Michèle Chabelski. Esther ou « la main de Dieu »

Bon
Dimanche 8 mars

Journée des droits des femmes…

Mardi 10 mars

Journée d’une femme : Esther…
Fête de Pourim

Cette fête de Pourim célèbre Esther, originellement Hadassah bat Avihaïl.

Cette jeune et belle orpheline élevée par son oncle Mardochée est choisie par le roi Assuerus pour remplacer sa première épouse, Vachti, condamnée à la pendaison.

Mardochée qui occupe une fonction administrative au palai, a vite fait de présenter la belle enfant au roi qui, séduit, l’épouse et la voici reine de Perse.

Mais le ministre du roi, Aman, exige que Mardochée se prosterne devant lui, comme il est d’usage à la cour.

Mardochée refuse, Aman entre en fureur et décide simplement d’exterminer tous les Juifs du royaume.

Aïe!!

Esther est bien reine de Perse, mais elle est juive.

Et le roi ne le sait pas, car on le lui avait caché…

Dame!

L’eût-il su qu’il n’aurait vraisemblablement pas épousé la jeune beauté…

Mais Esther décide de sauver son peuple.

Aussi se défait-elle de ses parures de reine et s’abîme-t-elle trois jours en jeûne et en prières pour demander à D ieu de lui insuffler le courage d’agir.

Puis elle invite le roi à dîner une première fois, revêtue de ses plus beaux atours, incarnation de l’irrésistible féminité, robe semi transparente, somptueux bijoux et danse lascive, et l’ensorcèle par son charme et sa parade érotique…
Bref le roi est conquis…

Elle l’invite donc une seconde fois, et lui sussure enfin la terrible vérité à l’oreille : elle est juive et serait bien aise que le roi sauvât son peuple du funeste destin envisagé par le cruel Aman qui a déjà fait ériger une potence pour pendre le rebelle Mardochée…

Las!

Les ukazes royaux ne peuvent se fracturer, mais on permettra exceptionnellement aux Juifs de se défendre contre les attaques des hommes du royaume et d’éviter ainsi le génocide envisagé par Aman.

Le roi, fort amoureux et contrit, y ajoute un petit cadeau personnel : la pendaison d’Aman au gibet monté pour Mardochée et en prime celle de ses dix fils.

Les Juifs, autorisés à sauver leur vie, se battent avec bravoure et le peuple d’Esther sera ainsi sauvé du sort que lui réservait le sinistre Aman…

La fête de Pourim celèbre ainsi le sauvetage des Juifs par une femme qui a donné son nom au célèbre livre d’Ester qui chante la gloire de celle qui assura le salut des Juifs dans l’empire achéménide, considérée comme la main de Dieu ayant évité la destruction du peuple juif…

On aurait aimé d’autres Esther mais les voies de Dieu sont impénétrables, on va se contenter de celle-ci et la fêter dignement à 2 jours de la journée des droits de la femme…

Je veux pas m’immiscer dans un domaine dont j’ignore à peu près tout et même le reste, mais je trouve que cette histoire est bien réconfortante dans un contexte où Esther avait tout de même caché ses origines juives, sur le conseil de Mardochée , son oncle et mentor, ce que Dieu , dans sa très haute mansuétude, lui a pardonné…

Pour une fois qu’on a évité un pogrome, cette femme mérite amplement les débauches de ripailles et de beuveries qu’ on lui dédie, étant de tradition que les Juifs, heureux de ce sauvetage, se baladent dans les rues, schikers( beurrés), en agitant des crécelles qui scandent le nom – qu’il soit maudit – d’Aman…

Une fête gaie dans une liturgie traditionnellement amère et ténébreuse, où les femmes confectionnent des petits gâteaux, les houmentaschen, censés représentés les oreilles d’Aman qu’on croque à belles dents, voilà un moment de convivialité qu’on est heureux de partager dans les rires et la joie.

Que cette journée signe l’espérance que les femmes partagent égalitairement avec les hommes épreuves et bonheurs…

Je vous embrasse

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1 Comment

  1. Et si, Chabelska, on grandissait un peu ? Et si on faisait de la Meguilah de Pourim une lecture adulte (l’avez-vous d’ailleurs seulement lue ?) au lieu de rabâcher la version rabbinique pour bisounours ?

    C’est d’abord et surtout une histoire laïque, d’origines probablement païennes.
    Esther se pare certainement au moment opportun des attributs et des comportements du deuil, mais elle ne prie JAMAIS aucun dieu.
    AUCUNE divinité (même et surtout juive) n’est d’ailleurs mentionnée dans la Meguilah et aucun miracle, toute l’histoire étant du fait des Hommes.

    Les prénoms Esther et Mardochée sont certainement d’origines mésopotamiennes.
    Esther est nommée d’après la déesse ASHTAR (Astarté chez des historiens ou Ashtoret dans la bible hébraïque).
    Mardochée dérive probablement de MARDUK, la divinité principale de la mythologie babylonienne.

    C’est aussi une histoire IMMORALE.

    Le sort réservé à la reine Vashti, répudiée par le roi et, dites-vous, « condamnée à la pendaison », aurait dû scandaliser sa remplaçante Esther (mais il n’en fut rien…).
    Sachant que Vashti fut suppliciée simplement pour avoir refusé de se montrer nue devant une cohorte de notables éméchés lors d’un banquet royal…

    L’archi-vilain de l’histoire, Aman (Hamann), courtisan et puissant ministre, représentant son ethnie (les Agag) à la cour impériale perse, était adversaire politique de Mardochée, courtisan lui aussi (bah ouais…) et représentant de sa propre ethnie (les Juifs, voyons).
    Il se déroulait entre eux une lutte à mort pour les faveurs du Roi sachant que l’ethnie du perdant allait le payer au prix fort.

    Et c’est Mardochée qui gagne au KO, récupérant le bon vouloir royal moyennant une astuce classique : mettre sa belle nièce Esther dans le lit du roi, se ménageant ainsi un accès direct à l’oreille du monarque.
    Oubliant, tant pis pour la morale juive, qu’elle n’avait rien à faire dans le lit d’un goy…Même royal…

    Comme prévu l’histoire finit par coûter la vie à Hamann, à ses dix fils pendus haut et court et à, excusez du peu, soixante-quinze milles (!!!) des siens, massacrés par les Juif vainqueurs (selon la Meguilah, c’est pas moi qui le dit).

    Pour la morale on repassera donc. Non sans rappeler que ça n’a rien d’exceptionnel comme histoire. Le massacre de la Sainte Barthelemy, entre autres, ses tenants et ses aboutissants, résonne un peu d’une lointaine ressemblance à cette affaire.

    Mais, Chabelska, si vous aimez les crécelles, faites du bruit pour Esther…

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