Astrid de Villaines. La Une du Parisien, avec quatre hommes, choque sur tous les bords

La une du Parisien sans aucune femme choque à gauche et dans la majorité

De la France Insoumise à LREM, les voix ne manquent pas pour dénoncer cette vision du “monde d’après”.

C’est une Une qui n’est pas passée inaperçue. Le Parisien, dans son édition du 5 avril, tente de se projeter vers “le monde d’après” crise du Covid-19 et met en avant quatre personnalités censées “raconter le monde d’après”. L’ancien ministre et actuel commissaire européen Thierry Breton, l’essayiste Yascha Mounk, le généticien Axel Kahn et le climatologue Jean Jouzel.

Problème: les quatre hommes qui sont à l’honneur démontrent un “nouveau monde” bien uniforme et sans aucune femme et que la parité dans les médias commençait à peine à poindre le bout de son nez avant la crise du coronavirus le “monde d’après” proposé par le journal est loin de plaire, sur tous les bords politiques et au-delà.

Les réactions n’ont pas tardé sur les réseaux sociaux pour dénoncer l’incongruité de cette première page. Elle a notamment réuni contre elle des femmes politiques de tous les bords. À gauche, la députée Clémentine Autain ironise: “Ça commence bien ’le monde d’après, Le Parisien! Qui ne va quand même pas féminiser, rajeunir et colorer les voix autorisées à donner leur avis sur l’avenir…”

“Non, le monde d’après ne s’écrira pas sans elles”, réagit Aurore Bergé, députée LREM des Yvelines et rapporteure de la loi sur l’audiovisuel. Elle rappelle que “les femmes sont en première ligne du monde d’aujourd’hui”, évoquant sans doute les caissières ou aides-soignantes au front et souvent sans protection pour continuer à faire vivre le pays.

Sa collègue du même groupe et présidente de la commission des Lois, Yaël Braun-Pivet, invoque même Simone de Beauvoir pour dénoncer un recul majeur. “N’oubliez pas qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en cause.”, “Les femmes ont-elles déjà perdu le droit de penser le monde d’après?”, s’interroge l’avocate de formation.

“Un monde sans femme, c’est votre vision. C’est pathétique”

La sénatrice centriste de l’Orne, Nathalie Goulet, s’est aussi émue de cette couverture et s’étonne que la rédaction en chef ne s’en soit “même pas rendu compte”. “Un monde sans femme, c’est votre vision, c’est pathétique”, a tancé la parlementaire.

Parisot et Hirsch choqués

Première femme à diriger le Medef en 2005, Laurence Parisot non plus n’a pas apprécié. Elle relaie le message de Martin Hirsch, rare homme public à dénoncer le manque de parité du journal pour dénoncer cette Une avec le #Jamaissanselles utilisé dans le monde dans l’entreprise pour favoriser la parité.

Le patron de l’AP-HP qui s’était inquiété un peu plus tôt de voir “trop de monde dans les rues” à l’heure du confinement relève que “4 hommes sont à la une”. Et demande: “Le monde d’après serait un homme sans femmes?”. Si c’est le monde de demain, vivement après-demain!

À voir également sur Le HuffPostSur l’égalité femmes-hommes, Macron ne donne toujours pas le bon exemple

Source: Huffington Post. 5 avril 2020.

Astrid de Villaines

Astrid de Villaines est journaliste politique.

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1 Comment

  1. Polémique pitoyable. Même pas au niveau des pâquerettes. Quant à Clémentine Autain, islamo-fasciste aussi soumise qu’une femme portant la burqa…Au fait quelle est la chaîne de réinformation qui paraît-il (je ne regarde plus ce genre de programme) l’invite sans cesse ? BFMTV of course !

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