Liliane Messika. Celui qui n’est pas antisémite en France, n’a pas de cœur

Liliane Messika

Celui qui n’est pas antisémite en France, n’a pas de cœur

Chantons en chœur

Su’l pont de Nantes, un bal y est donné,
Su’l pont de Nantes, un bal y est donné…
Des jeunes de Nantes, au micro s’sont lâchés,
Des jeunes de Nantes, au micro s’sont lâchés.
Des belles histoires, à France 3 ont raconté,
Qu’en vidéo, on n’peut plus regarder.

Il était une fois, une banalité

Le 11 mars 2020, France 3 a diffusé une séquence montrant des « jeunes », dans tous les sens du terme : en français, « des individus âgés d’une vingtaine d’années » et en novlangue : « des gens issus de l’immigration et pour la plupart partageant une religion d’amour et de tolérance ».

Ces jeunes ont réveillé la fachosphère, trois semaines après la diffusion. Sur le moment, l’émission n’a pas fait de vagues, mais des Juifs l’ont regardée en podcast et là, haro sur les réseaux sociaux ! La fachosphère, en avant toute !

— Mais pourquoi ? Que s’est-il passé ?

— Ces jeunes ont dit des choses banales, que les Juifs ont jugées « d’une violence inouïe (Europe-Israël). »

— Mais on croyait que les fachos détestaient les Juifs ?

— Pas du tout : juif = fric = droite = facho. CQFD.

— Ah bon ? Alors ces jeunes ont dit qu’ils étaient contre le capitalisme ?

— Mais non, ce n’était pas des intellos. Ils se sont contentés de brèves de cours de récré : « Si un rabbin passe ici, il se fait caillasser, il se fait insulter. Parce que les gens n’ont pas l’habitude ici. Parce qu’on connaît pas. Et quand on connaît pas quelque chose la seule interprétation c’est ce que tu peux voir dans les médias ». « On sait pas c’est quoi un juif. Pour nous un juif c’est ce qu’on voit à la télé, c’est un sioniste qui tue des Palestiniens ». « Moi je suis raciste contre eux. Je les déteste les Israéliens. Je connais plein de juifs, tu vois leur gueule. Tu le vois directement, ils se prennent pour des gens supérieurs à toi (Fake News France). »

On comprend pas c’est quoi qu’a excité comme ça les Juifs, vu que ces gamins sont à la fois sincères et cohérents : pour eux, un juif, c’est un sioniste qui tue des Palestiniens, puisqu’ils l’ont vu à la télé. Normal qu’on ne les aime pas !

Nous, on ne peut plus les voir à la télé

C’est ballot, dès que le lien est apparu sur les réseaux sociaux, la séquence a été retirée du site de France 3. Mais il y a des copies d’écran et sûrement, si on est gentils, la télé de service public nous montrera la vidéo. Et puis, si on est trèèès gentils, on aura même droit aux rushes. Parce que l’info, c’est sacré, à France Télévision.

C’est pour ça que France 2 a montré la vidéo des sales sionistes qui tuaient un enfant à Gaza, le 30 septembre 2000. Même que ça a déclenché la deuxième Intifada et que depuis, le petit Mohammed al-Dura est devenu une célébrité mondiale. On rejoue sa mort dans les sketches de fin d’années des écoles palestiniennes et son père, qui est censé avoir été haché menu par 9 balles dilacérantes, il fait vedette américaine sans séquelle, mais avec beaucoup de pépettes, pour les conférences de Honni Soit Qui Boniface dans les dictatures islamistes. À la fin du spectacle, il y a un grand moment de fraternité humaniste, où tout le monde chante en chœur :

« Aujourd’hui on n’a plus le droit
Ni d’avoir faim ni d’avoir soif
De tuer les juifs et dire du mal de leur État,
C’est dégueu-dégueu-dégueulasse ! »

Vu à la télé

La télévision est un média très cher. La moindre séquence coûte des millions à réaliser et, pour les annonceurs, des dizaines de millions en achat d’espace pour faire passer leurs pubs.

Quand un journaliste réussit un scoop, sa chaine ou son agence revend la vidéo dans le monde entier, rapportant des royalties proportionnelles à l’intérêt de l’événement.

L’un de ces scoops, en réalité une mise en scène, a été tournée par un publiciste de la Palestinolâtrie et offerte (oui gratos !) aux télévisions du monde entier par France 2, pour qui il faisait des petits boulots à côté de la propagande des milices palestiniennes.

En plus d’enrichir le cameraman free-lance (mais cher payé), « La-mort-en-direct-du-petit-Al-Dura-que-les-Israéliens-ont-dû-viser-pendant-45-minutes-avant-de-réussir-à-le-tuer-avec-leurs-fusils-qui-tirent-en-slaloms » a composé une toile de fond adéquate pour l’égorgement de Daniel Pearl (un vrai journaliste, celui-ci). Elle a été dupliquée en d’innombrables clips de recrutement pour Daech. Elle illustre des timbres-poste dans pas mal de pays producteurs de pétrole, où la population n’a pas de quoi les acheter. Elle fournit aussi des justifications à des gens qui ont toujours eu envie de casser du Juif, voire du flic, mais qui n’avaient jamais osé, comme Mohammed Merah, à Toulouse en 2012 (3 enfants et un adulte, tous juifs) ou Youssef T. à Colombes, le 27 avril 2020 (deux policiers gravement blessés, religion inconnue).

Le Covid aide France Télé à vendre de l’anti-juif

Le produit qui se vend le mieux, après le coronavirus, est incontestablement la détestation de l’État juif. Radio France réussit à associer les deux, dans une série consacrée aux méfaits d’Israël en période de Covid.

InfoEquitable y a consacré deux reportages, des détricotages de faux et usage de faux pour incriminer Israël. Le premier est le journal de 7h30 du 20 avril : « Après avoir évoqué un ‘’confinement politique’’ des Palestiniens, Sébastien Laugénie affirme que ‘’des dizaines de structures médicales ont notamment été détruites ces derniers jours par l’armée israélienne’’. » L’accusation avait déjà été diffusée quatre jours auparavant, sur RFI.

La radiotélévision française de service public a choisi son camp, camarade, qui n’est pas celui des Palestiniens, comme on voudrait nous le faire croire, mais celui des anti-Israéliens, ce qui n’est pas toujours la même chose. La preuve : lorsque, une fois n’est pas coutume, l’ONU, par la bouche de son coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a « salué la coordination entre autorités israéliennes et palestiniennes dans la réaction à la pandémie de Covid-19 (ONU)», aucun écho n’en a fuité sur les ondes de la Maison Ronde.

Mythes et irréalité

Si les journagandistes parisiens avaient réellement eu à cœur le sort des Palestiniens, ils auraient encouragé Israël à continuer l’aide en équipements, kits de tests et formation des équipes soignantes, qu’il pratique aussi bien avec l’Autorité palestinienne (régnante en Cisjordanie) qu’avec les médecins gazaouis, que le Hamas autorise à aller suivre des formations en Israël (à condition que cela ne se sache pas).

France Télévisions étant plus islamiste que Mahomet, elle trie soigneusement les informations qu’elle délivre sur le Moyen-Orient et a obéi scrupuleusement au Hamas. Pas de vague, sauf si ça noie le poisson juif.

Dans la même veine, France 24 a consacré l’un des trois sujets de son magazine « Express Orient » du 7 avril 2020, au confinement à Gaza. Envoyer un reporter enquêter à Gaza est risqué, puisque tout journaliste qui écrit ou prononce un mot qui ne figure pas sur son prompteur est immédiatement arrêté. Les geôles gazaouies sont pleines de journalistes, dont les crimes vont de la « critique du régime » au « blasphème », en passant par « l’association de malfaiteurs » (en français, ça se dit : travailler pour une télé étrangère qui n’obéit pas à la censure du Hamas).

C’est probablement la raison pour laquelle l’émission diffusée sur France24 est un collage de vidéos réalisées par les habitants eux-mêmes. Pour ceux qui ne l’auraient pas deviné, les habitants ont été sélectionnés directement par le « Mouvement de la Résistance Islamique » (acronyme en VO : Hamas). Du coup, sur le Coran, la vérité, j’te jure, c’est que « … malgré le confinement, Israël empêche l’entrée de biens dans la bande de Gaza : les denrées alimentaires, l’équipement médical, les médicaments, les tests pour le virus. C’est inhumain. »

Quid du réel ?

Gaza.jpg

— Zut, Coco, presque 1800 camions israéliens ont apporté des trucs à Gaza en une semaine !

— C’est sûrement pour les colons. Les Palestiniens, eux, meurent de faim.

— Pfff, les colons, y en a plus depuis 2005.

— On s’en fout : suffit de pas le dire, comme ça, personne le saura. La preuve je le savais pas.

— Quand même, presque 500 tonnes de matériel médical, 11.376 tonnes de bouffe, 26.448 de matériaux de construction, ça se remarque ! Qu’est-ce que je fais, chef ?

— Tu fais rien et surtout tu dis rien.

— Mais le COGAT a publié sur Internet des photos des tests qu’il envoyait à Gaza !

— Yaka dire qu’ils font du health washing : ils soignent les Palestiniens par méchanceté, pour améliorer leur image au détriment des pauvres Palestiniens qu’on soigne de force.

— Mais les Juifs, y sont tellement roublards qu’ils sont capables d’en appeler au CSA.

— Et alors, il a déjà privilégié une seule fois les faits par rapport à la morale, le CSA ? Israël est immoral. Donc on ne diffuse que ce qui le prouve. Et le CSA approuve. Point barre.

Yapa que « vu à la télé » : ceux qui savent lire ont pu apprendre des choses

Par exemple que Tsahal coopère étroitement avec les chefs religieux des communautés musulmanes israéliennes, qu’il leur fournit des tests et des médicaments et qu’il évacue leurs malades vers les hôpitaux et les hôtels. Les hôtels ? C’est l’épidémie ou les vacances ? Les deux, mon capitaine. En Israël, ils ont établi des confinements discrets dans 21 hôtels, avec des menus strictement casher pour les juifs orthodoxes et halal pour les musulmans.

On a aussi pu lire que les soldats israéliens ont distribué plus de 100.000 colis de vivres à des musulmans israéliens dans des endroits où il y a eu des pics épidémiques et qu’ils livrent à domicile de la nourriture à ceux qui sont malades. Dans les endroits où le ministère de la Santé a identifié ces pics, Tsahal déploie des soldats musulmans et, jusqu’à présent, tout se passe dans le calme. On a même vu des civils musulmans exerçant des fonctions officielles porter des gilets fluorescents de Tsahal, ce qui montre la prise de conscience de la nécessité d’une coopération, au moins chez les civils.

On sait pas c’est qui qui dit ces trucs qu’on les croit pas !

Çui qui signe ça, c’est Richard Kemp (Gatestone ), un colonel de l’armée britannique, spécialiste de la lutte contre le terrorisme. Il a commandé des troupes de première ligne en Irak et en Afghanistan. De 2002 à 2006, dans le cabinet du Premier ministre britannique, il dirigeait l’anti-terrorisme au Joint Intelligence Committee et il présidait le groupe de renseignement stratégique de COBRA, le comité national britannique de gestion des crises.

Et alors, ça le légitime pour parler de ce que fait l’armée israélienne ? Oui, sûrement mieux que les journalistes de France Inter.

C’est aussi lui qui a remarqué qu’un porte-parole de l’Autorité palestinienne a accusé les autorités israéliennes de comportement « raciste et inhumain » en prétendant qu’elles propagent délibérément le virus et contamine les prisonniers palestiniens. Tout ça, pendant que les services de santé israéliens et palestiniens se réunissent régulièrement pour coordonner leurs actions et partager des informations vitales. Sans oublier les équipes du Coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT) de Tsahal, qui organisent des formation conjointes pour les équipes médicales des deux côtés de la Ligne Verte. Israël fournit des kits de test, du matériel de laboratoire, des médicaments et des équipements de protection individuelle aux personnels de santé palestiniens.

Il y en a un autre qui s’appelle Bassam Tawil

Il a un nom assez arabe pour que les djeun’s de Nantes l’écoutent, même s’il écrit pour le même média que le colonel Kemp, et assez de diplômes universitaires pour que ceux qui savent lire le prennent au sérieux. Il a cité la page Facebook, d’un journaliste palestinien, Yousef Shayeb qui, le 22 avril 2020, a posté un message au Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammed Shtayyeh : « Si vous voulez utiliser l’état d’urgence pour empiéter davantage [sur les libertés publiques], nous préférons mourir du coronavirus plutôt que de la coercition, de la répression et de l’autoritarisme» ( Gatestone )

Ce ne sont pas que des mots : dans les prisons palestiniennes, « certains détenus se sont plaints d’avoir été torturés pendant leur détention. » Celui qui dit ça, c’est Muhanad Karajah, le directeur de l’ONG palestinienne « Avocats pour la justice. » Bassam Tawil l’a entendu en V.O. sur YouTube, le 22 avril. Par ailleurs, deux journalistes cisjordaniens, Jafar Sadaqa et Rami Samara, viennent d’être virés de l’AFP palestinienne, qui s’appelle Wafa. Ça leur apprendra à changer un mot dans les éléments de langage qu’on leur transmet pour qu’ils les signent. Non mais !

Les Juifs vont encore pleurnicher à l’antisémitisme

Ils vont prétendre que ceux qui dévoilent la véritable nature criminelle de l’État juif alimentent le sentiment anti-juif en France. Ben oui, on tue des Juifs dans notre pays, pour la seule raison qu’ils sont juifs. Mais c’est pas parce qu’on est antisémite. Vous avez entendu les djeun’s : « Moi je suis raciste contre eux. Je les déteste les Israéliens. Je connais plein de juifs, tu vois leur gueule. Tu le vois directement, ils se prennent pour des gens supérieurs à toi. » Il n’y a pas d’antisémitisme là-dedans, que du bon sens et une saine critique politique argumentée contre les dirigeants sionistes.

D’ailleurs, la vérité sort de la bouche des enfants.

Source: Mab@tim. Info. Regards Juifs de Versailles

Liliane Messika, diplômée de l’Institut français de presse, puis d’un DESS de communication d’entreprises au CELSA, se consacre aujourd’hui à l’écriture. Son blog: www.lili-ecritures.com

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3 Comments

  1. Malheureusement c’est vrai. La VRAIE fachosphere raciste et antisémite c’est 80 % des médias français. Rivarol et Minute ne sont pas des exceptions :bien que n’étant pas juif moi-même, je constate comme vous le racisme et tout particulièrement l’antisémitisme de la grande majorité des médias français.

  2. Bien sûr que c’est exact, les radios « d État » en France véhiculent ce type de information et présenté Israël caricaturellement.
    JE tiens à préciser que je suis pas juif et que l on ne peut pas m accuser d être partial

  3. cet article donne la nausée. Non pas parce qu’il est mauvais, au contraire il est excellent.
    C’est la perversité de la presse qui donne la nausée. Elle prépare sans remords une nouvelle shoah
    Le reveil de la France sera difficile. Quand la société civile se reveillera, il sera trop tard, la France sera conquise, les français asservis et dhimmisés. Ce ne sera que justice. On ne peut pas impunément faire le mal: un jour ou l’autre le serpent qu’on nourrissait finit par vous mordre, c’est dans sa nature.
    Dommage,car je doute que la société civile soit dupe: cela fait un bail que le français de souche ne gobe plus les mensonges de presse mais aussi helas d’état.
    Dommage, car le français va payer pour ses dirigeants et sa presse, qui eux vont couler des jours heureux, comme bien des responsables allemands qui ne sont inquiétés qu’en fin de vie.

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