Le jour des élections, une vidéo virale présentait une petite fille, Amalya. Yaïr Lapid lui demande pour qui elle vote, elle lui répond : « Pour Bibi ». Lapid répète après elle, déçu :« Pour Bibi », mais là il sourit, puis se met à rire. Le sourire montre deux vérités : la première, il est impossible de ne pas aimer Amalya, la seconde, Lapid ne croit pas vraiment que Bibi c’est Erdogan.
Lapid a adopté, pour ses besoins politiques, un personnage agressif, médisant, qui coupe les têtes. Mais en un instant d’authenticité, le personnage s’est fissuré et a ri d’une phrase de petite fille à ses dépens et au bénéfice de Netanyahou. Au même moment, Lapid est devenu ce que tout politique en Israël essaie de ne pas être : aimable et humain.
Peut-être parce que nous avons une collection de généraux en politique et peut-être parce que tout le monde essaie d’imiter Netanyahou, qualifié de froid et sans émotion, par ses adversaires, que le parler militaire est entré dans la politique israélienne. Aimable et humain ? Taisez-vous et mettez-vous au garde-à-vous ! Les généraux veulent prouver qu’ils agissent, et s’ils le décident, nous serons tous punis à rester pour Shabbat.
Et en effet, cela fait presqu’un an que tout le pays reste pour Shabbat. Nous n’avons pas de gouvernement, pas de ligne politique, pas de ministres, pas de décisions franches. Nous allons vers une crise sanitaire mondiale dont personne ne connait les conséquences, le Moyen-Orient est compliqué et se complique, une année électorale aux Etats-Unis, le plan du siècle, les institutions de l’Etat se dégradent, l’économie est en détresse. Mais ces jours-ci, aucun roi ne règne sur Israël, et chaque employé fait ce que bon lui semble. Parce qu’au lieu de diriger le pays, les politiques tentent, sans succès, de gagner les élections. En lieu et place d’une direction politique nationale et responsable, nous avons des propagandistes déterminés.
C’est tellement dommage, c’est si irresponsable, mais surtout, c’est un défilé d’imbéciles, parce que si l’on regarde l’image globale, les résultats des élections sont clairs et sans appel.
Les petits détails des élections sont passionnants. Le Likoud et Bleu Blanc étaient à égalité, puis Bleu Blanc est devenu le plus grand parti, et maintenant c’est le Likoud. A la droite du Likoud, des listes se sont formées et la gauche aussi s’est divisée avant de s’unir. Liberman, faiseur de rois, a gagné trois mandats puis en a perdu un et le taux de participation chez les Arabes a augmenté. Les détails sont intéressants mais ils témoignent juste du passage de centaines de milliers de voix d’un endroit à un autre.
La véritable image, celle de millions d’électeurs, est la même au bout de trois tentatives : deux grands partis, au coude à coude, au centre de la carte politique qui n’ont, ni l’un ni l’autre, un assez grand bloc, mais qui peuvent ensemble former un gouvernement.
Sur le plan idéologique, il n’y pas de grandes différences entre le Likoud et Bleu Blanc, comme cela avait pu être le cas entre le Likoud et les Travaillistes. C’est justement pour cette raison que la campagne a été personnelle. En tant que parti centriste sur le plan idéologique, Bleu Blanc n’a pu attirer des électeurs de gauche que grâce à la haine envers Netanyahou. Et ainsi, « tout sauf Bibi » est devenu le cœur de la campagne.
Le problème c’est que cette stratégie fonctionne pour prendre des voix à la gauche mais comme Bleu Blanc n’a aucune chance de pouvoir former un gouvernement, cela se retourne contre eux. Le slogan « tout sauf Bibi » l’empêche de jouer son rôle de parti centriste. C’est pourquoi, ils ne font que répéter le principe ridicule et anti-démocratique qu’ils sont en faveur d’une union avec le Likoud, mais sans Bibi.
Naturellement, il y aura toujours des opposants à l’union. En réalité, personne ne vote pour un gouvernement d’union. Mais la composition d’une coalition repose sur des compromis. La plupart des décisions difficiles en politique ne sont pas l’option la meilleure qui soit, mais la moins pire. L’affrontement entre Bleu Blanc et le Likoud est devenu une impasse pour l’Etat d’Israël. C’est la pire option. Donc, les deux partis doivent changer de voie, casser ce cercle vicieux des élections et mettre l’Etat sur de nouveaux rails.
Pour Bleu Blanc, c’est encore plus compliqué d’entrer dans un gouvernement d’union à cause des électeurs »tout sauf Bibi ». Le parti a déjà repoussé l’idée avec orgueil lors du précédent round, dans l’espoir que les mises en examen pousseraient Netanyahou vers la sortie. Pour l’heure, cela s’avère une erreur qui coûte cher et dont le prix augmentera encore la prochaine fois. Ils ont épuisé leur réservoir électoral et Netanyahou ne partira pas. L’union est une stratégie de sortie de la voie de désintégration sur laquelle ils se trouvent.
Netanyahou aussi doit changer d’approche. Il peut faire le jeu des blocs et tenter de débaucher quelques députés, mais il n’aura qu’un gouvernement restreint à la merci des chantages. Le réservoir électoral de droite aussi est épuisé. Lors des trois rounds électoraux, il n’a pas obtenu 61 mandats sans Liberman, et les partis orthodoxes se renforcent. Le Likoud aussi doit trouver une issue.
La seule solution serait que Netanyahou énonce clairement qu’il faut passer par-dessus les querelles et faire preuve de hauteur, qu’il tende la main à Bleu Blanc, qu’il les invite à un gouvernement d’union sous sa direction et que de leur côté, ils acceptent. A droite comme à gauche, il y aura des mécontents, mais si les deux partis s’entendent pour former un gouvernement stable et déterminé, la majorité des gens seront satisfaits.
Un tel gouvernement national suppose des renoncements importants des deux côtés. La droite renoncera à des ministères de premier plan : les Affaires étrangères iront à Yaïr Lapid, et il dirigera les négociations historiques pour le plan du siècle, la défense et le poste de vice Premier ministre seront pour Benny Gantz. Bleu Blanc devra soutenir une immunité en faveur de Netanyahou, qui ne sera jugé qu’au bout de son mandat. Le Likoud gardera la Justice et les Finances, mais les réformes fondamentales seront décidées conjointement, en comptant sur la compréhension de Bleu Blanc face à la nécessité des réformes. Il n’y aura pas de rotation, parce qu’elle s’avère être une idée irréalisable.
Un tel gouvernement d’union est la solution la moins pire, parce qu’il sera le seul à pouvoir lancer des réformes indispensables dans des domaines où les gouvernements de droite restreints ont montré leur incompétence. Il semblerait que pour faire la paix, nous ayons besoin de la droite, mais pour mener des réformes dans les services publics, nous avons besoin de la gauche.
Les politiques se croient très intelligents mais ceux qui transforment les élections en plaisanterie vont s’apercevoir que le peuple ne rit plus. Bleu Blanc doit abandonner son « tout sauf Bibi », parce que le boycott personnel du leader le plus populaire en Israël, est une stratégie sympathique pendant la campagne mais nocive pour la démocratie, la société, la politique et le leadership national. Lapid doit penser à la petite Amalya, comprendre la gravité du moment et la détresse du peuple, sourire et conduire Bleu Blanc vers l’union. La majorité du peuple y verra de la maturité et des qualités de dirigeant. Parce que comme on le dit dans son parti : il est temps d’avancer.
Dr Ran Baratz
Source : Makor Rishon, lphinfo
Photo by Yonatan Sindel/Flash90
Et comment on fait , qui est-ce qui décide , avec quels ministres , où chacun désire le contraire de l’autre ….
ISRAEL est vraiment un ETAT complexe comme aucun autre/ je croyais que c’était le Peuple de DIEU mais je doute … il lui faudrait une correction pour qu’il s’en souvienne !!
C’est justement parce qu’il n’est à nul autre pareil qu’il est
Son Peuple !!!Il nous faut beaucoup prier et avoir confiance Il ne nous abandonnera pas!
Le slogan d’union nationale est vide.
C’est un cache-misère qui garantit la paralysie nationale puisque les forces en présence s’annulent dans un ambiance constante de foire d’empoigne.
D’ailleurs, si Netanyahou veut une union nationale il peut l’obtenir immédiatement en retirant sa candidature.
Il est l’obstacle principal à l’union puisque sa présence au gouvernement est intolérable à 62 parlementaires sur 120.
» l’obstacle à l’ UNION » parce qu’il ne danse pas comme le demandent les 2 compères GANTZ et Liberman !! des hommes sans paroles, qui racontent tout et son contraire !!! Comment peut-on faire confiance à des types pareils !! On verra s’ils vont danser comme l’exigent les arabes !!!!
Ce que je reprocherais à NETANYAHOU est de ne pas appliquer les lois , celle de l’ ETAT NATION du PEUPLE JUIF dans lequel les arabes ont les mêmes Droits que les juifs mais pas les mêmes devoirs !!!! Un ETAT ne marche pas dans ce cas !!!
et pourquoi il se retirerait , c’est lui qui a le plus de sièges !! et avec les sièges des arabes ( comme le fait GANTZ ) il serait au top !!! Mais il a de l’amour propre !!!
D’abord,bibi oublie que c’est de gd hommes de gauche qui ont créé ce pays ou lui et moi nous vivons en toute sécurité .et gauchiste n’est pas une insulte !!
Le bloc qu’il a formé pour sa propre défense et faire échouée tous partis d’union nationale sans lui en téte,ce bloc est formé dû licoud et des partis non Sionistes et depuis des dizaines d’années ils ne votes pas pour un idéal mais pour une paye tout les fins de mois .heureusement que ce n’est pas tous .etc….