J’allais avoir 14 ans c’était le 8 Mai 1945, je revois ‘’Poupèlè ‘ depuis ma fenêtre du 4 rue des Ecouffes courir en hurlant sa joie. C’était dans l’après-midi, elle sortait du restaurant Licht ou elle travaillait au coin de la rue des Rosiers et de la rue des Ecouffes.
Ce qu’elle criait en courant comme une folle en remontant vers la rue de Rivoli, je n’en sais plus rien mais c’était la fin de la guerre Hitler ne nous ferait plus de mal….
Nous ne savions pas encore que la plupart de ceux qui nous avaient été arrachés ne reviendraient pas
Certains d’entre ceux qui liront ce post se souviennent probablement de ‘’Poupèlè ‘’. C’était une toute petite bonne femme. Elle habitait avec son fils Paul Tempelhof et son mari, un ancien légionnaire suisse qui l’avait épousée pour lui éviter d’être expulsée, le brave Gium Indermaur, RIP, qui avait beaucoup aidé les Juifs de l’immeuble pendant la guerre.
En face il y avait l’épicerie crèmerie de ‘’Pèssèlè’’ ‘’zal ‘’ maman de Giltele Szapiro et de Surele Castel et qui n’est pas revenue.
Que de souvenirs me reviennent sur ceux du 4 dont les cendres se mêlent à la terre d’Auschwitz ou d’autres lieux de mort.
Le 8 mai pour moi c’est la joie mêlée à la tristesse.
Henry Battner est depuis 1987 le président de l’Union des Sociétés Juives de France, Président et Co-Fondateur de Yiddish Sans Frontière depuis 2006, Président et Co-Fondateur à Sauvegarde & Mémoire – Norbert Dana, membre bénévole du FSJU, du CRIF, de l’AUJF.
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