Je me demande si les psychologues ou sociologues ont déjà pensé à analyser le comportement des foules confinées. Je suis frappée de lire ici et là que le confinement a sur nous tous des effets à peu près semblables…
Et ça me rassure d’une certaine façon… Parce que dans mon cas c’est :JE NE FAIS RIEN DE MES JOURNÉES !
Je dirais même que cette routine du rien, cette logique d’économie de moyens, se ritualise, s’enkyste : réfléchir aux repas, faire un peu de gym, lire tout et rien sur les écrans et bien sûr les programmes de télé… Voilà mon quotidien sans grande variation.
Cette routine du « rien », cet état « suspendu »
Et je me sens incapable de faire plus! Ce confinement me/nous plonge dans un état d’apesanteur, suspendu, dans un temps arrêté, un temps hors du temps…
Nous avons pourtant tous quelque chose en cours à achever: un livre à lire, un coin de maison à ranger, des papiers à traiter, un article à finir, un peu de bricolage et/ou de couture…
Et pourtant ce temps qui nous est « donné » nous ne le mettons pas à profit. Nous procrastinons, remettons à demain…
Un peu comme lorsqu’on est dans un avion long-courrier
Ce n’est pas de la flemme, ce n’est pas de l’inquiétude, c’est une sensation étrange, la sensation d’être ailleurs, de flotter dans autre espace/temps. Au fond c’est un peu comme lorsqu’on est dans un avion long-courrier : on perd la notion du temps, on ne sait plus dans quel fuseau horaire on se trouve, si le voyage va bientôt s’achever ou si on n’en est qu’au début… On fait quelques pas dans l’allée pour essayer de se dégourdir les jambes. On retourne à son fauteuil pour essayer de dormir. On regarde quel film est à la disposition des voyageurs. On passe le temps à boire et à manger. Je ne sais pas comment ni quand ce confinement va cesser …
J’aimerais bien savoir à quelle heure on va atterrir.
Françoise Laborde est journaliste, écrivaine et présentatrice de télévision française
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