Des multiples variations du silence…
En ce jour de yom hashoah, qui commémore le douloureux souvenir de la shoah, cette partition jouée au violon par l’illustre virtuose perlman, me transperce le coeur… Elle me semble prolonger à l’infini cette sirène qui a retenti ce matin en Israel.. elle me parait faire écho au silence immobile des deux minutes durant lesquelles les citoyens israéliens ont communié dans une même ferveur.. deux minutes d’éternité!!!
J’aime profondément la noblesse de cet instant, de ce recueillement, de ce cri muet que les mots seraient bien impuissants à exprimer… seul, en effet, le silence peut restituer l’expérience shoatique sans la trahir… ce silence-là n’est pas inerte, il a un sens, une résonance… ce silence impénétrable est énergie…
Il est le silence d’Auschwitz…
I est le silence de l’abime, où tant d’âmes ont sombré… Il est le silence de la page blanche… Il est le silence des nations et des hommes, qui se sont tus devant l’infamie… Il est le silence de Dieu, qui s’est éclipsé en cette occurence…
Seul ce silence dense et opaque succédant à la sirène peut rendre compte de cette conjonction de silences qui ont prévalu, alors que tant de Juifs agonisaient dans une totale déréliction…
Des hommes, femmes, enfants seulement coupables d’être Juifs, portant la seule faute de leur appartenance ontologique!!!
Le comment-taire doit précéder le commentaire
Le comment-taire doit donc précéder le commentaire.
Demain, plus tard, il sera temps de briser cette allégeance au silence, cet exil de la parole. Demain, les mots dits pourront évoquer les maudits…
Demain, les paroles restées enfouies dans leur prison supplanteront nos larmes qui sourdent…
Demain, la force du témoignage reprendra ses droits… Et seule l’obstination du témoignage, de la mémoire pourront vaincre l’obstination de la dénégation, de la minoration, du relativisme…
Car le monde ne doit pas oublier que cela fut…
Le monde ne doit pas oublier ces 6 millions de victimes innocentes, dont la seule sépulture est notre mémoire…
Et le monde doit savoir que plus jamais nous ne succomberons à la résurgence des démons antisémites…
Mais aujourd’hui, Vive l’Auguste silence, ce temps suspendu que traduit si bien le violon de Perlman!!!
Je suis de votre avis quant à cette notion de comment-taire qui doit précéder à toute initiative
En écho la lecture du viollon d’Auschwitz m’a profondément heurté
Qui peut s’arroger
Le droit de romancer ?
Même si je fais erreur je n’ai retrouvé aucun sens critique sur cette démarche particulièrement nauséeuse selon moi
Mais en ce jour je me joins à vous et je retourne au silence
Merci pour votre parole qui raffermit ma pensée isolée