Il a usé, voire abusé de l’anaphore, mais peut-être le fallait-il, au vu de l’inconscience de nombre de nos compatriotes. Nous sommes en guerre, ont ainsi pu entendre les doux rêveurs, les ados et les enfants aussi.
Nous sommes en guerre contre l’épidémie, a-t-il martelé au vu de l’accélération du Covid-19.
Le Président s’est ainsi adressé aux français, lors d’une deuxième allocution solennelle en l’espace de quatre jours.
Pour tenter de freiner l’accélération de la pandémie, il a annoncé le confinement généralisé des Français, sans toutefois prononcer « le mot », le report du second tour des élections municipales, la suspension de tout projet de réformes, notamment l’épineux dossier des retraites.
S’exprimant en direct depuis l’Élysée, le chef de l’État a annoncé un renforcement des mesures de confinement pour une durée d’au moins 15 jours : les déplacements seront fortement réduits et le gouvernement annoncera dès ce soir les modalités d’application de ces mesures, modalités qui s’avèrent strictes : nous n’irons pas au parc ni voir nos copains.
Le Président a été concret : il aidera le Grand Est, l’armée sera mobilisée, le personnel de santé sera assisté : hôtels et taxis seront à la charge de l’Etat, les entreprises ne seront pas laissées sur le carreau, un hôpital de campagne sera construit en Alsace, l’Etat fournira 300 milliards d’euros de garanties bancaires aux entreprises et les frontières de l’UE et de l’espace Schengen seront fermées pendant 30 jours en accord avec les autres Etats européens. Il a donné des dates concernant la disponibilité des masques, il a été concret et a donné des exemples pour passer ce temps : lire. Appeler nos proches. Se cultiver. La cuisine, le salon, le Président a voulu définir et imager ce qu’était … un confinement.
Nous voilà, comme nous le réclamions, devant vivre comme nos amis Italiens ou Espagnols : Le Conseil scientifique en a décidé ainsi pour endiguer la pandémie.
Le PM va prendre la parole pour préciser tout cela. Des sanctions sont annoncées pour les contrevenants aux mesures prises dès mardi midi.
Je ne sais pas si notre Grand Erudit abuse de l’anaphore: les personnages de Labiche, quand ils connaissaient un grand trouble, buvaient un grand verre d’eau sucrée, M Macron semble de plus en plus exalté par le miel narcissique. Nous avons donc une deuxième guerre, après notre blitzkrieg contre le terrorisme.
Pour commencer, mon beau père de 89 ans, dans un petit village normand, peut toujours compter sur son aide médicale mais son aide ménagère est consignée, sa fille ne peut plus le visiter. D’autres cas, innombrables, sont créés. Je n’ai aucune confiance dans les hommes faibles qui sont fascinés par l’autorité militaire et ce volontarisme exalté m’inquiète et créera plus de peur que de réconfort.
Mieux vaut l’anaphore que la métaphore.
Et mieux vaut la métaphore que la métastase.