Michel Rosenzweig. Vie et mort en Belgique sous Covid-19 : deuxième pays au monde en taux de mortalité

Le Covid-19 est décidément un grand révélateur: clivages, divisions, fractures, socio-politiques, socio-économiques etc. Aucun pays n’y échappe. La Belgique non plus. Mais voilà, il est de tradition médiatique d’ignorer systématiquement ce pays pourtant un des pays fondateurs du marché commun et de l’UE avec sa capitale Bruxelles également capitale de l’UE.

Le silence des media

Et pourtant depuis le début de cette pandémie déclarée urgence prioritaire, aucun média français et étranger n’évoque la situation particulière qui règne ici en Belgique. Pour des raisons qui demeurent énigmatiques, hormis lors d’un événement spectaculaire comme la mort d’un Roi ou lors de l’affaire Dutroux, ou encore en 2016 pour les attentats du métro et de l’aéroport de Bruxelles, la Belgique passe à la trappe de l’information.

Or, la Belgique n’est qu’une pâle copie de la France sur bien des points. Ainsi, la Belgique suit toujours la France dans de nombreuses décisions, comme celle du confinement qui a suivi celui de la France juste le lendemain. Aussi, la gestion de la crise sanitaire en Belgique est-elle très proche de celle de la France : mêmes mesures de confinement (mais pas de document pour sortir), réseau hospitalier surchargé mais pas encore saturé, mêmes constats dans les structures de soins (Unités de soins intensifs), confinement à géométrie variable selon les zones de droits et de non droits, émeutes de rue dans un arrondissement bruxellois samedi suite au contrôle d’un jeune à moto qui s’est tué contre une voiture de police et au cours desquelles un policier s’est fait désarmer et voler son arme par un habitant du quartier qui n’a toujours pas été retrouvé, abandon des véhicules de police et scènes de guérilla urbaine.

Mais le covid-19 a aussi révélé l’état actuel de la Belgique devenue ingouvernable depuis les dernières élections de mai 2019 (ici un lien vers un article qui en parle dans Causeur https://www.causeur.fr/belgique-vlaams-belang-extreme-droite-161928).

Depuis le début de la crise c’est le gouvernement fédéral en affaires courantes qui a reçu les pleins pouvoirs pour six mois et c’est Sophie Wilmès, mouvement réformateur libéral, qui a été désignée premier ministre après le départ de Charles Michel promu à la présidence du Conseil européen. Les tensions communautaires se sont donc invitées dans la gestion de la crise, mettant en opposition les conceptions culturelles différentes et les conflits d’intérêts économiques et politiques. La disparité entre la Flandre et la Wallonie s’exprime dans la comptabilité épidémiologique: 18000 cas en Flandre et 9000 en Wallonie, sans pouvoir l’expliquer à l’heure actuelle.

On compte au total 4157 décès dont 2029 (49%) en Flandre, 1491 (36%) en Wallonie, et 637 (15%) à Bruxelles. Or dans ces comptes rendus quotidiens, il manque curieusement une donnée très importante, celle du taux de mortalité par million d’habitants. Est-ce un oubli? Non bien entendu. Tous les observatoires épidémiologiques internationaux sérieux et renommés reprennent comme indicateur important le taux de mortalité. Ce dernier est en principe calculé en divisant le nombre de morts par la taille de la population générale, sans distinguer le nombre de cas contaminés. Pour l’Espagne cela donne 379 personnes/million, pour l’Italie 338. Ces deux pays étaient jusqu’à aujourd’hui les deux premiers pays au monde comptant le plus grand taux de mortalité. Ce matin, la Belgique a dépassé l’Italie avec un taux de 358/million.

Toujours: le silence des media

Mais qui en parle en Belgique et ailleurs ? Personne. Pour la première fois, la presse française a évoqué il y a quelques jours la Belgique lorsque la barre des 3000 morts a été atteinte. Le lendemain, la RTBF consacrait un article pour réfuter la pertinence de la notion de taux de mortalité et ainsi minimiser ce sinistre score qui ternit l’image du pays. (voir article ici https://www.rtbf.be/info/societe/detail_coronavirus-la-belgique-l-un-des-pays-les-plus-touches-emmanuel-andre-nuance?id=10480484&utm_source=rtbfinfo&utm_campaign=social_share&utm_medium=fb_share&fbclid=IwAR2y_0ZnZtLwaTWGEAAKzVg-dWWYPXvlc34jZqaFA8oKqBxYQYcDWD-HCfs )

La Belgique, comme la France, l’Italie et l’Espagne, n’a rien vu venir

Les pouvoirs publics et les média officiels auront beau essayer de détourner ces chiffres et leur faire dire autre chose par pur nationalisme, rien n’y fera. Doit-on mettre en cause la capacité hospitalière? Actuellement elle n’est pas encore saturée. D’autres facteurs comme ailleurs interviennent, notamment la densité de population, l’âge, mais est-ce suffisant pour expliquer ce taux? Non, car d’autres pays de même taille de population et de densité de population égale ou supérieure ont un taux de mortalité bien plus bas. Exemple: 379/Kms carré pour la Belgique, 413 pour les Pays-bas, Pays-bas : pop 17 134 872 2 520 décès, taux 147/ Million.Comparaison des entités à taille de population égale, Suisse: 8 654 622 1002 décès, 115,8/ Million, Suède: 10 099 265 870 décès, 86/ million, Portugal 10 196 709 435 décès, 42,7/ million, Autriche 9 006 398, 319 décès, 35.4/Million

La Belgique a un réseau sanitaire très performant, des hôpitaux universitaires de renommée internationale, un personnel soignant de très haut niveau et des laboratoires capables d’effectuer des milliers d’analyses par jour.

Mais voilà, la Belgique comme la France, l’Italie et l’Espagne n’a rien vu venir et a laissé pénétrer ce virus sur son territoire sans aucune mesure épidémiologiques élémentaires, protéger (masques) dépister (tests), isoler et traiter, victime d’un système gouvernés par l’imprévoyance, le déni, l’irresponsabilité, l’orgueil, la volonté de pouvoir, le mensonge, et l’indifférence au sort d’autrui, les sept péchés capitaux dénoncés par Christophe Goosens dans un article très complet et pertinent. Un mille feuilles assaisonné à la mode communautaire belge.https://www.contrepoints.org/2020/04/12/368929-covid-19-les-sept-peches-capitaux-du-gouvernement-belge?fbclid=IwAR0Wj7bndwyRV-TfLVhqWiQqZJ1sVxFp_5tUn9xIsP1wcOD4rkeqPmvuTDA

Pourquoi est-ce au coeur de l’Europe que l’on meurt le plus du Covid-19?

Trop tard donc. Qu’on le veuille ou non, il va bien falloir comprendre pourquoi c’est au coeur de l’Europe que l’on meurt le plus du Covid-19. Etre deuxième au monde dans ce funeste classement est une honte et un déshonneur pour un des pays fondateurs de l’UE. Un pays qui compte pas moins de 9 ministres de la santé dont un ministre fédéral. Et il faut que cela se sache.

Michel Rosenzweig

Michel Rosenzweig, philosophe de formation (histoire de la philosophie, ULB) et psychanalyste, s’intéresse à  la géopolitique, et notamment aux enjeux relatifs à la montée de la nouvelle judéophobie inscrite dans l’idéologie de l’islam politique radical et conquérant. Il a, par ailleurs, travaillé dans le domaine de la recherche sur les psychotropes (drogues légales et illégales, médicaments) pendant de nombreuses années, en se spécialisant dans la gestion des consommations, des comportements à risques, des dépendances et des addictions, et  a publié à ce sujet: Notamment  Drogues et civilisations, une alliance ancestrale, préfacé par le Prof. Bernard Roques de l’Académie des Sciences de Paris, De Boeck Université, Paris Bruxelles, 2008.

Rosenzweig écrit pour Metula News Agency, Guysen news international et Causeur.

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2 Comments

  1. Vous ne comptez pas les décès en MRS, évidemment, rien ne m’étonne, il est de 2029. Domicile 18, autre 22, inconnu 119, total 4440. Par million d’hab 4440/11 589 623 = 383.1 chacun ses standards épidémiologique. Personnellement je préfère ceux des instituts de références internationales qui ne sont pas aux ordres du gouvernement. https://www.mediterranee-infection.com/covid-19/?fbclid=IwAR0C16ndXPoWvTvzk7lNf7WL3qLcgQIEtWhpkX-YKJg7kNzNrbNsJrZ5Kvg

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