étrangers, le droit de décider à la place de notre justice », s’insurge l’éditorialiste.
« La notion de haine est devenue le nec plus ultra de la pensée progressiste »
Éric Zemmour estime également que « la liberté, ce n’est pas faire plaisir aux gens, c’est choquer ». « Si on ne choque pas l’autre, on n’est plus en régime de liberté », fustige-t-il. Pour le journaliste du Figaro, la loi Avia représente également un danger dans le sens où « elle a des critères : la haine en fonction de la race, de l’orientation sexuelle, de la religion ». « Mais alors, on va condamner les propos haineux pour les homosexuels, mais pour les hétérosexuels ? On va condamner les propos haineux pour les juifs et les musulmans, mais pour les chrétiens ? », s’inquiète-t-il. Et l’éditorialiste de conclure : « La notion de haine est devenue le nec plus ultra de la pensée progressiste : la haine c’est l’autre, c’est le non-politiquement correct, c’est le non-progressisme, c’est celui qui refuse la société multiculturelle. Pourtant, il n’est pas haineux, il veut une autre société, il veut défendre sa propre société ».
Source: Valeurs Actuelles. 13 mai 2020.
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