Une vérification entreprise par InfoEquitable permet de constater que la densité de population à Gaza est bien moindre que ce que laisse entendre l’Agence France-Presse. C’est l’un des clichés récurrents diffusés par les médias à propos de la bande de Gaza.
Le territoire est régulièrement qualifié de « surpeuplé », à tel point qu’il ne viendrait aujourd’hui à personne l’idée de contester ce qui est considéré comme une évidence.
Il ne s’agit bien entendu pas de nier les difficultés de la vie d’une grande partie des Palestiniens de Gaza, en raison de la mainmise du Hamas qui a imposé sa loi sur ce territoire et des restrictions de passage aux frontières, à la suite des tirs incessants de milliers de roquettes sur les villes israéliennes.
Gaza est-elle en revanche « surpeuplée », la population y est-elle « parquée » ?
Qu’il soit permis d’en douter. Le « surpeuplement » de Gaza est l’une des images mises en avant pour décrire la difficulté dans laquelle vivent les Gazaouis et apporter un début de justification à la politique agressive du Hamas à l’égard d’Israël.
Le 22 mars dernier, l’Agence France-Presse (AFP) a ainsi diffusé cette dépêche (ici reproduite sur le site du Point) consacrée aux répercussions de la crise du coronavirus dans le territoire palestinien.
Selon l’AFP, qui cite des « experts », la bande de Gaza serait particulièrement menacée par l’épidémie de Covid-19, notamment « en raison de sa très forte densité de population ».
Cela fait en réalité des années que l’AFP évoque cette surpopulation à Gaza, comme s’il s’agissait d’un fait établi.
Déjà en janvier 2009, dans cette dépêche reprise par le journal toulousain La Dépêche, l’AFP écrivait :
Pour décrire cette surpopulation, l’AFP n’hésitait pas à écrire: Dans ce territoire exigu de 362 km2, situé en bordure de la Méditerranée, s’entassent 1,5 million de Palestiniens, soit l’une des densités les plus fortes au monde.
La constance de l’AFP …
Onze ans plus tard, l’AFP fait preuve d’une grande constance puisque sa dépêche du 22 mars indique que « Deux millions de Palestiniens s’entassent dans cette étroite bande de terre ».
Qu’en est-il réellement aujourd’hui de cette densité de population ?
Sur quoi l’AFP se fonde-t-elle pour affirmer que la densité de Gaza serait l’une des plus fortes au monde ?
S’agit-il d’une statistique dûment analysée et recoupée ou d’un « élément de langage » repris et diffusé sans plus de vérification ?
Densité de population à Gaza : les vrais chiffres
Après avoir longuement cherché, nous avons fini par trouver les statistiques les plus récentes.
Elles émanent des services officiels palestiniens.
Selon le Bureau central palestinien des statistiques (PCBS), deux millions de personnes vivent aujourd’hui dans la bande de Gaza.
A la date du 30 mars 2020, la densité de population dans la bande de Gaza estimée par le PCBS est de 5.533 personnes au kilomètre carré.
Les services officiels palestiniens avancent qu’il s’agit-là « de la densité de population la plus élevée au monde ».
Cette dernière affirmation ne repose sur aucune comparaison ni démonstration sérieuse.
Les dépêches de l’AFP s’en font pourtant l’écho.
5.533 personnes au kilomètre carré, c’est en réalité une densité de population très modérée.
A titre comparatif, il existe à travers le monde des villes très densément peuplées comme Dacca, au Bengladesh (47.000 h/km2) ou Manille aux Philippines (43.000 h/km2 ).
Plus parlant encore pour nos lecteurs français : la densité de population de Paris intra-muros, qui abrite justement avec un peu plus de 2 millions d’habitants une population comparable à la bande de Gaza, est de 21.067 habitants au kilomètre carré.
Un territoire pas homogènement peuplé
Certes, objectera-t-on, la bande de Gaza n’est pas homogène. Elle est composée de zones urbaines où vivent les populations, mais aussi de zones agricoles.
Comme le montre cette carte issue d’un rapport de l’ONU (2014), la population se concentre sur quelques zones urbaines – Gaza, Khan Younis, Rafah.
De larges parties du territoire abritent une population très clairsemée, inférieure à 5 habitants au km2.
La principale agglomération urbaine est Gaza-ville, pour laquelle aucune statistique récente n’est disponible.
Selon les derniers chiffres disponibles sur Wikipedia, qui datent de 2017, 590.481 personnes vivaient à cet époque à Gaza ville.
D’après le Bureau central palestinien des statistiques, le taux de croissance de la population à Gaza ces dernières années serait lui de l’ordre de 2,9%.
Si on applique ce taux de croissance sur la dernière décennie écoulée, on peut estimer que 643.000 personnes habiteront la ville de Gaza à la fin de l’année 2020.
Gaza-ville: Un taux très en deçà de la « surpopulation »
Le territoire de la ville de Gaza étant de 45 km2, cela donne une densité de population de 14.296 habitants au km2. C’est naturellement plus élevé que la moyenne de la bande de Gaza, mais cela demeure un taux très en deçà de la « surpopulation ».
C’est dans les « camps de réfugiés », où les descendants de réfugiés sont cantonnés sous assistance onusienne depuis 70 ans, que l’espace manque le plus. Là, des choix politiques d’urbanisation ont pu créer, localement, des poches de densité de population élevée.
D’après l’UNRWA qui gère les habitants, le camp de Jabalia, au nord de la ville de Gaza, abrite 119.990 habitants sur 1,4 km2 : soit 81.400 h/km2. Le camp d’al-Shati abriterait lui 85.628 habitants sur 0,52 km2 : 164.600 h/km2…
Mais même ces chiffres, à prendre avec prudence quand on sait que l’UNRWA a été accusée de lourdement surévaluer le nombre de personnes qu’elle assiste au Liban voisin – ne sont pas des records mondiaux.
Des bidonvilles comme Kibera, au Kenya, ou Dharavi, en Inde, dépassent ces valeurs. Il est difficile de trouver des sources fiables mais des densités dépassant 300.000 h/km2 sont évoquées dans les deux cas.
Loin, très loin, des 5.500 h/km2 de la bande de Gaza…
Affirmerque Gaza est « surpeuplée » est une manière insidieuse d’alimenter l’image mensongère d’une « prison à ciel ouvert »
Après ce rapide tour d’horizon, une chose semble en tout cas établie : la bande de Gaza n’est pas « surpeuplée » et les deux millions de Gazaouis ne s’y « entassent » pas.
La fermeture des frontières et le blocus (relatifs, puisque les marchandises entrent et sortent de Gaza quotidiennement) relèvent d’autres problèmes sécuritaires, bien réels.
Affirmer – contre l’évidence – que Gaza est « surpeuplée » est une manière insidieuse d’alimenter l’image mensongère d’une « prison à ciel ouvert », situation dont les Israéliens sont rendus responsables par la propagande palestinienne.
InfoEquitable continuera sans relâche son travail de veille médiatique pour éviter que de telles contre-vérités ne soient diffusées par les médias français au premier rang desquels l’Agence France-Presse.
Source: InfoEquitable. 12 avril 2020.
Image : Wikimedia Commons
Propagandstaffel ! Das. L’AFP est bien un organisme d’Etat ? Il me semble que oui, hélas.
L’Agence France Palestine pourtant payée par nos impôts truffée d’ultra- gauchistes sont vraiment pathétiques les idiots utiles du Djihâd islamique qui veut nous dominer et demain nous réduire en esclavage eux les premiers