Dans un post d’il y a une semaine, j’affirmais que je n’étais d’aucune communauté reconnue par l’Etat, en paraphrasant l’immense Aymé Césaire qui dans les années cinquante criait haut et fort à qui voulait l’entendre , “je ne suis d’aucune nationalité prévue par les chancelleries“.
J’ai par ailleurs toujours dit que “la spécificité me donne des boutons“, même si beaucoup de mes amis ne l’entendent pas de cette oreille. J’ai l’impression qu’ils restent prisonniers de leur supposée communauté, au point où rien ne peut se concevoir, surtout pas sur le plan des idées, ou du commentaire des faits divers, en dehors de ce cadre. Le groupe a dit , vive le groupe… Et il n’est pas bien perçu de s’aventurer sur le terrain de la concurrence cognitive qui pourrait déconstruire le discours dominant, autant que le discours sur le discours.
Un exemple typique à ce sujet nous est donné par la question du viol devenue, à raison, une problématique nationale.
L’on a fait le tour de la question, des aventures du minable Matznef aux vices cachés des peu glorieux entraîneurs sportifs dont la dernière victime, une ancienne championne d’escalade, a été révélée ce matin-même sur les réseaux sociaux, sans oublier la cérémonie des Césars qui ne donne plus envie de…
Cette question, que je sors de tout contexte partisan, m’a comme tant d’autres fait réagir. Voici donc :
1 – De valeureuses femmes sont fusillées pour n’avoir pas fermé les yeux sur les violeurs qu’elles dénoncent de façon impitoyable, d’autant qu’ils bénéficient d’une sorte d’immunité qu’un statut souvent usurpé octroie. Les violeurs sont une race à bannir, pour protéger nos filles. Qui imagine Victor Hugo, ou Louis Aragon en violeurs?
2 – Mes amis connaissent ma position sur ce qu’on appelle le mal, et la valeur absolue que je lui attribue.
Pour moi, il y a les bourreaux et les victimes, sans distinction.
On s’en fout des caractéristiques du violeur : son phénotype, son génotype, sa richesse, son origine, sa religion, son statut social… Cela ne peut aider aucunement la victime à surmonter son humiliation, et l’atteinte à son intégrité physique. Pas de compassion pour les pervers.
3 – Le mal n’a pas à être relativisé, sur la base de quelque critère que ce soit. Un violeur est un pervers qu’il faut châtier, fût-il puissant, riche et “intelligent”. On ne badine pas avec l’honneur des honnêtes gens.
J’ai entendu des femmes traiter les victimes de “putes” qui savaient ce qu’elles voulaient. En quoi sont-elles différentes des enragés d’islamistes qui nous convainquent qu’elles l’ont cherché.
Certains même sont à arrivés à banaliser le viol, que l’on se rappelle des cons qui parlaient de “soubrette“, et imputent le mal à cette nouvelle forme de morale qui dénonce une pratique qui a toujours existé.
4 – Qui ne se rappelle de l’excellent film avec Charles Bronson? Dans leur appartement, la femme et la fille d’un homme d’affaires sont violées, frappées et torturées par deux voyous. L’une meurt et l’autre est traumatisée par le cauchemar qu’elle vient de vivre. Le mari se transforme en justicier et, toutes les nuits, parcourt les rues de la ville afin de retrouver les coupables…Il tire dans le tas et se fait justice.
Conclusion :
Ferre chantait : Si on t’frappait je prendrais les armes.
J’ai la faiblesse et le bonheur à la fois d’avoir une fille.
Je ne comprends pas, je suis même sidéré par ceux qui font la distinction entre les femmes qui les entourent, mère, femme, soeur, fille… Et les autres.
Je paraphrase Brel :
Fille de bourgeois
Ou fille d`apôtres
Tous les enfants
Sont comme les vôtres
Fille de César
Ou fille de rien
Tous les enfants
Sont comme le tien
Le même sourire
Les mêmes larmes
Les mêmes alarmes
Les mêmes soupirs…
Que votre journée soit douce.
Au prochain délire!
M. Sloughi, libre à vous de ne vous sentir appartenir à rien.
Le regretté Joseph Steiner, zahl, disait à peu près la même chose lors de une rediffusion d’une série d’entretiens avec Me L Adler hier soir sur France-Inter.
Or ce qui fait les civilisations et de là l’humanité des hommes est la culture. Au sens large en y incluant la spiritualité.
Et celle-ci ne s’est formée qu’au sein de civilisations qui ont partagés un destin commun. Et de communautés au sein de ces civilisations, chacune apportant son regard et sa compréhension du monde.
La multiplicité de ces cultures et leurs rencontres ont permis d’évoluer de l’âge de pierres aux savoirs, arts, et pensées, de plus en plus raffinées, qui devraient nous permettre de vivre en paix et en harmonie.
C’est à peu près vrai pour l’Occident qui vit en paix ces dernières décennies. Mais il en a fallu du temps.
Et on peut espérer qu’il en sera rapidement ainsi pour les autres.
Et ces cultures, au sens large, sont à préserver, au même que les espèces animales ou végétales, car elles sont le garant de la domination de l’humanité sur la dimension sauvage encore présente dans l’humain.
Cette sauvegarde ne peut se faire que dans les communautés où elles ont pris racine.
Défendre l’idée de non appartenance revient à dire que tout est universel et qu’il n’y a pas de distinctions, ni hiérarchie.
C’est introduire de la confusion là où il faudrait au contraire défendre les particularismes pour permettre les échanges et l’enrichissement mutuel.