Erick Lebahr. De l’art du confinement! Aux confins d’une mine déconfite et d’une espérance inébranlable…

De l’art du confinement! Aux confins d’une mine déconfite et d’une espérance inébranlable…                                                                                 

Dans l’attente imminente d’un vaccin israélien, probablement testé dès le premier juin, Israël peut s’enorgueillir d’être ( pour l’instant) en tête d’un classement des pays les plus performants au monde, face à la crise sanitaire d’une ampleur inédite. il est vrai que les mesures drastiques prises très tôt par les autorités israéliennes ont, pour l’instant, porté leurs fruits… (un classement établi par un consortium d’organisations opérant dans le domaine des nouvelles technologies)… toutes choses étant relatives, « seulement » 7428 malades, « que » 39 décès du fait du coronavirus, à l’heure des présentes lignes…                                                                                

Dans ce contexte toutefois incertain, notamment quant à la durée du confinement en cours, alors même qu’il convient de rester très vigilant, la population israélienne est traversée par toute une gamme de sentiments les plus divers.                                

Comment pourrait-il en être autrement lorsque votre quotidien est désormais limité à quatre murs, lorsque votre horizon n’est bien souvent qu’une rue? Soudainement, la pandémie l’a fait basculer dans un monde virtuel, télétravail, études suivies via internet, conversations whatsApps…

Des proches si lointains, pourtant tellement présents!              

Cependant, au-delà cet éloignement physique forcé à l’heure de la fameuse « distanciation sociale« , l’irruption fracassante de monsieur corona n’a pas généré de distance morale entre les citoyens ( hormis chez certains religieux ultra orthodoxes , scandaleusement rétifs aux consignes de confinement obligatoire)…                                                                        

De l’isoloir ( enfin déserté, suite à un ultime round d’interminables élections) à l’isolement, les Israéliens réapprennent l’exercice de liens plus authentiques entre eux,moins superficiels. En effet, la solitude obligée requiert de trouver en soi-même un espace de résonance profond qui nous met en lien avec le monde…

Devant l’inéluctabilité de la situation, le virus du fatalisme a aussi son gel hydroalcoolique, la volonté.                                    

C’est ainsi que le chant collectif entre voisins s’avère être un inestimable antidote au désarroi, un sésame magique pour conjurer les assauts intrusifs de cette fleur du mal qu’est le coronavirus. Ainsi, les résidents découvrent que les murs ne sont que des membranes de protection, pas des blindages hostiles… Dés lors, d’une loft story à une love story, fût-elle intermittente, il n’y a qu’un pas… lorsque les planètes s’alignent, de splendides clameurs s’élèvent des fenêtres, des balcons, porteuses de messages d’espoir et d’amour.

Reléguer au grenier son étoile jaune pour lui substituer une étoile d’or…    

De l’expérience de ce désastre inouï peut naître alors une pure exaltation… De la routine d’un quotidien étroit peut jaillir une métaphysique… Le peuple juif incarne à merveille la métaphore de la résilience, cet art de revenir de tout… cet art de transcender les éléments les plus négatifs pour en extirper une forme  de quintessence… cet art de transfigurer , de sublimer ce que chaque épreuve, aussi terrible soit-elle, recèle en elle même de positif… cet art de muer des vents contraires en des souffles porteurs… cet art de se réinventer sans cesse… cet art de magnifier les vicissitudes de l’existence, pour en sortir grandi, plus fort… cet art de toujours croire en sa bonne étoile, de reléguer au grenier son étoile jaune pour lui substituer une étoile d’or…    

A l’orée des prochaines fêtes de Pessah qui, cette année, ne ressembleront à aucune autre, jamais la rituelle question « manichtana » n’aura une telle acuité…

Les quatre questions, plus familièrement désignées par leurs premiers mots, ma nishtana, sont l’un des rites traditionnels du seder de Pessa’h.

Manichtana? « En quoi  cette nuit est-elle différente des autres »?? Formulons le voeu que chacun garde précieusement ces réflexions au plus profond de son coeur, pour y puiser une source d’inspiration intarissable…                  Ces résidents qui communient dans une même liesse, dans une même ferveur, ont probablement intériorisé ce que signifie le mot « seder« ( ordre): le seder nous intime de mettre de l’ordre dans nos vies. Pour que demain soit meilleur qu’hier, qu’avant hier…

Nul doute que leurs chants profonds sont mus par cette espérance diffuse que cette épreuve hors normes et qui est loin d’être achevée les projette vers un avenir plus fécond…                                                

De l’art du confinement… De la valeur transcendante de la fêlure!!!

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