Michèle Chabelski. L’outrage du Carnaval d’Alost

Bon
Lundi

On parle d’épuisement des sols…
De jachère nécessaire…
De compost…



Le compost étant cet amalgame d’immondices et de déchets divers propres à stimuler la fertilité des sols, je peux sans erreur affirmer que le carnaval d’Alost, en Belgique, a, dans un exceptionnel brio, rempli ce rôle, habituellement dévolu au purin.

Caricatures de juifs au nez crochu clapotant au milieu de pièces d’or et de rats, insectes géants malfaisants, tout l’arsenal de l’antisémitisme primaire violent y est passé sans que quiconque y trouve à redire.

Au nom de la liberté de parole, ont affirmé sans rire les dirigeants belges.

Je comprends.

La nuit de cristal a été organisée au nom de la liberté d’agir, j’imagine..

On connaît l’inénarrable humour belge.

Il a trouvé ici l’incarnation de son esprit, son substrat idiopathique, son huile essentielle…

Des nazis hilares, avinés, au regard de bovin trépané, ont complété le tableau.

Personne, ni à l’intérieur, ni à l’extérieur, n’a pu empêcher ce jeu de massacre.

On ne parle pas ici d’antisémitisme islamiste, le nôtre, celui qui prétend avoir fait transhumer le conflit du Moyen Orient sur les terres des banlieues, non, non, on parle juste de l’antisémitisme tripal de voyous gangrénés par une incurable lèpre mentale.

Et de l’attendrissement satisfait de ceux qui regardent les autres mettre les mains dans un fumier qu’ils n’osaient tripatouiller eux-mêmes.

De cette fosse à purin version 2020, de ce cloaque où macèrent les préjugés qui faisaient florès dans certains pays avant l’imminence des pogroms, on retiendra autant que la brutalité décérébrée de ses joyeux participants l’insondable silence d’un gouvernement opérant – ou plutôt inopérant- à nos portes.

On a presque envie de clouer ses volets en attendant l’équipée sanguinaire…

Mais va-t-on attendre?

Parano, complotiste, me diront des esprits éclairés…

C’est une vaste blague, une partie de rigolade, un jeu anodin…

Merci de me recadrer.

J’ai craint un moment de vrais relents de cet antisémitisme qui accusait les Juifs de sacrifier des enfants chrétiens pour boire leur sang dans les coupes de Pessah.

Vous me rassurez…

Le carnaval d’Alost n’est que l’expression d’une arriération mentale étonnamment contaminante, un conglomérat de pauvres hères issus d’une lignée d’alcoolo tabagiques à la moelle sucée par des années de consanguinité oligophrénique.

Ouf…

On se fait des idées parfois…
Une image mal interprétée et hop! L’esprit danse la gigue sur un tempo désynchronisé qui fait prendre des vessies anodines pour des lanternes antisémites…

Où avais-je la tête…

On est content qu’il y ait deux Belgiques…

Ça multiplie les chances de rigolade..

Pardon à mes amis belges de ce raccourci stupide et saisissant..

Humour ashkénaze bien sûr…

Que cette journée qui voit rallonger les jours et préfigure l’imminence du printemps fasse danser devant vos yeux des jonquilles et des coquelicots qui laveront l’outrage d’Alost…

Je vous embrasse

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2 Comments

  1. Bonjour,
    Espagne et Belgique même combat. L’arriération n’est pas que mentale, on voudrait revenir au haut moyen-âge, au temps d’Isabelle de Castille et de Charles Quint. Au temps béni où on expulsait les parents de Montaigne et de Spinoza. Qu’est-ce qu’on rigole ! Comme sous l’inquisition et le nazisme.
    Ceci dit, je revendique pour les Espagnols comme pour les Belges le droit d’être cons.

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