Si, en apparence, de nombreux dirigeants politiques et plusieurs capitaines d’industrie donnent l’impression d’avoir intégré “la règle verte”, un lent écocide se poursuit. Contre le greenwashing, Rémi-Kenzo Pagès enquête et décrypte.
L’homme a abattu toutes les frontières virales. L’épidémie de Covid-19 en est la démonstration : les prévisions scientifiques se réalisent, et l’effondrement de la biodiversité s’accompagne de pandémies plus fréquentes et désastreuses. Parce que la crise sanitaire liée au coronavirus résulte de la catastrophe écologique, Le Média a interrogé différents spécialistes, unanimes concernant les dangers qui nous guettent.
Ce qui nous attend pourrait être pire encore, si la société ne décide pas de s’attaquer aux racines du mal. La pandémie de Covid-19 résulte des impacts de l’humain sur la planète : déforestation, braconnage, étalement urbain, agriculture intensive… autant de phénomènes qui expliquent les migrations animales, et les contacts inter-espèces de plus en plus courants.
Les forêts abritent des millions de maladies (1,7 millions de virus inconnus dans la faune sauvage selon le Globale Virome), qui pullulent dans le règne animal : les zoonoses. En rencontrant certains animaux que l’Homme n’est pas censé côtoyer, celui-ci s’expose à de nouveaux virus. Et s’ils s’adaptent à l’homme, comme le dernier coronavirus capable de sauts d’espèces, alors les conséquences peuvent être calamiteuses.
Les sociétés humaines ne semblent pourtant pas percevoir le signal d’alarme. La rage, la maladie de Lyme, le Sida, Ebola, autant d’alertes qui auraient dû nous interpeller. Et malgré les appels de la communauté scientifique, des écologues et des épidémiologistes, tout a continué comme si de rien était. Alors que les menaces se faisaient chaque fois plus alarmantes, que les épidémies s’exportaient de plus en plus, que l’OMS annonçait l’imminence d’une pandémie, l’impact de l’homme sur la nature s’amplifiait, accentuant les risques sanitaires.
Pour comprendre le lien entre effondrement écologique et émergence de nouvelles maladies, Le Média a interviewé quatre scientifiques issus de quatre spécialités différentes mais dont les recherches ont en commun d’étudier les causes de ces maladies :
- Philippe Sansonetti, microbiologiste et professeur au Collège de France
- Cécile Aenishaenslin, Vétérinaire épidémiologiste, Université de Montréal
- Jean-François Silvain, Président de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité et membre de la délégation française de l’IPBES
- Serge Morand, Ecologue de la santé, CNRS et accueilli au Cirad en Thaïlande
Le Coronavirus est ce que le chercheur Philippe Sansonetti appelle une maladie d’anthropocène, c’est à dire résultant de la présence de l’homme sur la planète.
Elle est une maladie de la mondialisation selon les termes de Serge Morand, écologue de la santé basé en Thaïlande. Elle doit nous obliger à réfléchir à notre rapport à l’environnement, parce que à terme, ces pandémies remettent même en cause la survie de l’espèce humaine, lance Jean-François Silvain, spécialiste de la biodiversité. Il va falloir penser à l’après, c’est tout un modèle de société qu’on doit remettre en doute. C’est une critique systémique qui s’impose, d’après Cécile Aenishaenslin, qui étudie l’émergence de maladies au Canada.
Des événements qui nous montrent comme la crise sanitaire ne peut être déconnectée de la crise écologique ni de la crise du capitalisme.
Source: Le Media. 29 mars 2020.
arrêtons de dire n’importe quoi. Au 14ème siècle lors de la pandémie de peste venant de Chine, il n’y avait pas de pb écologique.
Indépendamment de la question du coronavirus la 6ème extinction de masse est une réalité et je remarque au passage que les débiles pseudo-écologistes se soucient fort peu de la condition animale. Il est possible que dans moins d’un siècle il n’y ait plus d’abeilles ni d’oiseaux sur terre… le vingt et unième siècle est bel et bien le siècle des Ténèbres : à la barbarie sociétale et à l’obscurantisme idéologique s’ajoute un massacre de la vie animale historiquement sans précédent. Par ailleurs la maltraitance animale dans les élevages intensifs s’accompagne de scandales sanitaires qui rejaillissent sur le consommateur. On en parle très peu mais beaucoup plus de gens tombent malades voire meurent à cause de ces scandales alimentaires que du coronavirus.