La cérémonie annuelle de remise des Césars pour l’année 2020 a constitué une plaisanterie inquiétante et une extravagance autoritaire.
Polanski, jugé aux Etats-Unis pour viol, a été pardonné par la victime. Il fait l’objet de cinq ou six ( selon les jours ) accusations récentes de viols. Les « plaignantes » investissent les media, l’espace public, les festivals et la remise des Césars afin de provoquer Polanski.
Âgé, fatigué, le réalisateur disparaît progressivement des images de l’actualité. Il n’assigne aucune des accusatrices en diffamation. Son film « J’accuse » qui a reçu douze nominations à la cérémonie est peut-être sa réponse.
Les sous-entendus, les allusions, les attaques, les malveillances, les mauvaises humeurs de la présentatrice Florence Foresti et de plusieurs acteurs à l’encontre du réalisateur Roman Polanski ont ( en ) cadré le triste exercice.
Foresti a perçu cent-trente-mille euros pour sa prestation. Le problème est qu’elle est sortie de sa compétence d’amuseuse pour jouer le rôle d’un procureur à charge de Polanski. Des acteurs et actrices se sont fait remarqués par leurs participations grégaires à l’accusation sans défense. Pourtant, personne n’était obligé de venir décerner douze Césars à Polanski. La dignité de leurs fonctions et de leurs personnes auraient dû les empêcher de participer avec ou sans émolument à une cérémonie qui n’avait plus rien à voir avec le cinéma et qui se parait avec fatuité du décorum d’un tribunal autoritaire, illégal et illégitime au sein duquel seules des accusations avaient droit de frapper. On ne peut s’empêcher de penser aux faux procès soviétiques ou des démocraties populaires entre 1945 et 1989.
Tout ce petit monde réuni pour le cinéma s’est transformé en procurature autoritaire et intimidatrice.
Par ailleurs, au même moment et en même lieu, « Les Misérables » film du réalisateur Ladj Ly a bénéficié d’un triomphe de la part démonstratrice de ceux qui vouaient Polanski aux gémonies. Ly a pourtant été condamné en 2011 à trois ans de prison pour « séquestration et enlèvement » sur la personne d’un garçon. A la cérémonie des Césars-2020, l’indignation hémiplégique contre Polanski a épargné Ly.
Inquiétante plaisanterie que cette cérémonie sensée représenter le cinéma et modifiée en pseudo justice autoritaire.
C’est ainsi que le cinéma rejoint désormais en France le grignotement général des structures politiques, sociales et civiques par l’inversion des normes démocratiques.
Pierre Saba
Et Fion-rance Foireuseti dans le rôle de Toquemada de la « bienpensance »….
Une pièce signée Soral-Dieumaldonné.
« Le problème est (que Foresti) est sortie de sa compétence d’amuseuse… » nous dit cet article.
Hélas c’est bien plus général. TOUS les saltimbanques ou presque mélangent les genres, donnent des leçons, nous disent le bien et le mal sur des sujets politico-socialo-moralisateurs dans lesquels ils n’ont aucune compétence particulière.
Ces escrocs profitent de la célébrité inhérente à leur business pour nous gaver de leurs « opinions », parfois caractérisées par une médiocrité digne du café du commerce, souvent dictées par le racolage commercial du plus bas dénominateur commun du politiquement correct.
Jadis cette engeance agrémentait de chants et de danses les bûcher de l’inquisition. Salle Pleyel ils ne faisaient que (tenter de) récidiver.
Tenter sans plus, puisque l’inquisition n’avait pas le dernier mot cette fois.
Car dire, comme l’article « Tout ce petit monde réuni pour le cinéma s’est transformé en procurature autoritaire et intimidatrice » serait excessif.
N’exagérons rien. Certainement pas « tout ».
Vu qu’ils sont TOUS venus assister à une cérémonie dans laquelle Polanski aurait pu potentiellement avoir 12 Césars…
Ils le savaient et ils étaient tous là, à (très majoritairement) applaudir.
L’espoir n’est donc pas perdu. Résistons.