Les pressions de la Liste arabe unifiée se font de plus en plus visibles sur Benny Gantz.
Samedi, c’était la députée Aïda Touma-Suleiman (n°5 de la Liste arabe) qui exigeait de Benny Gantz de « s’adresser directement et publiquement » aux responsables de la Liste arabe pour leur demander leur soutien dans la formation d’un gouvernement qu’il a annoncé vouloir former. Il s’agit pour Ayman Oudeh, Ahmad Tibi et consorts d’une douce vengeance après que Benny Gantz leur ait « tourné le dos durant la campagne » selon leurs propres termes.
Dimanche matin, à la radio, cette même députée déclarait que la Loi du Retour (pour les Juifs) pouvait être annulée !
Et le n°2 de la liste, Mtanes Shahadeh (Balad), est entré dans plus de détails en annonçant les exigences minimales de la liste pour une recommandation de Benny Gantz auprès du président de l’Etat: un engagement clair et sans ambiguïté à annuler la Loi Kaminitz et la Loi de la Nation. La Loi Kamenitz de 2017 aggrave les sanctions dans le domaine des constructions illégales, dans le secteur arabe comme juif, mais les députés arabes considèrent qu’elle pénalise essentiellement le secteur arabe. Et pour cause. Quant à la Loi de la Nation, elle inscrit notamment dans le droit israélien que l’Etat d’Israël est la patrie du seul peuple juif et d’aucune autre minorité nationale en Israël. Un principe que la Liste arabe, tous partis confondus, refuse catégoriquement.
Pour Matanes Shahadeh, ces deux conditions sont sine qua non pour un soutien à Benny Gantz. Il a indiqué que la Liste arabe unifiée prendra sa décision en commun.
Fronde au sein de Bleu-Blanc ?
Autre difficulté de taille après l’annonce faite de manière très assurée par Benny Gantz samedi soir, la station de radio Kan-Reshet Bet révélait dimanche matin que deux députés de l’aile droite de Bleu-Blanc, Yoaz Hendel et Tsvi Hauser, envisageaient de s’opposer à tout gouvernement minoritaire soutenu par la Liste arabe unifiée.
Selon le journaliste Zeev Kam, des sources au sein de Bleu-Blanc auraient avoué que Benny Gantz n’a pas pour l’instant de « majorité pour un gouvernement de minorité ». Après les élections du mois de septembre, Tsvika Hauser et Yoaz Hendel avaient déjà mis en échec une tentative de former un gouvernement avec le soutien de la Liste arabe, et aujourd’hui d’autres députés auraient beaucoup de mal à adhérer à cette option, par exemple Hili Tropper ou Orit Farkash.
Avant les dernières élections, Tsvika Hauser avait réfuté les avertissements de Binyamin Netanyahou et déclaré que « l’option d’un gouvernement minoritaire soutenu par la Liste arabe était une « fake news »: « Tous les citoyens sont égaux, Juifs comme Arabes et le gouvernement israélien doit être au service de tous. Mais la Liste arabe ne reconnaît pas les bases élémentaires, à savoir que l’Etat d’Israël est juif et démocratique, ce qui fait que ce parti ne pourra en aucun cas être partenaire politique de Bleu-Blanc, ni de l’intérieur ni par un soutien extérieur. Elle est hors-circuit ». Un avis aux antipodes d’un Ofer Shelah qui est le fer de lance au sein de Bleu-Blanc en faveur d’une coopération avec la Liste arabe.
Avigdor Lieberman, par esprit de vengeance contre Netanyahou semble lui avoir fait le pas de collaborer avec ceux qu’il appelle régulièrement – et avec raison – la « cinquième colonne ». Les quelques députés de l’aile droite de Bleu-Blanc (Moshé Yaalon mis à part) sauront-ils être fidèles à leurs prises de position d’il y a à peine quelques jours?
Source : lphinfo
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